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L'école présentée ici est très particulière car l'enseignement qui y est donné est unique au monde.


Comme conservateur du musée des Francs Arquebusiers et amateur de belles armes, partant du principe selon lequel on ne peut apprécier un art que si l'on s'est heurté à ses difficultés d'exécution, à 47 ans, j'ai commencé à m'initier à la gravure.

Ca a l'air si facile...

Et bien non et les jeunes que je côtoie ont bien du mérite et je prend une leçon d'humilité.
Application et rigueur, tracé fin des courbes harmonieuses, imagination, créativité sont indispensables, en plus d'une bonne connaissance du dessin et surtout une maitrise du burin et du marteau ... et des yeux meilleurs que les miens.

Cette école est la gardienne d'une tradition de savoir-faire typique de la ville de Liège et de sa tradition armurière.
Aujourd'hui, on parle de regroupements scolaires, de suppression de sections "non rentables" et on raisonne en termes d'enseignement comme en termes d'économie.
C'est un tort et il faut rendre à l'enseignement, et aux enseignants, leurs lettres de noblesse.
L'Ecole Léon Mignon mérite sa place et doit, au même titre que des sociétés prestigieuses, être classée comme patrimoine culturel et immatériel de la Communauté française.



En 1897, l'école est fondée à l'initiative de l'Union des Fabricants d'Armes et avec le concours du Gouvernement, de la Province et de la Ville de Liège. L'Union des Fabricants d'Armes donnera naissance plus tard à la Fabrique Nationale

La création d'un école d'armurerie permettait aux patrons armuriers de disposer d'une main d'oeuvre qualifiée qui trouvait immédiatement un emploi au sortir de l'école.
C'était une époque où la FN employait des milliers d'ouvriers et de très nombreux ateliers sous-traitants travaillaient dans le secteur de l'armurerie

Le nom de Léon Mignon fut attribué à l'école, en hommage à l'un des plus grands sculpteur du 19e siècle qui réalisa entre-autre le célèbre Toré, symbole des étudiants liégeois.
Dénommée école d'armurerie à l'origine, elle se donnait pour but d'inculquer aux élèves les connaissances nécessaires pour devenir de bons armuriers.

Progressivement, l'école décide de s'adjoindre des sections de fine mécanique (machine-outils, ajustage), d'arts appliqués (gravure, bijouterie) et d'horlogerie.

L'horlogerie a malheureusement disparut du programme des cours aujourd'hui.
C'est une perte de patrimoine culturel et immatériel irréparable.

La gravure a quant à elle été intégrée tout naturellement puisqu'elle complétait, par une superbe représentation graphique, une arme de luxe.
La technique de la gravure au marteau et au burin est typique de l'école liégeoise.
La bijouterie permet aux étudiant de manier les métaux, précieux ou autres, et beaucoup complètent leur formation par la gravure.

La fine mécanique permet à l'école d'obtenir sur place l'outillage nécessaire à la fabrication des armes ou utile pour les graveurs et bijoutiers.
Cette section moins connue mérite très certainement le détour puisque les élèves sont très qualifiés sur leurs machines puissantes qui façonnent les métaux et il faut voir avec quelle application ils sont fiers de montrer leur savoir-faire.

La diversité même de l'enseignement qui y est dispensé rend l'école unique en Europe et rapidement, sa réputation dépasse nos frontières, puisqu’elle a accueilli et continue de compter de nombreux élèves Français, mais aussi Italiens, Canadiens, Sud-Africains, Japonais, etc.

En 1984, pour répondre aux normes imposées par l'État, la ville décide la fusion de l'Institut communal des Industries du Cuir et de l'Habillement avec l'I.C.E. T. de fine mécanique, d'armurerie et d'horlogerie.
La nouvelle entité est dénommée « Institut Communal d'Enseignement Technique Léon Mignon »

Depuis 1997, l'école, au sein du C.E.S. « Léon Mignon » conserve quatre sections : l'armurerie, la fine mécanique, la gravure et la bijouterie.

La qualité de l'enseignement qui y est donné assure les jeunes diplômés de décrocher un emploi dans une entreprise ou comme indépendant.


Note sur les sections de l'école d'armurerie (texte de l'école)
Présentation de l'école sur le site Enseignement de la Ville de Liège
Le site de l'école Léon Mignon

La section d'armurerie,
la plus connue de notre école, celle qui lui a donné son nom depuis plus de 100 ans, draine chaque année un nombre important d'élèves, dont depuis la fin des années '70 une majorité de Français, tous passionnés par les armes de chasse et de sport. L'armurerie y est considérée comme un artisanat, privilégiant habileté manuelle et maîtrise technique.
Trois années, de la 4e à la 6e , sont nécessaires pour obtenir une qualification professionnelle en armurerie, mais la plupart des élèves font une 7e année de perfectionnement qui leur permet en outre d'obtenir le CESS.

Depuis près d'un siècle la section de gravure-ciselure
forme des artisans très prisés – et donc très bien rémunérés - pour leur rareté et leur excellence, surtout en ce qui concerne la décoration des armes de chasse.
Liée à la bijouterie et à l'armurerie, elle respecte la tradition de la gravure sur armes, mais s'ouvre également aux techniques récentes de la machine à graver pilotée par ordinateur.
Deux années sont obligatoires pour obtenir le certificat de qualification professionnelle ; toutefois, beaucoup d'élèves étudient la gravure dès la 3e et se perfectionnent en 7e , obtenant ainsi le CESS.

La section de bijouterie,
qui allie créativité et respect de la tradition des arts du métal et du feu, est ouverte à tous ceux qui veulent mettre en pratique le goût du beau et de la précision.
L'apprentissage de la bijouterie peut se faire en deux ans, mais pour les plus jeunes il est possible de débuter en 3e année et d'aller jusqu'à la 7e professionnelle, décrochant ainsi un CESS.
Beaucoup d'étudiants diplômés de l'enseignement secondaire ou même du supérieur suivent cette formation, qui leur donne l'accès à une profession des plus intéressantes.

La section d'outillage et de fine mécanique
reste malgré nos efforts la plus méconnue de notre école.
Elle est pourtant indispensable à toutes les autres et est celle qui permet, dès la fin de la 6ème, d'obtenir le plus aisément et le plus rapidement un emploi valorisant et bien rémunéré, car les entreprises ont un besoin urgent de jeunes qualifiés en fine mécanique, capables d'adaptation et d'autonomie dans leur travail.
Notre école possède bien entendu le matériel moderne (machines CNC et pilotées par ordinateur) et les professeurs hautement qualifiés pour assurer cette formation.
Nous conseillons aux jeunes de commencer leurs études dès la troisième secondaire, afin d'acquérir au mieux la maîtrise des machines et des compétences mathématiques et techniques.

 

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