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Merci au Musée de la Police de Liège qui nous a permis de réaliser cette page
Serge Lordini
Commissaire de police Directeur et conservateur du musée
Hôtel de police
Rue Natalis 60/64
4020 Liège
04/349.57.92
et à MM. Michel Velter et Jean-Marie Turmes

Demany  Ferdinand,  Joseph

Ferdinand Demany au centre, Commissaire de police en Chef en 1877
Ferdinand Demany au centre, 3e Commissaire de police en Chef en 1877

Né à Liège, le 03 juin 1806.
Engagé volontaire en août 1830, il a à peine 24 ans et va se faire remarquer à l'attaque de la caserne des Ecoliers.
La caserne des Ecoliers est connue actuellement sous le nom Caserne Cavalier FONCK
A l'origine de l'enlèvement à la Caserne des Ecoliers, on retrouve le célèbre Charlier à la jambe de bois qui avec les volontaires réussirent à s'emparer des deux canons "Marie-Louise" et "Willem" que les Liégeois emmenèrent dans leur marche sur la capitale.
Les canons "Marie-Louise" et "Willem" avaient été abandonnés à la Caserne des Ecoliers par les Hollandais qui estimaient cette caserne trop difficile à défendre parce que située au coeur des quartiers d'Outremeuse et de Saint-Pholien.
Ayant été encloués au moyen de chevilles en bois, ils furent rapidement remis en ordre de tir. (encloué: on enfonçait un clou dans la lumière, l'orifice de mise à feu)
CHARLIER s'était adjugé "Willem".

Ferdinand Demany, commandant des volontaires lorsqu'il était commissaire de police à Liège en 1860Demany fut promu sergent, puis sous-lieutenant, sa conduite au combat d'Oreye lui vaudra le grade de capitaine.
Au combat de Ste-Walburge, il commande la 1ère compagnie de la légion de l'Est.

En octobre 1830, il devient capitaine des volontaires liégeois et maestrichtois.

C'est le 20 novembre 1830 qu'il descendra vers Visé avec les volontaires, Visé où il trouvera main forte pour repousser un mouvement des troupes de la citadelle de Maastricht

Le matin à 7 heures 30, la compagnie de Demany se rassemble.
Ils sont 96 volontaires auxquels viendront s'ajouter une cinquantaine de visétois.

Arrive alors le receveur des contributions d'Eysden qui s'est sauvé avec sa caisse devant l'avance d'un corps de troupes hollandaises qui se trouvaient à 5 heures à Gronsveld.
A la demande de Demany, de Ryckel Commandant de la garde Bourgeoise et Président des Anciens Arquebusiers, fait sonner le tocsin pour convoquer les visétois rassemblés et entrainés depuis deux mois au sein de la Garde Urbaine.
Ils décident d'envoyer des hommes prévenir les habitants des villages voisins, ce qui pris un certain temps et de rassembler des volontaires de ces villages qui doivent rejoindre Demany qui fait route vers Mouland pour attaquer les hollandais, les déloger de leur position et entrer dans Gronsveld distant de 10 km de Visé, à midi.

Un bataillon d'infanterie hollandais est à la Maison Blanche à Berneau tenant la voie de Visé à Maestricht, leur cavalerie tient la plaine de Navagne sur la rive sur la rive droite de la Berwinne, appuyée par deux canons.
L'ennemi tient ainsi toute la zone sur la rive droite de la Berwinne, mais les officiers n'avaient certainement pas pris les précautions nécessaires pour éviter une attaque surprise à laquelle ils ne s'attendaient pas. Des sentinelles avaient été placées sur la rive gauche et des éclaireurs envoyés en patrouille.

Les volontaires les mieux armés furent disposés en tirailleurs face à la cavalerie.
Les autres volontaires furent placés en position en haut du village de Mouland sur la rive gauche de la Berwinne, face à l'infanterie hollandaise qui se trouvait devant la Maison Blanche.
Une vingtaine de volontaires, conduits par deux guides sûrs, furent chargés de prendre les deux pièces de canon dont la position semblait bien risquée.
Ils auraient réussi, alors qu'ils avaient déjà passé la Berwinne sans être vus de l'ennemi quand tout d'un coup, celui-ci sonna le rappel des troupes depuis la Maison Blanche.
Rassemblés en peu de temps, les hollandais pris sous le feu des volontaires reprirent la route de Maastricht.
Nous sommes deux mois après les combats de Bruxelles et l'ennemi n'oppose plus guère de résistance alors que l'Indépendance est proclamée depuis le 4 octobre.



Dans son récit, Demany ne fait pas mentions des mots "combat de Navagne", ni sur la position qu'il donna aux troupes de visétois dans son dispositif, mais on peut raisonnablement penser qu'ils furent de ceux qui étaient disposés en tirailleurs face à la cavalerie, car Demany souligne que les arquebusiers étaient armés de carabines.
Cela n'a rien d'étonnant, la carabine, arme rayée mais d'un chargement plus complexe, était utilisée pour le tir de précision comme le faisaient les membres de la compagnie, alors que les troupes armées étaient généralement munies de fusils à canon lisse.
Et l'on sait aussi par un rapport du Baron de Ryckel d'août 1830 envoyé au gouverneur de la Province de Liège, que tous les membres de la Garde Urbaine de Visé possédaient leur propre arme et qu'il était dès lors inutile d'en envoyer de supplémentaires de Liège, mais il reçut une dotation de 20.000 cartouches qui ont plus que vraisemblablement servi à l'entrainement de la Garde Urbaine qui n'était pas composée que d'arquebusiers comme certains auteurs semblent le laisser entendre, en ces temps de troubles, nombreux furent ceux qui se joignirent à la troupe de Visé levée dès le début de l'insurrection.

Drapeau d'honneur de la ville de LiègeEn outre, Demany a très certainement gardé à ses côtés des hommes aguerris, aptes à commander et à faire un coup de force en cas de nécessité.

Cette escarmouche, resta dans le souvenir des visétois sous le nom de "Combat de Navagne",
lequel loin d'être véritablement glorieux fut sans rapport avec les combats sanglants qui eurent lieu ailleurs dans le pays.
Si certains auteurs se sont laissés emporter par leur enthousiasme dans une relation des faits tout à la gloire de certains visétois; il faut retenir qu'aucune médaille ne vint récompenser les combattants et aucun drapeau d'honneur ne fut octroyé à la Ville
Prix de tir de la Garde Civique reçu par Demany
Sans douter nullement ni du courage ni des sentiments patriotiques qui animaient les combattants,
il y a fort à parier que les blessures les plus douloureuses furent certainement les "gueules de bois" du lendemain de cette échauffourée dont l'heureuse issue fut fêtée pendant longtemps à grand renfort de pecket...

Ce bref combat est relaté dans une épreuve journalistique corrigée de la main même du Capitaine Demany qui se trouve au musée des Francs Arquebusiers
Demany qui avait participé à de nombreux combats et fut largement décoré, terminera sa carrière comme commissaire de police à Liège.

Fin 1830,il est nommé major de la garde-civique.
il était également bon tireur puisqu'il reçu le prix de tir de la Garde Civique conservé au musée des Francs Arquebusiers

Nommé Commissaire de Police en 1835, à l'âge de 29 ans, il débuta au quartier de l'Est.

Il habitait rue Surlet n°30 puis au 28 et ensuite quai de Coromeuse 3bis

Demany était un homme courageux et actif, et pas seulement au combat puisqu'il fut père d'une famille nombreuse de 2 garçons et 8 filles !!!

Nommé Commissaire de Police pour le quartier de l'EST en 1835, puis au quartier du ­NORD en 1858, il deviendra le  3ème Commissaire de Police en Chef de la police liégeoise en mai 1860. 

DEMANY sera confronté au problème de l'interdiction des ­processions jubilaires en 1875. (Voir à l'hôtel de Ville le grand tableau peint par Léon Philippet).

Démissionnaire le 20 mars 1877, il décède à Liège le 12 janvier 1886.

LISTE DES COMMISSAIRES DIVISIONNAIRES à Liège depuis 1830

1ère  DIVISION
(CENTRE)

2ème  DIVISION
( ex quartier SUD)- AVROY

1852-1858  ADAM Pierre 1833-1852     KIRSCH Hyacinthe
1858-1860  GUILLEAUME Jean 1852-1871     SCHINDELER  Charles
1860-1861  DEMANY Ferdinand 1872-1886     VAN WINDEKENS Henri,
1861-1865  CALMEAU Joseph 1886-1914     CRESPIN  Armand
   

5ème  DIVISION
(quartier NORD)

6ème  DIVISION
(quartier EST)

1837-1858  GUILLEAUME Jean-François 1851-1858  DEMANY  Ferdinand
1858-1860  DEMANY Ferdinand 1858-1861  NOSSENT  Thomas
1860-1880  FREYMAN Augustin 1861-1864  DEMANY  Ferdinand
   
Liste des Commissaires de Police en Chef (CPC)
C’est une loi de 1842 qui, interprétant la loi communale de 1836,
autorise la ville à nommer un commissaire en Chef.
1842 – 1858 KIRSCH Hyacinthe
1858 – 1860    GUILLAUME François
1860 -  1877  DEMANY Ferdinand
1877 -  1919  MIGNON  Joseph
1920 – 1933 COLLET  Joseph
   
Liste des C.P de Liège ayant fonctionné comme Officier du Ministère Public
1804-1815 MARECHAL    Henri
1816-1830 STEPNANY    Adrien ( Directeur de la police-régime hollandais)
1831-1832 BASTINet  PIETTE
1833 -1835 BASTIN Henri
1837-1858 KIRSCH      Hyacinthe (en plus CPC dès 1842)
1858-1858 GUILLAUME   Jean (devient CPC la même année)
1858-1870 DEFIZE A.
1870-1877    DEMANY Ferdinand (CPC en 1877)
1877-1888 

DOPAGNE Isidore

Ses collègues, ses décorations.

Médaille commémorative des volontaires de 1830 (avers ) reçue par Demany
Médaille commémorative des volontaires de 1830 (revers) reçue par Demany

Ferdinand Demany et ses collègues en 1860
cliquer pour agrandir
Croix commémorative des volontaires de 1830 de Ferdinand Demany
Musée des Francs Arquebusiers

Liste des distinction de F. DemanyTitulaire de la croix commémorative des combattants de 1830 Chevalier de l'Ordre de Léopold
(conservée au musée des Francs Arquebusiers)

Le 16 mars 1850 le conseil communal lui a voté une Médaille de Bronze
pour le courage et le dévouement dont il avait fait preuve lors de la calamiteuse inondation du mois de février même année.

Médaille en vermeil
pour le même fait délivrée par Arrêté royal du 21 septembre 1850

Chevalier de l'Ordre de Léopold
Nommé par Arrêté Royal du 25 octobre 1860

Par Arrêté de M. le Procureur Général du 13 octobre 1870.
il a été chargé des fonctions du Ministère Public près le tribunal de police de cette ville.

Par Arrêté Royal du 20 mars 1877 est acceptée la démission offerte par M Demany de commissaire de police de la Ville de Liège.

Par arrêté du conseil échevinal de Liège en date du 16 avril 1877,
il lui est accordé une pension annuelle et viagère de 4334 francs.

Pension de F. Demany

Il décède à Liège le 12 janvier 1886 à l'age de 79 ans.

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dernière mise à jour: 15/02/11
©
Marc Poelmans