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dernière mise à jour:17/05/23
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L'oie de la Saint-Martin

L'oie à l'instar de Visé

Le 11 novembre, jour de la fête de St Martin, c'est devenu une habitude, le souper de l'Oie de la Saint-Martin est servi à la salle de l'Alliance le local des Francs Arquebusiers de Visé, et ce, spécialité locale oblige:servie " à l'instar de Visé ", une sauce ail et crème dont vous trouverez la recette plus bas.
La tradition de l'oie de la Saint-Martin, reprise après la visite des Francs Arquebusiers à
Tours, est bien lancée, et cette volaille étant en plus une spécialité locale, c'est l'occasion de mélanger tradition et dégustation.
On la trouve préparée dans plusieurs régions d'Europe, par exemple en Allemagne c'est la Martinganz , mais beaucoup en France, aussi en Suisse, en Pologne ou en Norvège.
Vous pouvez lire plus bas les recettes de différents pays.

Bon appétit


 

Gardeuse d'oi Crisalis collection Christine Haworth
Gardeuse d'oie
Collection Crisalis, pièces numérotées
Création Christine Haworth

L'oie de St Martin a pour légende un carnage de ces volailles par trop bavardes.

St Martin était pressenti par les habitants de Tours pour devenir leur évêque.
N'étant pas intéressé par les honneurs et préférant la vie hérémétique, il se cacha pour que les Tourangeaux ne l'amènent pas à la ville.
Mais un troupeau d'oies le dénonça par les cris bien connus de ces volatiles qui déjà dans la Rome antique avaient alerté la population..


St Martin devint donc évêque de la cité, et les oies, pour notre plus grand plaisir, payèrent chèrement leur traitrise.
Il est devenu traditionnel dans beaucoup de régions de déguster de l'oie le 11 novembre jour de la Saint-Martin
Cette tradition est remontée vers le nord au fur et a mesure des différents exodes de populations fuyant parfois certains régimes, entre autres lors des troubles religieux.

Il faut dire aussi que c'est la bonne période pour tuer une oie de l'année, c'est encore une jeune bête, tendre, et qui a pris tout son volume sans être grasse.
les oies sur la Meuse à Visé, ©Marc PoelmansLes oies sur le quai à Visé, ©Marc Poelmans

décapitation de l'oie à Devant-le-Pont,©Marc PoelmansA titre d'exemple, ayant gagné l'oie plusieurs fois lors de la traditionelle décapitation de l'oie à la fête de Devant-le-Pont, je peux vous dire qu'en juillet, si c'est une bête de l'année, elle n'est pas très grosse, et vous n'aurez pas beaucoup à manger, par contre à la Saint-Martin elle a bien engraissé.


Les oies sur la digue du canal de jonction à Visé,©Marc Poelmans
Voir ici la fête à Devant-le-Pont

L'oie donne aussi lieu à des traditions populaires très anciennes où l'animal, préalablement tué bien sûr, est décapité; soit au sabre comme en Basse-Meuse ou à Harchies ou en Suisse, ou à la main à cheval comme dans le nord du pays ou en barque au Pays Basque.
Voir la page
décapitation de l'oie

Quant à l'Oie "à l'Instar de Visé", vous en trouverez la recette, avec bien d'autres, ici plus bas




Et pour bien commencer, rendez-vous chez mon ami Alex

Allez déguster ses produits à servir en apéritif et plus si affinité
http://www.lesvinsdelavalleedugeer.sitew.com/contacts.E.htm#Accueil.A

D'où vient l'oie " à l'instar de Visé" ?

Armoiries de Jean d'Arckel

Le 9 mai 1376, le Prince-Evêque de Liège, Jean d'Arckel, en lutte avec la principauté et qui en 1374 s'était réfugié à Maastricht, assiège la ville de Visé.


Selon la légende, la tradition culinaire locale connue sous le vocable "Oie à l'instar de Visé" serait née à ce moment en souvenir d'une jeune gardeuse d'oie qui courageuse et téméraire galvanisa les troupes en s'emparant de l'étendart de l'assaillant donnant ainsi la victoire aux visétois.


L'histoire n'a pas retenu le nom de cette Jeanne d'Arc locale..
Mais Albert Jaminet lui composa un poëme en wallon:

A l'glwère d'ine Visétwèsse.  ( li 27 - 4 - 1376. )

On raconte fwèrt volti, l'istwère da "Jeanne Hachette"
Min nouc n'a mâye tchanté, nosse glorieûse djônne vihète
Qui lî chèrva d'égzimpe tot disfindant l'cité
Qwand l'évêque "Jean d'Arckel" v' na st-assIdji Visé

Tot l'monde cora disfinde lès vîs rempârts d' l'vèye,
Prêt-à tot, po l'oneûr di nosse pitite patrèye.
Les feumes insi qu'lès-ornes, lès ritches corne lès bribeûs
si batît come dès tigues po sprâtchi cès moudreûs.

On vuda d'l'ôle bolante, on ristourna lès hâles
drèssèyes par cès brigands po d'ner l'gritchètte finâle
Chaque côp d'nos-ârbalètes, aksûhèv'on sôdârt,
touwant l'onc-après l'ôte, tote cisse bande di bôdârds

Pu honteûs qu'on voleûr, tot s'sâvant vê Saivagne
li prince-évêque mâdit si r'ploya so l'Al'magne
èt l'vayante Visétwèsse qu'aveût pris l'gonfanon
alla mète lel banîre, â pîd d'nosse vî Pèron.

Albert JAMINET.
Une gardeuse d'oie-Julien Dupré (1851 - 1910)-Rehs Galleries, Inc., New York City  Une gardeuse d'oie-Julien Dupré (1851 - 1910)-
La gardeuse d'oie-Thérèse Marthe Françoise Cotard-Dupré-Rehs Galleries, Inc., New York City
 



La recette simple de l'oie à l'instar de Visé

Voilà pour l'histoire s'il fallait vraiment en trouver une.

Bien entendu, on n'a pas attendu cette bataille avant de consommer de l'oie présente au menu depuis des siècles
Plus simplement, il faut voir la Meuse dans sa configuration non pas de grand fleuve actuel, mais de large rivière d'autrefois, pas très profonde, avec de très nombreuses îles par-ci par-là.
Les oies y vivent nombreuses, c'est leur habitat naturel et on se rend compte combien les troupeaux devaient être importants quand on voit leur nombre actuel alors que leur habitat est très restreint.
Imaginez leur taux de croissance lorsqu'elles avaient toute la place qu'elles voulaient, et surtout de la nouritture à profusion
Et quelle nourriture, une herbe bien grasse, gorgée de nutriments apportés par les alluvions et les eaux d'une Meuse qui n'était pas polluée.

C'est donc à l'époque une nourriture pas chère et facile à obtenir pour les habitants du coin, qui les élèvent facilement, comme dans tous les villages le long du fleuve
Cet élevage se fait particulièrement sur les îles au milieu du fleuve, ce qui perdurera jusqu'au début du 20e siècle, toutes ces îles disparurent avec la construction des barrages.

l'île Quaden à Visé L'île Quaden, derriere le barrage et le pont de Visé l'île Quaden à Visé
La dernière était l'Ile Quaden, de l'hôtel du même nom qui élevait ces volailles mises en première place du menu.
Elle fut noyée sous plusieurs mètres d'eau lors de la construction du barrage de Lixhe.
L'île se trouvait derrière l'ancien barrage de Visé qui lui même avait anéanti les petites îles en amont.

la pont des allemands et la Meuse l'île quaden la Meuse, le barrage de Visé, l'île Quaden et le pont des allemands démoli en 1940, document ©Marc Poelmans
Quelques vues de la Meuse avant la construction du barrage de Lixhe
cliquez sur les images pour les agrandir

On trouvait de l'oie dans tous les restaurants et Visé était autrefois une ville touristique.
Ayant testé les différents restaurants qui en ont à leur carte, le seul en 2021 qui sait réellement cuisiner l'Oie à l'Instar de Visé,
avec une vraie sauce blanche à l'ail est "A Vî Mayeur" Rue de Jupille.

l'hotel de l'oie à Visé, hotel Galere l'hôtel des touristes, hôtel Collette

Ci-dessus l'Hôtel de l'Oie à Visé, Hôtel Galère ou aussi dénommé Hôtel du Pont
On y servait l'oie à l'instar de Visé, jusqu'à ce que le dernier cuistot, Claire Van Helmont, s'en aille.
C'est, déchéance, devenu une pizzeria pendant un moment avent de redevenir un restaurant de cuisine classique.
L'oie qu'on voyait en première place de la carte des restaurants d'autrefois a malheureusement disparu de beaucoup de menus.
L'oie en pierre de taille du fronton a servi à l'élaboration du timbre à date spécial pour les oblitérations philathéliques du bureau de poste de Visé.
J'avais proposé cette oie et je m'étais chargé des photos pour La Poste où je travaillais alors au service commercial.
A côté, l'hôtel des touristes qui deviendra l'hôtel Collette. Ma voisine, Mme Nicolas-Hollard que tout le monde appelait bobonne, y cuisinait l'oie à la façon visétoise.
Elle ne voulut jamais donner sa recette, mais acceptait de vous la cuisiner chez vous.


  1.  


     
       hotel du pont hôtel du pont hotel du pont

    On cuisinait aussi l'oie dans tous les restaurants de la ville, assez touristique au début du 20e siècle, la plupart ont disparu en 1914 avec l'incendie de la ville
    Hôtel Quaden, intérieur Le Grand-Hôtel Quaden Dossin à Visé l'h¨tel Quaden

    L'Hôtel Quaden brûlé en 1914
    Actuelle Place des Déportés.
    le grand hôtel Quaden-Dossin l'Hôtel Quaden dévasté par l'incendie en août 1914


 
L'Hôtel de Brabant
En face de la collégiale.
hôtel de Brabant    Hôtel de brabant et oies en rue   Hôtel de brabant malmendier

Hôtel Portelange
Actuelle Place des Déportés
.


 
Auguste PORTELANGE (°1832  +1865) était propriétaire de la "Ferme Portelange", proche du château d'Ollignies.  Son épouse, Augustine WALRAVENS (°1835  +1920) a agrandi la maison de ferme afin d'en faire un petit hôtel-restaurant, nommé "Hôtel du Monastère", où il y avait trois chambres à louer.  L'hôtel servait surtout aux parents cossus des demoiselles - souvent nobles - qui étaient éduquées par les Dames Bernardines du château d’Ollignies (Hainaut, Belgique).

Marcel QUADEN et Clotilde Adolphine PORTELANGE
(°1839  +1903) ouvrirent vers 1880, sur la place de la Gare à Visé (en Belgique, entre Liège et Maestricht),  l'Hôtel de la Station, un des premiers à s'ouvrir face à la gare (la « station »). Il s’agissait à l’origine d’une ligne de chemin de fer privée Maastricht-Liège (1861 à 1899, année de la nationalisation de la ligne).  En 1896, il le baptisa « Hôtel de l'Europe » , puis le vendit à M. Michaux-Dubois en 1903. 

U
ne nasse à saumons, une épuisette et un gardien d'oies invitent à se délecter des spécialités de l'Hôtel de l'Europe, qui se targuait d'avoir une magnifique salle à manger flanquée de hautes verrières : on pouvait y déguster 2 spécialités : la friture d'oie à la visétoise et la bombe au moka.
L'Hôtel du Nord, aussi connu ensuite comme "Grand Hôtel", était la propriété de la famille QUADEN-DOSSIN
qui l’exploita jusqu'en août 1914, époque où le bâtiment fut détruit par les troupes allemandes, tout comme la majeure partie de la ville d‘ailleurs.
En 1888, le succès aidant, l'hôtel devient le Grand Hôtel : il y avait même dans son enceinte une île pour les pêcheurs ! On pouvait y trouver une trentaine de voitures de louage. Et 4/5 des oies consommées à Visé chaque année avant 1914 (2.000 par an !) l'étaient ici.

Auguste PORTELANGE
(°1847  +1935) et Marie TEHEUX tiennent vers 1900, au carrefour de la rue de la Station et de l'avenue du Pont, l'Hôtel du Progrès qui fait face à l'Hôtel du Pont, fondé en 1869 par Pierre Galère-Lambert, et qui affichait sa spécialité : la friture d’oies.
On pouvait aussi y louer des voitures (à cheval…) pour effectuer des randonnées dans la région.

Aujourd'hui, on parle moins de friture d’oies mais plus d’oie à l’instar de Visé ; relayée par la Confrérie de la Délicieuse Oie qui maintient cette tradition et propose la recette séculaire de ce mets délicieux, qui fait partie du patrimoine culturel et gastronomique de la « Bonne Ville de Visé »

Alain PONTHIEUX et Jocelyne PORTELANGE ainsi que leurs fils perpétuent aujourd’hui cette tradition hôtelière en France : ils possèdent une auberge dans la Sarthe, près du Mans, où Alain est aux fourneaux.
N’hésitez donc pas à découvrir le Gîte du Grand Cerf, l’Espérance à F-72330 Yvré-le-Pôlin  (téléphone  +33 (0) 2.43.87.49.04)
De leur côté, Marcel Ross et Claire Portelance vous accueillent au Canada dans leur gîte "Aux pignons verts" situé dans un magnifique décor champêtre à Saint-Ambroise, au coeur du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à mi-chemin entre Chicoutimi et Alma.
Ils ont gagné le Prix Meritas en 1997, le Prix Excellence en 2000 et le Prix Coup de Coeur du Public en 2000-2001.
Claire Portelance et Marcel Ross 925, rang 9St-Ambroise G7P 2A4 Courriel : pignonsverts@sympatico.ca http://www3.sympatico.ca/pignonsverts


      

Mais pourquoi une sauce à l'ail ??
Deux hypothèses, l'une concernant la nourriture des volailles, l'autre les condiments de la région

l'Ansérine, l'herbe aux oiesL'herbe au oies, l'ansérineC'est au Moyen Age qu'apparaît cette recette d'oie à l'ail, avec aussi l'utilisation du gingembre, épice à la mode à l'époque.

La région de Visé était marécageuse, là poussait l'herbe aux oies ou ansérine.
C'est le chénopode.
On trouve facilement en magasin une variété d'ansérine consommée régulièrement qui n'est autre que le quinoa.

Cette herbe donnait parait-il une odeur d'ail à la chair de l'oie.
Cette légende n'existe qu'à Visé et n'est confirmée nulle part ailleurs.
Alexandre Dumas entre autres dans son Grand Dictionnaire de Cuisine, détaille les différentes variétés de chénopode mais ne fait nullement mention de cette particularité:
Ansérine. - Vulgairement appelée patte d'oie à cause de ses feuilles palmées, qui, en effet, ont une grande ressemblance avec une patte d'oie.
Plante annuelle de la famille de l'oseille et de l'arroche, cultivée soigneusement au Chili et au Pérou.
Il y a plusieurs sortes d'ansérines: l'ansérine Bon-Henri, encore appelée toute-bonne, épinard sauvage, est une grande plante potagère, qui croît dans les lieux incultes, le long des murs et des chemins; dans plusieurs pays on mange ses jeunes pousses comme des asperges, et ses feuilles en guise d'épinards; elle passe pour émolliente, résolutive et détersive.
L'ansérine polysperme, ainsi nommée à cause de la grande quantité de graines qu'elle produit; l'ansérine à balais, appelée vulgairement belvédère, et dont les tiges grêles, chargées de rameaux dressés, servent en Italie à faire des petits balais; l'ansérine botride, l'ansérine ambroisie, l'ansérine vermifuge, l'ansérine hybride, l'ansérine fétide, qui servent à des préparations pharmaceutiques; et, enfin, l'ansérine quinoa, qui est l'espèce la plus digne de toutes; elle abonde sur les plateaux élevés des Cordillères et est pour le Pérou un objet considérable de culture et de consommation: en potage, en gâteaux, hachée comme les épinards, associée à d'autres mets; cette ansérine est un aliment très sain et de facile digestion; fermentée avec le millet, on en obtient une espèce de bière très bonne et très rafraîchissante.
La volaille recherche la graine de la variété blanche, et le quinoa produit encore un fourrage vert excellent pour les vaches. Les essais faits en France et en Angleterre pour sa naturalisation ont parfaitement réussi. (Extrait du Grand dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas)


Cette herbe a disparu des îles aujourd'hui comme toutes les iles, les berges et le biotope d'autrefois.

La potentille ansérine (Argentine, Patte d'oie) , appelée aussi potentille des oies (Potentilla anserina), est une plante de la famille des Rosaceae et du genre Potentilla très commune dans toute l'Europe occidentale ainsi qu'en Amérique du nord, où elle est parfois appelée argentine
Plante des terrains en friche; c'est une plante vivace de 0,40 m qui vit au bord des routes, des chemins ou des fossés.
C'est une plante rampante, qui produit des stolons (tige aérienne qui donne une nouvelle plante en s'enracinant, comme les fraisiers) .
On la reconnaît notamment à ses longues feuilles pennées à nombreuses folioles dentées. Les fleurs sont jaunes et la plante peut mesurer près de 50 cm. Le fruit est un akène réniforme.
Son nom provient du latin anser qui signifie oie, en raison de la similitude des feuilles avec des pattes d'oie.
La potentille ansérine est astringente, efficace contre les maux de gorge en gargarisme et les diarrhées.
Egalement en usage externe sur les hémorroïdes.


un tapis d'ail des oursL'ail sauvage, ails des bois ou ail des oursCertains prétendent que les différentes invasions de nos régions seraient à l'origine de cette recette; rien ne vient étayer cette hypothèse.
L'ail, tel que nous le connaissons aujourd'hui sous la forme habituellement utilisée, vient du sud.
Visé était une ville marchande où se tenait un marché depuis le Moyen-Age et même avant, et où des produits de toutes sortes se retrouvaient.
C'est une région aussi où l'influence des romains a laissé des traces.

L'ail était connu depuis l'Antiquité, depuis plus de 5000 ans.

Les soldats du brave Jules l'auraient-ils emmené dans leurs bagages ?
Possible puisque l'ail faisait partie du barda que les légionnaires emportaient avec eux, il était connu comme fortifiant.

Ou faut-il chercher plus près de chez nous ?

Bon Dieu ! Mais c'est… Bien sûr ! comme disait le commissaire Bourrel

L'ail des bois, ou plutôt l'ail des ours, vous connaissez ?

Non ? Pourtant vous le côtoyez chaque fois que vous vous baladez dans le bois de Wixhou et il est présent sur tous les versants des coteaux de la Basse-Meuse où à certaines périodes il dégage un parfum caractéristique le long des chemins.
Ne vous y trompez pas, ce que vous prendrez bien souvent pour du muguet, c'est en fait de l'ail que vous reconnaitrez à sa petite inflorescence en bouquet.

C'est un ail très fin, consommé autrefois à la place de l'ail que nous connaissons maintenant, et qui dans certaines régions est tellement prisé aujourd'hui encore qu'il fait l'objet d'une protection.
Ainsi au Canada, pas question d'en couper comme on veut au milieu des bois.
Il a été très utilisé en Europe et en Asie.

C'est une plante de sous-bois frais et ombragés, à fleurs blanches de 20 à 50 cm de hauteur.
Lorsque son feuillage est légèrement froissé, il dégage une forte odeur très caractéristique d'ail.
C'est une plante sociale qui forme parfois de vastes colonies dans les sous-bois frais ou le long des ruisseaux.
Pas étonnant dès lors de le voir en bord de Meuse où il s'invite jusque dans les jardins où il se développe de manière tenace.

Les feuilles apparaissent en février-mars et les fleurs d'avril à juin.
La période de la récolte se termine avec les premières fleurs.

L'odeur et/ou le goût dégoûterait les herbivores de la manger.

 

Il pousse partout à l'état sauvage on en voit des milliers de plants au printemps dans les zone ombragée et humides.
Froissez une feuille, vous sentirez ce fumet d'ail à nul autre pareil,  il donne un petit bulbe bien enraciné dans le sol et une jolie fleur blanche.
Toute la plante est consommable.
Sur une tranche de pain avec de la charcuterie ou du fromage, c'est un vrai régal.
Question goût, c'est entre les oignons blancs et la ciboulette avec un fumet d'ail. Je l'ai mélangé à du fromage, de la charcuterie ou de la salade, à m'en faite pêter...
Il y a un petit oignon blanc qui est extra aussi, toute la plante est consommable sans modération.
Vous pouvez le cuire, c'est excellent mais ça réduit autant que des épinards donc en prévoir une manne pour en avoir une marmite.
Dans la région de Visé pour le cueillir, allez simplement vers les Etangs de la Julienne où il pousse à profusion tout le long de la route et dans les sous-bois où je le dégustais "nature"
Vers le mois de mars-avril quand il est jeune il est excellent.
Recettes:

On utilise surtout ses feuilles et sa fleur, agrémentant les salades, en mélange avec du fromage,
ou pour parfumer un gigot d'agneau ... ou de l'oie.
On peut manger son bulbe et ses feuilles comme légume ou condiment
Il est excellent cru dans les salades.
Ses feuilles se préparent sous forme de pesto, soupe ou comme épice dans des salades, des tisanes.
On peut le cuire comme des épinards, le consommer sur des tartines avec du fromage blanc, ou encore dans du yaourt nature.
On en fait enfin un beurre assaisonné pour les grillades

Les recettes ne manquent pas.

Attention toutefois de ne pas le confondre avec le muguet ou la colchique d'automne tous deux toxiques,
mais pas de panique, en froissant la feuille, pas de doute possible

 

Ne cherchons donc pas midi à quatorze heures à l'heure du dîner,
nos ancêtres ont largement profité d'un condiment qui poussait jusqu'à la limite de leur jardin et que les oies elles mêmes devaient déguster dans leurs paturages,
et ainsi est certainement née l'oie "à l'instar de Visé"

Notons que certains petits comiques inscrivent à leur menu " oie à l'instar", comme si l'instar c'était une sauce...
Alors pour les obtus, "à l'instar" ça veut dire "à la mode de" ou "à la façon de"


Il n'a pas que des propriétés gustatives, car l'ail des ours est aussi une plante médicinale très ancienne connue des Celtes et des Germains.

On en a retrouvé des restes dans des habitations du Néolithique.
Depuis quelques années, il a retrouvé une popularité chez les herboristes du fait de sa haute teneur en vitamine C et de ses propriétés amaigrissantes.
Je vais en ingurgiter des kilos !!

Ses principes actifs;
il est très riche en une huile essentielle sulfurée et également en vitamine C et comme autres composants : sulfure de vinyle, sels, aldéhyde instable.
Il est  dépuratif (nettoie l'organisme en profondeur, élimine les toxines ),
rubéfiant (produit des rougeurs sur la peau par apport sanguin qui diminue l'inflammation) ,
hypotenseur (diminue la pression artérielle caractéristique des bons mangeurs ),
antiseptique (bactéricide, d'ailleurs les docteurs au moment des épidémies de peste mettaient de l'ail dans leur masque),
anthelminthique (vermifuge) et hypolipémiant (abaisse le taux du mauvais cholestérol : LDL, et augmente le bon : HDL),
on ne lui connait aucune contre-indications
Donc à déguster sans modération


Donc voilà l'histoire à ma sauce et en détail puisque comme dit ma chère soeur, quand on me demande l'heure, j'explique comment on fabrique une horloge....
mais ce n'est pas fini et voici donc ce qu'il faut faire avant de passer à table.

L'oie de la Saint-Martin se décline sous mille façons, quant à l'Oie à l'Instar de Visé,
voici, avant bien d'autres, la recette des épicuriens de notre amicale confrérie visétoise que vous retrouverez sur
http://www.confreriedeloie.be/

Dans les temps reculés, l'oie qu'on cuisait n'était pas nécessairement toute jeune, c'était une volaille qu'on mangeait toute l'année..
Dès lors, on la cuisait d'abord dans un pot-au-feu histoire de ramolir la chair
On ajoutait de l'ail à la recette ordinaire.
On faisait fondre la graisse d'oie doucement pour obtenir une sauce abondante.
Le lendemain, on retirait l'oie du bouillon et on la désossait.
On panait ensuite les morceaux et on les mettait à rissoler dans la graisse.
La sauce était constituée du bouillon dégraissé et aillé.
On le laissait réduire après y avoir ajouté de la mie de pain.
Les riches y ajoutaient des jaunes d'oeufs et de la crème.

Oie à l'instar de Visé
Oie de la Saint Martin à Visé

INGREDIENTS :

1 oie de l'année (n'ayant pas encore pondu)
3 dl de crème fraîche (40 % mat. grasse)
1/2 l. de lait
4 gousses d'ail épluchées
2 œufs
1/2 citron
300 g. de mie de pain
150 g. de beurre
100 g. de graisse d'oie
1 dl d'huile d'arachide
farine
sel, poivre
poudre de gingembre

(Pommes de terre et garnitures,  voir chapitre à la fin de la recette)



INGREDIENTS POUR LA CUISSON :

600 g. de carottes
400 g. d'oignons (dont 2 demis brûlés et cloutés)
50 g. de céleri vert
100 g. de céleri rave
3 gousses d'ail (non pelées)
1 bouquet garni composé de :
50 g. de queues de persil,
1 brin de thym, 1 feuille de laurier,
2 clous de girofle (pour les oignons brûlés)


MOUILLEMENT et ASSAISONNEMENT :
6 l. de fond de volaille ou, à défaut, de l'eau
20 g. de sel
1 pincée de poivre en grains

PREPARATION

CUISSON DE L'OIE

Dépouiller l'oie de l'excédent de graisse (faire fondre, passer, réserver)
Mettre dans une grande marmite (haute) l'oie, le fond et l'assaisonnement
Porter à ébullition
Ecumer à fond plusieurs fois
Ajouterles légumes et le bouquet garni

Attention, cuisson lente et régulière

Retirer l'oie après cuisson (2 heures environ)
Passer le fond au chinois
Réserver le fond (dégraisser si nécessaire)
Découper l'oie, les cuisses en 2, entre le pilon et l'avant cuisse,
chaque poitrine en deux; attention, ne pas enlever la peau de l'oie

Réaliser de préférence tout cela la veille

Sécher avec du papier absorbant, les morceaux
Assaisonner de sel et poivre (du moulin) tous les morceaux d'oie
Battre les deux œufs un instant au fouet
Passer uniquement les morceaux de cuisse dans les œufs et la mie de pain
Réserveren attente sur une plaque ou une assiette

Remarque : ne pas mettre ensemble les morceaux de poitrine et les cuisses (les uns étant panés, les autres pas)

Cuire les 2 gousses d'ail épluchées dans le lait
Passer au mixer le lait et l'ail
Réserver pour la sauce
Réduire de moitié le fond
Faire un roux blond léger (50 g. de beurre, 35 g. de farine)
Verser la cuisson sur le roux
Mélanger avec un fouet
Cuire à feu doux
Ajouter la crème et la purée d'ail (selon goût)
Réduire de moitié
Retirer la casserole du feu
Monter la sauce au fouet avec 25 g. de beurre
Rectifier l'assaisonnement sel et poivre
Ajouter un filet de jus de citron
Réserver au chaud (bain-marie)

FINITION

Mettre 2 poêles sur feu vif avec l'huile
Déposer dans l'huile bien chaude les morceaux d'oie, toujours côté peau en premier lieu

        Attention, utiliser une poêle pour les cuisses et une autre pour les ailes.

Colorer les morceaux de chaque côté
Jeter cette première huile de cuisson
Remettre les poêles sur le feu
Ajouter 1 cuillerée de beurre et 1 cuillerée de graisse d'oie
Chauffer et arroser les morceaux
Mettre les poêles au four (180°C, 2 min.)

DRESSAGE

Rectifier une dernière fois l'assaisonnement (passer la sauce, si nécessaire
Verser une petite louche de sauce sur l'assiette très chaude
Saupoudrer d'un peu de poudre de gingembre (très peu)
Eponger si nécessaire les morceaux avec du papier absorbant
Déposer un morceau de poitrine et de cuisse sur la sauce, toujours la peau vers le haut et, tout autour, la garniture

GARNITURE
1. Pommes de terre : pommes château ou tranches de cwènes di gade poêlées sans ôter la peau
2. Légumes : selon le goût; jeunes carottes, choux de Bruxelles ou navets au beurre

Recette sélectionnée par La Confrérie de l'Oie de Visé
Proposée et réalisée par Jean CASTADOT, Maître des Agapes.

Voici quelques autres recettes d'oie "à l'instar de Visé",
chacun ayant au départ de la recette de base, sa propre adaptation avec des épices personnelles ou un mode de préparation qui lui est propre

http://www.saveursdumonde.net/recettes/oie-a-l-instar-de-vise/
http://cuisine.notrefamille.com/recettes-cuisine/oie-a-l-instar-de-vise-_2955-r.html
http://www.cuisineaz.com/recettes/oie-a-l-instar-de-vise-42473.aspx

Personnellement, au moment de monter la sauce, je fais au préalable monter la crème fraîche comme une chantilly et je l'incorpore sans faire bouillir
Une cuisson trop forte la fait retomber et évacue l'eau, il ne reste alors que la matière grasse, comme une cuisine au beurre, c'est pas pareil.
En travaillant délicatement la crème fraîche, on obtient une sauce très épaisse et très crémeuse, un vrai nappage.
Et oui, en plus de ma grande g.... je sais aussi bien cuisiner... et bien manger.


La graisse d'oie :
La cuisson dans la graisse d'oie est excellente car c'est une huile qui supporte une haute température, il est donc possible de bien dorer soit la volaille entière, soit les morceaux.
Ne laisser pas fumer votre graisse d'oie car dans ce cas c'est qu'elle est trop chaude et brûle, jetez la et prenez de la nouvelle
.
Son goût particulier la recommande pour des pommes de terres sautées, des champignons, des lentilles ou toutes autres sortes de préparations.
Elle est surtout employée dans le sud-ouest de la France, région d'élevage de canards et d'oies grasses.
Les statistiques montrent bien que la maladie cardio vasculaire est moins dramatique dans cette région par rapport aux régions du nord où l'on utilise de la graisse de porc ou de boeuf
Alors?
La graisse d'oie est riche en acides gras insaturés. Sa composition est proche de celle de l'huile d'olive, une des bases du régime méditerranéen.
Valeur nutritionnelle:
Le taux de lipides est variable. La crème contient du cholestérol, de la vitamine A et des carotènes.
Pour 100 grammes
895 Kcal
Lipides: 99,6 g.
Eau: 0
Acides gras saturés: 27 g
Monoinsaturés: 57 %
Polyinsaturés: 10 %
Pourquoi ne pas cuisiner de temps en temps à la graisse d'oie ? Attention toutefois, c'est pas très light ... tout comme l'huile d'olive d'ailleurs


On retrouve ce sympathique volatile partout dans le monde

Oie de la Saint Martin aux Fruits Secs


Recette originale de Michel BAUER, Chef de cuisine du Restaurant " Au Bon Coin " à Sigolsheim (Alsace)

Proportions pour 8 personnes
 
Ingrédients :
1 oie de 3 Kg vidée,
125 g d'échine de porc,
125 g de lard gras,
125 g d'épaule de veau,
150 g de mie de pain,
10 cl de lait frais,
100 g d'oignons,
50 g de persil frais,
1 oeuf frais,
2 cl de Porto,
10 figues séchées,
100 g d'abricots séchés,
100 g mélange de fruits confits,
Sel, poivre.

Préparation :

Peler, puis ciseler l'oignon,
Le faire suer, réserver,
Faire tremper la mie de pain dans le lait,
Hacher l'échine de porc, l'épaule de veau, le lard gras,
Mélanger ensuite avec la mie de pain, l'oignon, le persil, l'oeuf,
Saler, poivrer,
Désosser l'oie avec un couteau pointu, en prenant soin de ne pas déchirer la peau.
Réserver la carcasse et les os pour en faire un jus.
Faire rôtir les os déglacer au vin rouge puis à l'eau laisser frémir 1 heure.
La farcir, la ficeler, la coudre pour que la farce ne s'échappe pas.
La mettre au four à 200° pendant 2 heures et cuire à 68° à coeur.
Arroser régulièrement avec le jus de cuisson.

Présentation :

Servir sur assiette chaude, l'oie coupée en tranches d'environ 1 cm d'épaisseur,
Accompagner de choux rouge aux marrons,
Arroser de jus à l'aide d'une saucière.

En accompagnement vous dégusterez, toujours avec modération bien sûr, un vieux Gewurztraminer " Sporen " ou un Pinot Gris dans la fleur de l'âge.

FRICASSÉE D'OIE DE LA SAINT-MARTIN

Dans la grande tradition champenoise!

Respectueuses de la tradition, toutes les familles champenoises faisaient, à peu près à la même heure, des crêpes le jour de la Chadeleur, des beignets à la Mi-Carême, des patteaux au Mardi gras et... de l'oie pour la Saint-Martin.

Dans les campagnes, la Saint-Martin était une fête importante.
Elle voyait se terminer les travaux des champs.
On allait bientôt penser à ceux de l'hiver. Aussi la louée des domestiques avait lieu deux fois l'an: à la Saint-Jean et à la Saint-Martin.
Les fermages se payaient également à cette époque.
C'était prétexte à de joyeuses agapes et il était de tradition de servir l'oie, soit farcie aux marrons, soit rôtie tout simplement, soit encore en fricassée ou
cacasse...
D'ailleurs, chaque famille avait sa recette scrupuleusement transmise de mère en fille à chaque génération...


Découper l'oie en morceaux.
Les faire revenir dans une cocotte avec du lard maigre et un peu de graisse d'oie.
Recueillir aussi la graisse de l'oie rendue et faire un roux abondant avec trois cuillerées de farine.
Mouiller avec un bouillon de volaille bien relevé et épicé. Ajouter un bouquet garni.
Laisser cuire à feu très doux en un mijotement très lent de plusieurs heures (selon l'âge de la volaille).
Vérifier la cuisson avec la pointe d'un couteau.

Servir avec des pommes de terre, des marrons ou autres légumes.
Tiré du livre de Lise Bésème-Pia la cuisine rustique de la Champagne aux éd. Dominique Fradet.

 

Provence-Côte-d'AzurBlason de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur

 

INGRÉDIENTS
pour 6 personnes
une oie de 4kg
45 ml d'huile
sel et poivre

Farce

45 ml d'armagnac
12 pruneaux dénoyautés, coupés en petits dés
2 pommes pelées et coupées en petits dés
45 ml de beurre de cannelle
30 ml huile d'olive
225 g de boeuf haché
285 g veau haché
1 foie de dinde haché
2 oeufs
250 ml de crème épaisse
poivre blanc

Préparation de la farce

  1. faire macérer les pruneaux dans l'armagnac pendant 1 heure;
  2. dans une casserole, faire fondre le beurre, ajouter les pommes et cuire à feu doux avec la cannelle;
  3. dans une casserole, faire chauffer l'huile et faire cuire le boeuf haché pendant 5 minutes ou jusqu'à ce que la viande perde sa couleur rosée;
  4. procéder de la même façon pour le foie; verser l'armagnac de macération des pruneaux et flamber;
  5. mélanger le veau haché avec les oeufs; ajouter la crème épaisse jusqu'à ce que la texture soit homogène et onctueuse;
  6. ajouter le foie, le boeuf haché, les pruneaux et les pommes;

Cuisson de l'oie

  1. saler et poivrer l'intérieur et l'extérieur de l'oie; farcir et coudre;
  2. déposer l'oie dans un plat à rôtir avec 3 c. à soupe d'huile; enfourner à 425°F (220°C) pendant 1 heure 30 en l'arrosant souvent.

http://www.saveursdumonde.net/recettes/oie-rotie-aux-pruneaux/

Marmite d'oie à la fermière

Ingrédients de Marmite d'oie à la fermière

1 oie fermière
4 très fines tranches de poitrine fumée
8 pruneaux
4 pommes
2 poires
5 chipolatas
8 mini boudins blancs
500 g de boudin noir
20 cl de vin blanc sec
5 branches de persil
4 échalotes
2 cuillères à soupe de graisse d'oie
1 bâton de cannelle
sel p oivre

Lavez et essuyez les pommes et les poires, coupez-les en quartiers sans les peler, mais en éliminant le coeur et les pépins.
Détaillez le boudin noir en tranches épaisses.
Coupez les chipolatas en 2, et les tranches de lard en 2 dans la longueur. Emballez chaque pruneau dénoyauté dans une lanière de lard. Pelez et émincez les échalotes.

Coupez l'oie en morceaux ou demandez au volailler de le faire.
Faites chauffer la graisse dans une marmite à fond épais et mettez les morceaux d'oie à dorer sur toutes leurs faces.
Egouttez et, à leur place, saisissez les chipolatas et les tranches de boudin noir des deux côtés.
Egouttez-les.

Jetez la moitié de la graisse contenue dans la marmite et posez-la sur un feu doux.
Faites revenir les échalotes sans colorer, remettez les morceaux d'oie, versez le vin, salez, poivrez et couvrez.
Laissez mijoter 1 h.

Passé ce temps, ajoutez tous les autres ingrédients dans la marmite (fruits, charcuterie, cannelle), mélangez délicatement, vérifiez l'assaisonnement et laissez cuire 30 min en remuant de temps en temps.
Sortez les viandes et les fruits de la marmite, dressez-les dans un plat creux préchauffé.

Dégraissez la sauce contenue dans la marmite en recueillant la graisse de la surface avec une cuillère, puis versez-la sur le plat, décorez de persil ciselé et servez très chaud, accompagné d'une purée de céleri.


Pour en savoir plus : Marmite d'oie à la fermière - Cuisine et Vins de France

 

Oie fermière rôtie et pommes et poires sautées

 

Pour 6 personnes :

  • 1 oie fermière
  • 3 c à s de graisse d’oie
  • Sel fin et poivre fraichement moulu
  • ¼ l de bouillon de volaille
  • 750 g de pommes
  • 750 g de poires à la chair ferme
  • 75 g de beurre
  • 3 c à s de Calvados ou de vinaigre de fruits

Préparation des ingrédients :

  • Epluchez les pommes et les poires, découpez-les en quartiers assez épais.
  • Citronnez-les.
  • Préchauffez le four à 200°C, thermostat 7.

Préparation :

  • Salez et poivrez l’intérieur et l’extérieur de l’oie.
  • Enduisez la peau avec la graisse.
  • Posez l’oie dans la lèchefrite du four, versez le bouillon et mettez au four. Faites cuire et retournant l’oie toutes les 20 minutes.
  • A 40 minutes de cuisson, baissez le four à 160°C, thermostat 5.
  • Arrosez régulièrement l’oie. 20 minutes avant la fin de la cuisson de l’oie, faites fondre le beurre dans une sauteuse.
  • Faites revenir les quartiers de pommes en les faisant bien dorer.
  • Au bout de 10 m ajoutez les poires.
  • Réservez au chaud.
  • Sortez l’oie du four et découpez-la.
  • Disposez-la sur un plat de service entourez des fruits sautés.
  • Déglacez le jus de cuisson de l’oie avec du Calvados ou une vinaigre de fruits selon votre goût.
  • Versez dans la sauteuse qui a servie à cuire les fruits. Faites réduire et versez dans une saucière.

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L’oie aux pommes, cidres et Calvados, en daube à la normande

Autre manière de cuisiner l’oie de Noël comme en Normandie avec des pommes, du cidre et du Calvados. C’est une recette très savoureuse qui cuit durant 2 à 3 heures. La réalisation est simple, il faut cependant prévoir une grande daubière ou un grand faitout. Servez avec une marmelade de pommes

ecu de la Normandieoie aux pommes, cidres et Calvados, en daube à la normande

Ingrédients pour 8 à 10 personnes

  • 1 oie de 5 kg
  • 250 g de filet de porc
  • 250g de lard de poitrine frais
  • 1 c à s de graisse d’oie
  • 2 gros oignons
  • 2 o eufs
  • 6 pommes
  • 50g de beurre
  • 2,5 cl de Calvados
  • 1 dl de cidre
  • 2 carottes
  • 2 poireaux
  • 1 oignon
  • 1 branche de céleri
  • 1, 5 l de bouillon
  • 2 c à s de crème
  • 1 bouquet garni
  • 4 épices
  • Sel fin
  • Poivre du moulin

    Préparation des ingrédients

    Préchauffez le four à 220°C, th 8.
    Préparez la farce.
    Ôtez les couennes du lard, réservez.
    Pelez et émincez les oignons et faites-les suer dans un peu de beurre dans une poêle.
    Hachez le filet de porc, le lard, le foie de l’oie.
    Pelez et coupez les pommes en morceaux.
    Mélangez le hachis de viande, les oignons, les morceaux de pommes, la graisse d’oie, les œufs, et les 4 épices.
    Salez, poivrez et mouillez avec le calvados.
    Videz et flambez l’oie et remplissez-la avec la farce.
    Recousez l’ouverture avec du fil de cuisine.
    Mettez-la sur une plaque de four et faites-lui prendre couleur.

    Préparation de l'oie

    Pendant ce temps, épluchez et émincez les carottes, les poireaux et l’oignon.
    Faites revenir dans la graisse les couennes de lard, les carottes, les poireaux et l’oignon, les abatis de l’oie et le céleri.
    Mouillez avec le cidre et faites réduire.
    Versez dans un faitout ou une daubière, sortez l’oie du four et mettez-la dans le faitout avec le bouquet garni.
    Mouillez à mi-hauteur de l’oie avec du bouillon, rectifiez l’assaisonnement et laissez cuire pendant 3 heures.
    Au moment de servir, retirez et disposez l’oie dans un grand plat.
    Filtrez et dégraissez le jus de cuisson, faites réduire à feu vif et liez avec 2 c à s de crème, versez dans une saucière

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Oie à la daube

Recette ancienne qui permettait de cuisiner les vieilles oies, très simple et très facile à réaliser. Une jeune oie sera tout aussi bonne et la cuisson en sera moins longue. Lardée, l’oie cuit dans une cocotte dans un savoureux mélange de vin, de bouillon et d’eau de vie. Ce plat peut se déguster froid.

 

Oie à la daube

Ingrédients pour 6 personnes

  • 1 belle oie
  • 350 g de lardons
  • 2 branches de persil
  • Quelques brins de ciboulette
  • 2 échalotes
  • ½ gousse d’ail
  • 1 feuille de laurier
  • 1 brin de thym
  • Muscade
  • Poivre du moulin
  • Sel fin
  • 2 verres d’eau
  • 2 verres de vin blanc
  • ½ verre d’eau de vie
  • Gros sel
  • Grains de poivre

    Préparation des ingrédients

  • Le matin, pelez et émincez très finement les échalotes et l’ail.
  • Lavez et hachez le persil, la ciboulette, le thym et le laurier.
  • Mettez les lardons dans un récipient creux et enrobez-les du mélange d’herbes et d’échalotes-ail haché, râpez un peu de muscade, salez et poivrez.
  • Laissez reposer quelques heures que les lardons s’imprègnent des parfums.
  • Troussez les pattes de l’oie dans le corps et lardez-la avec les lardons assaisonnés.
  • Ficelez l’oie.

    Préparation de l'oie

  • Mettez l’oie dans un faitout ou une grande cocotte.
  • Versez l’eau, le vin blanc et l’eau-de-vie, 2 c à s de gros sel et 10 grains de poivre grossièrement concassés.
  • Couvrez le faitout et faites cuire à petit feu 3 h.
  • Dressez l’oie sur un plat et versez la sauce dans une saucière.
  • Ou mettez-la dans un plat et recouvrez-la de sauce qui se transformera en gelée.

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Oie rôtie aux marrons
Alsace

Blason de l'AlsaceOie rôtie aux marrons
Alsace

 

Ingrédients pour 8 à 10 personnes

  • 1 oie de 4 à 5 kg
  • Les ailerons et le cou de l’oie
  • 1 carotte
  • 1 gros
  • 2
  • 2
  • 1 bouquet garni
  • 50 cl de sylvaner

Farce

  • 100 g de
  • Le gésier et le foie de l’oie
  • 100 g de graisse d’oie
  • 300 g d’échine de porc
  • 300 g de noix de veau
  • 300 g de salé
  • 100 g d’échalotes
  • 200 g de chou vert
  • 4 œufs
  • 3 petits pains
  • 10 cl de lait
  • 200 g de marrons cuits
  • 2 gousses d’ail
  • 50 g de fines herbes hachées : persil, cerfeuil, ciboulette
  • 2 feuilles de sauge hachées
  • Noix de muscade
  • Sel fin
  • Poivre du moulin

    Préparation des ingrédients
    • Faites tremper les petits pains dans le lait.
    • Coupez les extrémités des ailes et des pattes.
    • Coupez le cou.
    • Ouvrez le gésier et videz-le de sa poche, lavez soigneusement.
    • Ôtez le fiel du foie. Dans une cocotte en fonte, faites revenir dans la graisse d’oie, le gésier le foie.
    • Passez-les au hachoir avec les viandes de porc et de veau.
    • Epluchez et hachez les échalotes.
    • Hachez finement le chou vert.
    • Incorporez-les dans la cocotte et faites-les suer.
    • Versez dans une grande terrine et ajoutez les œufs entiers, le pain essoré, les marrons, les gousses d’ail pelées, les fines herbes et la sauge hachées.
    • Râpez de la muscade, donnez quelques tours de moulin à poivre et salez. Remplissez le ventre de l’oie avec cette farce.
    • Cousez les 2 extrémités avec du fil de cuisine et une aiguille à brider.
    • Préchauffez le four à 200°C, th 6-7.
    • Concassez menu les ailerons et le cou.
    • Epluchez et coupez en mirepoix carotte, tomates, oignon et ail.

      Préparation
    • Disposez l’oie sur une grande laque à rôtir.
    • Disposez autour les ailerons et le cou concassés.
    • Faites cuire 45 mn.
    • Ajoutez la mirepoix de légumes, le bouquet garni et le sylvaner.
    • Arrosez fréquemment avec le jus de cuisson.
    • Si nécessaire, recouvrez l’oie de papier aluminium et faites cuire de nouveau 45 mn.
    • A la sortie du four, retirez l’oie et déposez-la dans le plat de service.
    • Dégraissez le jus de cuisson et versez-le dans une saucière.
    • Servez immédiatement et découpez l’oie sur la table

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Oie de Noël farcie au foie gras, salade de cèpes

Pour 8 personnes
:

  • Une oie à rôtir d’environ 3,5 kg, parée et vidée par votre volailler
  • 1 petit lobe de foie gras de canard d’environ 300 g
  • 4 kg de graisse d’oie ou de canard
  • 5 cèpes frais, bien fermes
  • Huile d’olive
  • Vinaigre balsamique
  • 500 g de gros sel
  • Sel
  • Poivre noir du moulin

Garniture aromatique :

  • Sauge
  • Laurier
  • 1 gousse d’ail
  • 1 carotte
  • 1 oignon
  • 3 branches de thym
  • 3 branches de romarin

Ustensiles :

  • Une grande cocotte ou un grand couscoussier

    A préparer la veille :
    • Faire mariner l’oie pendant 12 h dans le gros sel.
    • Saler et poivrer le foie gras et le mettre au frais.

    A préparer le jour même :

    • Dans une grande cocotte, faire chauffer une cuillère à soupe de graisse d’oie, puis y faire colorer l’oie pendant 2 à 3 mn sur chaque face. Ajouter ensuite le restant de graisse et la garniture aromatique et laisser confire à feu très doux pendant un minimum de 4 heures.
    • Après 4 heures, sortir l’oie de la cocotte, puis la farcir avec le foie gras.
    • Remettre ensuite l’oie dans la cocotte en couvrant celle-ci et en la laissant sur le feu éteint pendant environ 1 heure.
    • Préchauffer le four à 200 °C.
    • Quelques minutes avant de servir, sortir l’oie de la cocotte et la mettre au four (sur une plaque de cuisson creuse) pendant environ 5 à 10 mn, jusqu’à ce que la peau soit bien croustillante.
    • Pendant ce temps, détailler les cèpes (après les avoir nettoyés) en fines lamelles. Les disposer dans un saladier, puis les assaisonner avec un filet d’huile d’olive et 1 cuillère à café de vinaigre balsamique. Parsemer ensuite la salade de cèpes de quelques pincées de gros sel et de poivre noir moulu.

      Présentation :
    • Présenter l’oie confite sur un grand plat de service préchauffé. Découper l’oie au fur et à mesure, afin qu’elle reste chaude. Accompagnez chaque morceau d’oie servi dans les assiettes d’un peu de salade de cèpes crus.

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La Suède est restée neutre pendant la première guerre mondiale, elle n'a donc aucune raison de célébrer l'armistice le 11 novembre.
A la place, on fête la Saint-Martin, qui est une journée dédiée à l'oie, toute autre signification symbolique ayant été progressivement abandonnée.
En réalité, cela correspond à la période où les oies sont prêtes à être abattues, ce que l'on célèbre par un repas à base d'oie (gås).
Cette tradition est particulièrement ancrée en Scanie (Skåne), qui est la partie agricole de la Suède

L’oie de la Saint-Martin en Suède par Po Tidholm
Cette journée est dédiée à l’oie, toutes les autres significations étant à peu près tombées dans l’oubli.
Au début de novembre, les oies sont prêtes à être abattues et le 11 novembre, c’est le moment du traditionnel dîner d’oie.

Le substantiel dîner d’oie en Suède

Certains préparent eux-mêmes la volaille, mais la plupart vont au restaurant.

Particulièrement répandue en Scanie, dans le sud, où l’élevage de l’oie est de tradition, la coutume tend de plus en plus à s’étendre vers le nord.

Un dîner d’oie est un festin substantiel et de grande ampleur qui demande une longue préparation.
Tous les morceaux de l’oie sont utilisés.
En entrée, on sert la «soupe noire» et ses garnitures.
C’est une soupe à base de sang et de bouillon d’oie, abondamment assaisonnée de purées de fruits, d’alcools divers et d’épices telles que girofle et gingembre. Elle est épaisse et de couleur rouge-noir.


La Saint-Martin est la fête de l'oie – toutes les autres références traditionnelles suédoises sont largement tombées dans l’oubli.

Les garnitures peuvent comprendre divers abats, de la saucisse de foie d’oie, des pruneaux cuits et des pommes de terre.

Farcie de pommes et de pruneaux, l’oie est mise à rôtir à feu doux, régulièrement arrosée de sa propre graisse.
La carcasse est ensuite bouillie et le bouillon sert à faire la sauce.
La graisse restante est utilisée pour préparer les garnitures : chou rouge, pommes rôties et pommes de terre.

Pour couronner le tout, un véritable festin d’oie s’achève par un gâteau aux pommes.

Po Tidholm est journaliste indépendant et critique au quotidien Dagens Nyheter.
Il est l’auteur des textes principaux sur la célébration des fêtes dans la Suède d’aujourd’hui.

Oie rôtie à la danoise
Au Danemark aussi c'est un délice

Oie rôtie à la danoise

  • 1 jeune oie de 4 kg
  • 1/2 citron
  • 14 pommes
  • 500 g de pruneaux
  • 1 gros oignon
  • 10 cl de porto
  • 100 g de sucre en poudre
  • 6 morceaux de sucre
  • sel
  • poivre du moulin

    Faites tremper les pruneaux dans le porto et le sucre en poudre pendant 6 h. Réservez-en 16 dans le jus de macération.

    Préchauffez le four à th 5 (150°).

    Essuyez l'oie, frottez-la avec le demi-citron. Salez et poivrez l'intérieur.

    Epluchez, épépinez et coupez 6 pommes en gros morceaux. Dénoyautez et hachez le reste des pruneaux égouttés. Epluchez l'oignon et coupez-le en quartiers.

    Farcissez l'oie avec les pommes, les pruneaux et l'oignon. Recousez l'ouverture. Mettez l'oie à rôtir sur la grille du four au-dessus de la lèchefrite pendant 2 h 40 (comptez 20 min par livre). Laissez couler la graisse sans arroser la volaille.

    Pendant ce temps, faites cuire les 16 pruneaux réservés dans le porto sucré.
    Epluchez les pommes restantes. Partagez-les en deux. Evidez-les. Faites-les pocher une dizaine de minutes dans 1 l d'eau avec les morceaux de sucre. Egouttez-les sur un linge. Placez un pruneau dans chaque moitié de pomme.

    Quand l'oie est cuite, laissez-la reposer 10 min dans le four éteint, porte entrouverte.

    Dressez-la sur un grand plat. Entourez-la de pommes garnies. Découpez à table, et servez avec la farce
  • Pour en savoir plus : Oie rôtie à la danoise - Cuisine et Vins de France

    Oie de la Saint-Martin en Suisse
    Recette Betty Bossi
    Journal Betty Bossi N° 10/1988 © Betty Bossi Editions SA www.bettybossi.ch

    pour 8 à 10 personnes
    Durée totale de rôtissage: env. 3 heures

    Farce
    300g de pain de mie ou de mie de pain blanc,
    en dés
    4dl de bouillon de poule, chaud
    2 œufs
    1 c. à soupe de beurre
    ou de margarine
    env. 400g de foies de volaille ou –si vendus – les abattis de l’oie (remplacer une partie du foie de volaille), coupés en morceaux
    3 oignons, hachés
    1 bouquet de persil, haché
    1 c. à soupe de marjolaine et autant de thym frais, hachés, ou 1 c. à café de chacune des fines herbes séchées
    4 pommes, pelées et évidées (env. 600 g)
    1 c. à café de sel
    poivre, muscade

    Oie

    1 oie parée de 4 à 5 kg
    2 c. à soupe de sel
    poivre
    du moulin,
    muscade
    1 c. à soupe de marjolaine et autant de thym
    frais, hachés, ou 1 c. à café de chacune des fines herbes séchées
    1 litre de bouillon de poule, chaud

    Farce:
    1.
    tremper le pain dans le bouillon et le laisser reposer jusqu’à complète absorption du liquide.
    Ecraser finement à la fourchette et ajouter les œufs.
    2. Sauter le foie dans le beurre ou la margarine chauds, juste pour lui faire changer de couleur et réserver.
    3.
    Faire retomber oignons et fines herbes dans la même sauteuse, ajouter les pommes passées à la râpe Bircher, bien étuver le tout et ajouter au pain. Hacher fin le foie sauté, incorporer à la farce et assaisonner.
    3.
    Rincer éventuellement la volaille, bien l’éponger et la piquer plusieurs fois à la fourchette ou avec une aiguille.
    4. Mélanger les épices et les fines herbes, en frotter l’oie à l’extérieur et à l’intérieur, puis la farcir. Coudre les orifices avec du fil de cuisine et brider les cuisses.

    Rôtissage:
    poser l’oie sur la poitrine sur une plaque, une lèchefrite ou dans une grande braisière sèches. Arroser avec la moitié du bouillon en ébullition et glisser sur la rainure inférieure du four préchauffé à 220º C. Compter 45 min de rôtissage, puis réduire la chaleur à180º C et continuer la cuisson 2¡ heures. Arroser la volaille toutes les 15 à 20 min avec la graisse qu’elle exsude en remplaçant à l’occasion une partie par du bouillon chaud.

    Test de cuisson: la volaille piquée à la partie la plus charnue laisse échapper un jus parfaitement clair et non plus rose.

    Sortir l’oie et la couvrir d’une feuille d’alu ménager et d’un linge éponge.
    Laisser reposer env.15 min, puis débrider, découper et servir la farce à part.

    Suggestions:
    – Décongeler l’oie surgelée en la laissant1 à 2 jours dans le réfrigérateur.
    – Pour la rôtir, poser l’oie sur une grille placée dans une lèchefrite.

    Pour accompagner: pommes étuvées ou rôties, chou rouge, choucroute, purée de pommes de terre ou châtaignes glacées.

    Oie rôtie au chou rouge en Allemagne

    L’île de Saint-Martin et l'oie au chou rouge
    Quel est le point commun entre l’île de Saint-Martin et une oie au chou rouge ?
    Toutes deux mettent à l’honneur Saint Martin :
    • L’île de Saint-Martin fut découverte par Christophe Colomb, le 11 novembre 1493, le jour de la fête de saint Martin.
    • En France, la tradition voulait que le 11 novembre (Saint Martin), on mangeait l’oie (époque d’abattage) ; cette tradition migra vers l’Allemagne…accompagnée de chou rouge.

     

    Ingrédients

    1 jeune oie fermière (2,8 kg) vidée, bridée (non fermée),
    gésier et foie à part,
    1 cuillerée à soupe de cumin,
    1 cuillerée à soupe de fleur de sel,
    poivre.

    La farce : 3 pommes acides, 2 échalotes, 2 oignons doux, 150 g de pruneaux moelleux, 80 g de beurre, sel, poivre.

    Accompagnement : 1 chou rouge, 200 g d’oignons rouges, 1/4 de litre de bouillon de volaille, 6 petites pommes acides, 100 g de beurre, 1 cuillerée à soupe de graines de cumin, sel, poivre

    La farce :
    éplucher les pommes, les oignons et les échalotes, les couper en fins quartiers. Faire fondre un quart du beurre, y faire revenir 3 minutes le gésier coupé en très petits dés et le foie en gros dés. Retirer, réserver, faire fondre le reste du beurre, ajouter oignons, échalotes et pommes, les saisir 4 minutes en remuant, saler, poivrer.

    Hors du feu, ajouter gésier et foie ainsi que les pruneaux dénoyautés et hachés. Mélanger. Assaisonner l’intérieur de l’oie de sel et de cumin, la farcir de la préparation précédente. La fermer. Frotter l’extérieur de sel et de cumin, la déposer dans la lèchefrite, enfourner à froid, la cuire à 180 °C (th. 6), la laisser cuire 2 heures environ en l’arrosant régulièrement et en retirant l’excédent de gras rendu.

    L’accompagnement : pendant la cuisson de l’oie, retirer les feuilles externes du chou, le couper en deux, puis en lanières de 1/2 cm. Peler les oignons et les émincer, les faire fondre dans la moitié du beurre dans une grande sauteuse pendant 5 minutes en tournant souvent, ajouter le chou, mélanger, saler, poivrer, parsemer de graines de cumin, tourner, mouiller avec le bouillon, tourner, laisser cuire 15 minutes à feu doux couvert aux trois quarts, en tournant de temps en temps.

    Creuser les pommes, éliminer le cœur, glisser à la place 1 noisette de beurre, 1 pincée de sel, poivre, les déposer autour de l’oie 20 minutes avant la fin de la cuisson. Retirer l’oie du four, l’envelopper dans une feuille de papier d’aluminium, la garder au chaud avec les pommes dans le four éteint. Déglacer la lèchefrite avec un peu d’eau chaude. Verser en saucière. Servir l’oie coupée en morceaux avec la farce, accompagnée de chou rouge, des pommes et du jus.

    OIE FARCIE AUX FRUITS SECS
    Temps préparation : 45 min Temps cuisson : 150 min. Difficulté : Difficile

    Ingrédients

     

    - 1 oie prête à cuire de 4 kg,
    - 1 foie d'oie
    - 4 pommes,
    - 300 grammes de farce fine de volaille,
    - 1,2 kg de pommes de terre,
    - 300 grammes de fruits secs figues pruneaux, abricots, raisins,
    - 100 grammes de cerneaux de noix,
    - 6 cuillères à soupe de chapelure,
    - 2 oeufs,
    - 1 tête d'ail,
    - 3 brins de persil,
    - Fleur de sel,
    - Poivre noir au moulin

    Préparation
    2 heures avant, faire réhydrater les fruits secs.
    Saler et poivrer le foie,le garder au frais.
    Préchauffer le four à 240°.
    Faire dorer les pommes coupées en dés dans une cuillerée de graisse d'oie récupérée sur l'oie, filtrée et doucement fondue.
    Les mêler à la farce avec les fruits égouttés et hachés, les noix concassées, 4 cuillères à soupe de chapelure, les oeufs, sel, poivre.
    Garnir l'oie, coudre l'ouverture, la brider, et la placer sur une grille posée sur un plat, l'enfourner.
    Au bout de 20 minutes, recueillir la graisse, baisser le thermostat à 160° et ajouter 1/2 tête d'ail.
    Poursuivre la cuisson 2 heures en arrosant régulièrement de jus et en ajoutant un peu d'eau.
    40 minutes avant de servir, faire dorer les pommes de terre pelées et une 1/2 tête d'ail dans 4 cuillerées à soupe de graisse d'oie, puis baisser le feu et les laisser cuire jusqu'à ce qu'elles soient tendres, saler et poivrer.
    Garder l'oie au chaud.
    Faire cuire le foie 20 minutes au four en le retournant et en l'arrosant de sa graisse.
    Dégraisser et filtrer le jus de l'oie dans une casserole.
    Poser l'oie sur un plat.

    OIE ROTIE AUX PRUNEAUX
    Temps préparation : 45 min. Temps cuisson : 90 min. Difficulté : Facile

    Ingrédients pour 6 personnes
    - 1 oie de 4kg,
    - 3 cuillères à soupe d'huile,
    - Gros sel de cuisine,
    - poivre blanc moulu.

    Farce
    - 5 cl d'Armagnac,
    - 12 pruneaux dénoyautés, coupés en petits dés,
    - 2 pommes pelées et coupées en petits dés ,
    - 3 cuillères à soupe de beurre de cannelle ,
    - 2 cuillères à soupe d'huile d'olive,
    - 225 grammes de boeuf haché ,
    - 285 grammes de veau haché,
    - 1 foie de d'oie haché ,
    - 2 gros oeufs frais,
    - 25 cl de crème épaisse,
    - Gros sel de cuisine,
    - poivre blanc moulu .

    PREPARATION DE LA RECETTE DE OIE ROTIE AUX PRUNEAUXaire macérer les pruneaux dans l'armagnac pendant 1 heure.
    Dans une casserole, faire fondre le beurre, ajouter les pommes et cuire à feu doux avec la cannelle.
    Dans une casserole, faire chauffer l'huile et faire cuire le boeuf haché pendant 5 minutes ou jusqu'à ce que la viande perde sa couleur rosée, procéder de la même façon pour le foie, verser l'armagnac de macération des pruneaux et flamber.
    Mélanger le veau haché avec les oeuf,; ajouter la crème épaisse jusqu'à ce que la texture soit homogène et onctueuse,
    ajouter le foie, le boeuf haché, les pruneaux et les pommes.
    Préchauffer le four à 220°.
    Saler et poivrer l'intérieur et l'extérieur de l'oie, farcir et coudre.
    déposer l'oie dans un plat à rôtir avec 3 cuillères à soupe d'huile.
    Enfourner 1 heure 30 en l'arrosant souvent, retourner à mi-cuisson.

    Dans la région de Tours

    notre ami Antoine Selosse, directeur du centre Culturel Européen St Martin de Tours,
    organise lui aussi sa fête de la Saint Martin dont vous retrouverez le commentaire ci-dessous avec une recette de l'oie de sa région
    Journal Le Jeudi,_12 novembre 2009 ou ici

    Ingrédients pour 6 personnes
    Cuisson 1/2 h par kg

    - 1 oie de 6kg,
    - 500g de porc haché
    - un oeuf
    - 4 échalotes
    - un brin de thym
    - 200 gr de mie de pain (ou pain d'épices)
    -100 g de noix et noisettes hachées

    Préparation
    Laver et laisser tramper l'oie quatre heures dans de l'eau glcae avent de la farcir (elle sera plus croustillante ainsi)
    Mélanger et pétrir les différents ingrédients de la farce.
    Farcir, la recoudre et la laisser dorer sur toute la surface dans sa graisse d'oie à feu vif.
    Mettre ensuite l'oie au four moyen et faire cuire dans son propre jus.
    L'oie farcie se sert entourée de purée de marrons ou de marrons entiers cuits dans un peu de bouillon puis dans le jus de l'oie et accompagnée d'un riesling de la Moselle ou mieux d'un excellent vin de Touraine

    Une recette qui vient de Pologne
    Oie rôtie dans la pomme


    Ingrédients


    1 jeune oie grande
    5 pommes aigres
    5 gousses d'ail
    1 gros oignons
    1 pomme de terre
    1 cuillèere de farine
    1 poignée de raisins secs
    marjolaine, sel, poivre

    Mode de préparation:
    1) laver soigneusement l'oie, frotter au sel mélangé avec du poivre, reposer pendant plusieurs heures dans un endroit frais
    2) Laver les pommes, diviser en quarts, roulés dans la marjolaine.
    Farcir l’oie avec pommes, raisins secs, ail, oignons.
    Coudre l'oie pour maintenir la farce..
    3) Mettre l'oie dans la poele, irriguer avec de l'eau
    La dorer puis l'insérer dans le four chauffé à une température de 200 degrés C.

    Oie à la flamande

    Ingrédients :

    • 1 jeune oie d'environ 3 kg
    • 30 g de beurre
    • 1 cuill. à soupe d'huile
    • 2 l de fond de poulet (ou bouillon de volaille en tablettes)
    • 1 bouquet garni
    • 2 oignons
    • 1 petit chou vert frisé
    • 8 carottes

    • 6 navets
    • 8 pommes de terre
    • 3 tranches de lard de poitrine demi-sel
    • 1 saucisson à cuire non fumé
    • Sel, poivre du moulin

      1 - Dans une grande cocotte pouvant contenir plus que l'oie, faites chauffer ensemble le beurre et l'huile. Faites-y revenir l'oie de tous côtés. Quand elle est bien dorée, mouillez avec la moitié du fond de poulet. Ajoutez le bouquet garni. Couvrez et portez doucement à ébullition. Laissez mijoter 1 h.


      2 - Pelez les légumes et rincez-les. Coupez les carottes en 2 et les pommes de terre en 4. Enlevez les côtes dures et le trognon du chou. Rincez-le dans de l'eau légèrement vinaigrée.

      3 - Versez de l'eau dans une grande marmite Dès qu'elle bout, plongez le chou dedans et laissez-le blanchir pendant 10 min.

      4 - Déposez le lard dans une casserole d'eau froide et portez le tout à ébullition. Laissez-le blanchir pendant 5 min et égouttez-le. Coupez-le en lardons.

      5 - Après 1 h de cuisson de l'oie, déposez dans la cocotte les légumes pelés et le chou blanchi, puis coupé en 4, ainsi que les lardons. Laissez frémir pendant 1 h.

      6 - Au bout de ce temps, ajoutez les pommes de terre pelées et le saucisson à cuire Poursuivez la cuisson pendant 30 min. À la fin, égouttez le tout.

      7 - Sur un grand plat de service, présentez l'oie découpée entourée de tous les légumes. Coupez le saucisson en tranches et disposez-les en alternant avec les lardons. Présentez le jus de l'oie rôtie dans une saucière.

    Extrait du Grand dictionnaire de cuisine d'Alexandre Dumas

    Oie.

    Les oies furent longtemps sacrées à Rome, parce que, pendant que les chiens dormaient, une oie, qui était restée éveillée, l'histoire ne dit pas pourquoi, entendit le bruit que faisaient les Gaulois en escaladant le Capitole. Elle réveilla ses amies, qui, tout effarées, se mirent à crier si haut et si bien, qu'à leur tour elles éveillèrent Manlius.
    Lafosse, qui a fait une tragédie du Capitole sauvé, a eu l'ingratitude de ne pas dire un mot des oies dans les deux mille alexandrins qui composent cette tragédie.
    Qui n'a pas vu et entendu Talma dire ces deux vers: C'est moi qui, détruisant leur attente frivole, Renversai les Gaulois du haut du Capitole, n'a point idée des hauteurs où peut tonner la parole d'un tragédien.
    Mais au moment où Jules César eut conquis les Gaules, on commença de manger des oies dans l'armée romaine, à l'exemple des Gaulois, qui n'avaient aucune raison de respecter les alliés de Manlius, cause de leur défaite.
    Bientôt le bruit se répandit, même à Rome, que les oies de Picardie étaient un délicieux manger, et l'on vit dès lors le Picard, né naturellement commerçant, conduire pédestrement à Rome des troupeaux d'oies qui dévoraient tout sur leur route. Les anciens Egyptiens regardaient l'oie comme un mets des plus délicats.

    Le roi de Lycie, Rhadamante, leur portait tant d'estime, qu'il ordonna que partout, dans ses Etats, on cessât de jurer par les dieux, pour jurer par les oies.

    C'était aussi le serment habituel en Angleterre, lorsque Jules César en fit la conquête.

    C'est un consul romain, nommé Metellus Scipion, qui inventa, selon Pline, l'art d'engraisser les oies et de rendre leur foie délicat.

    Le médecin Jules César Scaliger, célèbre érudit, a pour les oies une tendresse toute particulière: il les admire non seulement au physique, mais encore au moral.

    Nous ne pouvons mieux faire que de copier ce qu'il dit de l'oie: «L'oie, dit-il, est le plus bel emblème de la prudence; les oies baissent la tête pour passer sous un pont, si élevées que soient ses arches; elles sont pudiques et raisonnables à ce point, qu'elles se purgent elles-mêmes sans médecin lorsqu'elles sont malades. «Elles sont si prévoyantes que, lorsqu'elles passent sur le mont Taurus, qui est rempli d'aigles, elles ont soin, connaissant leur humeur bavarde, de prendre chacune une pierre dans leur bec, pour éviter, en se gênant ainsi, de former des sons qui les feraient découvrir de leurs ennemis.»

    Les oies sont susceptibles d'une certaine éducation.

    Le chimiste Mémery a vu une oie tournant une broche où rôtissait un dindon. Elle tenait l'extrémité de la broche par le bec, et son cou, en s'allongeant et en se rétrécissant, faisait l'effet d'un bras.

    De temps en temps seulement on avait soin de lui donner à boire.

    Oie à la chipolata.

    Prenez un bel oison d'une graisse bien blanche, videz-le, retournez-lui les pattes en dedans, flambez-le légèrement, épluchez-le, bridez-le, bardez et ficelez-le; foncez une braisière de bardes de lard, mettez dans le fond une mirepoix et quelques débris de viande de boucherie, deux lames de jambon, les abatis de votre oison, un bouquet de persil et ciboules, trois carottes tournées, deux ou trois oignons, dont un piqué de clous de girofle; une gousse d'ail, du thym, du laurier, un peu de basilic et du sel.
    Posez votre oie sur ce fond, mouillez-la avec un bon verre de vin de Madère, une bouteille de vin blanc, cognac, une cuillerée à pot de bon consommé de volaille. Mettez-la sur le fourneau, faites suer la braise de votre oie, faites-la cuire environ une heure, égouttez-la, dressez-la et masquez-la avec une chipolata (voir Chipolata), et servez.

    Oie rôtie (de la Saint-Martin).

    Désossez et farcissez une belle oie grasse de Normandie avec une purée d'oignons cuits à la graisse de lèchefrite, ajoutez à cette farce d'oignons le foie de votre volaille haché, douze chipolatas et quarante ou cinquante marrons grillés ou rôtis, bien épluchés et assaisonnés de sel et de quatre épices; servez-la sur une longue et large rôtie, bien imbibée de son rôtissage et légèrement assaisonnée de gros poivre et de citron.

    Oison à la broche.

    Ayez un oison dont la graisse soit bien blanche et la chair bien tendre, supprimez-en les ailes, épluchez-le, flambez-le, refaites-lui les pattes et coupez-lui les ongles, essuyez-les avec un linge blanc, bridez votre oison, laissez-lui les pattes en long, mettez-le à la broche; faites-le cuire vert, de façon à ce que le jus en sorte en le piquant; citronnez autour et servez. (Avec le canard, jamais de cresson.)

    Oie à l'anglaise

    Préparez un oison comme ci-dessus, hachez-en le foie, épluchez trois gros oignons, coupez-les en petits dés, faites-les cuire à blond dans du beurre, ajoutez-y une pincée de sauge hachée, ainsi que le foie de l'oison, du sel et du poivre fin.
    Mêlez bien le tout et emplissez-en l'oie; cousez-la, embrochez-la et faites-la cuire comme ci-dessus et servez-la avec un jus de viande.
    M. Vuillemot fait judicieusement observer que les viandes creuses doivent être citronnées sortant de la broche.

    Oie à la choucroute.

    Vous faites cuire une oie à la broche, vous lavez la quantité de choucroute nécessaire, que vous faites cuire dans une casserole avec des tranches de petit lard, du cervelas et des saucisses, mouillez avec du bouillon et la graisse de l'oie; faites cuire à petit feu pendant deux heures, dressez la choucroute bien égouttée autour de l'oie avec les saucisses et le cervelas dépouillé de sa peau et coupé par lames, et glacez avec une glace de viande.

    Ailes et cuisses d'oie à la façon de Bayonne

    Levez les ailes et les cuisses de plusieurs oies, désossez ces cuisses, frottez- les, ainsi que les ailes, de sel mêlé avec 15 grammes de salpêtre pilé. Rangez toutes vos ailes et vos cuisses dans une terrine.
    Interposez laurier, thym, basilic, couvrez-les d'un linge blanc, macérez-les vingt-quatre heures dans leur assaisonnement, retirez-les, laissez-les égoutter, dégraissez entièrement, faites-les cuire à un feu modéré.
    Lorsque vos membres sont cuits, vous les égouttez, les laissez refroidir et les arrangez aussi serrés que possible dans des pots; vous y coulez votre saindoux aux trois quarts refroidi, et, au bout d'un jour, vous couvrez hermétiquement les pots avec du papier ou du parchemin; vous les mettez dans un endroit frais, mais non humide, et vous vous en servez au besoin.

    Cuisses ou quartiers d'oie à la lyonnaise.

    Faites chauffer et un peu frire, dans leur saindoux, quatre quartiers d'oie, coupez six gros oignons en anneaux, faites-les frire dans une partie du saindoux, dans lequel auront chauffé ces cuisses; quand ils sont cuits et de belle couleur, égouttez-les, ainsi que les quartiers d'oie, dressez les, mettez vos oignons frits par-dessus et servez avec une sauce quelconque.

    Cuisses d'oie à la purée

    C'est une entrée.
    Vous préparez et faites chauffer ces cuisses comme les précédentes, puis vous les dressez et les masquez d'une purée de pois verts ou de marrons que vous aurez finie avec un pain de beurre.

    Oie sauvage.


    Les oies sauvages s'accommodent de la même manière que les albrans, les canardeaux et les canards sauvages.
    On peut aussi en faire des boudins, des civets à l'ancienne mode et des escalopes au sang. Leur passage dure environ deux mois, à moins que l'hiver ne soit très doux, et dans ce cas elles prolongent leur séjour jusqu'à trois mois.

    Aiguillettes d'oie sauvage.

    Vous faites cuire trois oies à la broche. Au moment de servir, vous levez en filets, vous faites réduire de l'espagnole jusqu'à ce qu'elle soit très épaisse, et vous y versez le jus des oies; ajoutez un peu de zeste de citron ou d'orange, et un peu de gros poivre sur la sauce chaude, non en ébullition. Petite oie. - Faites cuire en hochepot.

    L'oie, c'est aussi un symbole sacré dans beaucoup de civilisations, Gaulois, Grecs, Romains

    Les frères grimm en ont fait aussi un conte
    La gardeuse d'oies à la fontaine
    Les frères Jacob et Wilhelm Grimm

    Un jour, il y a très longtemps, le fils d'un puissant comte, errant dans un endroit sauvage, y rencontra une vieille, très vieille femme en train de lier un énorme tas d'herbe fraîche.
    -- Qu'allez-vous faire de toute cette herbe? qu'il lui demande.
    -- L'apporter chez moi pour la donner à mes oies.
    -- C'est bien trop lourd pour vous, laissez-moi vous aider.
    -- Volontiers, dit la vieille qui, avec une force insoupçonnée dans ce corps chétif, arrima le tas d'herbe sur le dos du jeune homme et ajouta:
    -- Prenez donc aussi mes paniers de pommes.
    -- Est-ce loin? demanda le pauvre garçon, écrasé sous la charge.
    -- Une heure de marche, pas plus... Allez! En route!
    Le chemin grimpait durement, le soleil chauffait, les pierres roulaient sous les pieds, l'herbe pesait lourd comme du plomb, les pommes avaient le poids du bronze. ''Je n'en peux plus'', dit le jeune comte, s'arrêtant pour reprendre haleine.
    -- Ah! Ah! fit la vieille avec un ricanement, jeune et fort comme tu es, ne peux-tu soulever ce que je transporte à tous les jours? Pourquoi s'arrêter? Personne ne viendra te secourir ici .'' Et, ricanant de plus belle, elle prit son élan et sauta debout sur le tas d'herbe. Le garçon chancela: petite et menue comme elle était, la vieille pesait plus lourd qu'un plein tonneau de vin.
    ''Assez, vieille sorcière!'' cria-t-il tout en cherchant à se débarrasser de son fardeau. Mais c'était impossible: les paniers demeuraient fixés à ses mains, l'herbe attachée à son dos et la sorcière par-dessus. ''Il n'y a pas de joie sans peine, dit celle-ci. Je te réserve une belle surprise, mais il faut d'abord avancer'', et, disant cela, elle lui fouettait les bras et les jambes à grands coups de chardon.
    Quand, au sommet de la montagne, la cabane de la vieille femme apparut enfin, le comte était à rendu bout de forces. Ses genoux tremblaient et un brouillard s'étendait devant les yeux. Il remarqua pourtant, au milieu d'un troupeau, une horrible gardienne d'oies, vieille et édentée, qui, sans se soucier de lui, s'élança vers la sorcière, disant:
    -- Comme vous revenez tard, mère, que vous est-il arrivé?
    -- Rien de fâcheux, au contraire, mon enfant; cet aimable jeune homme m'a offert de m'aider, et, en sa compagnie, le temps a passé très vite. Ce fut seulement après avoir longuement plaisanté sur les joies de cette promenade que la vieille, enfin, sauta à terre et délivra son porteur. Celui-ci s'écroula, plus qu'il ne s'assit, sur un banc, et il s'endormit aussitôt, anéanti de fatigue
    Une main brutale l'arracha à son sommeil quelques instants plus tard. ''Voici ta récompense, lui dit la vieille, si tu en fais bon usage, elle t'apportera du bonheur.''
    Le comte regarda ce qui lui était offert: c'était un coffret d'émeraude contenant une unique mais très grosse perle. Il remercia la vieille et partit aussitôt. Sa fatigue s'était dissipée, mais il dut marcher pendant trois jours avant de pouvoir quitter la montagne et il se trouva alors aux abords d'une grande ville, inconnue de lui. Il demanda son chemin et on le conduisit au palais.
    Le roi et la reine le reçurent si bien que, n'ayant rien d'autre à leur offrir, il prit le coffret d'émeraude, qu'il posa sur les genoux de la reine. Celle-ci l'ouvrit et aussitôt, devenant très pâle, elle s'évanouit.
    Tandis qu'on ranimait la reine, le roi s'empara du coffret, regarda ce qu'il contenait et demanda: ''Comment avez-vous eu cette perle? Je donnerais tout au monde pour retrouver celle qui l'a perdue.
    -- Je ne sais pas qui l'a perdue, dit le comte, mais celle qui me l'a donnée ne mérite certes pas tant d'empressement.'' Puis il raconta ce qu'il savait de la sorcière.
    Le roi l'écouta avec attention et le supplia de le conduire aussitôt auprès d'elle. Quant à la reine, à peine revenue de son évanouissement, elle insista tellement pour se joindre à eux, que tous trois se mirent aussitôt en route.
    A la nuit tombante ils s'égarèrent et le comte se retrouva seul, dans une vallée sauvage où il décida de passer la nuit dans les branches d'un gros orme, au-dessus d'un puits abandonné. Il allait s'endormir lorsque, à la lueur de la lune, il aperçut une forme humaine descendant la vallée: c'était la gardienne d'oies. Elle s'approcha du puits, ôta les nattes grises qui couvraient ses cheveux et le masque de peau qui cachait son visage, puis, se penchant sur l'eau, elle mouilla ses mains, ses bras et sa figure. Alors elle apparut, belle comme le jour, avec son teint de lis, ses yeux clairs et le manteau d'or de ses cheveux la couvrant tout entière.
    Si grande était la stupéfaction du comte qu'il ne pouvait en croire ses yeux et, écartant les feuilles, il se pencha pour mieux voir. Mais son geste fit craquer une branche et, prompte comme une biche effarouchée, la jeune fille remit son masque et disparut à travers les buissons, tandis qu'un nuage venait voiler la lune et couvrir sa retraite.
    Le comte descendit de l'arbre et s'élança à la poursuite de la si belle inconnue. Il ne put la rejoindre, mais sa course le conduisit auprès de l'endroit où s'étaient arrêtés le roi et la reine et, les éveillant, il leur raconta ce qu'il venait de voir. A son récit, l'émotion de la reine s'accrut encore. Incapable d'attendre que le jour se lève, elle décida le roi à reprendre aussitôt leurs recherches, et tous trois marchèrent longtemps à la clarté des étoiles. Arrivés enfin, au sommet de la montagne, ils aperçurent une lumière. La sorcière veillait encore, guettant les arrivants, et au premier coup qu'ils frappèrent, la porte s'ouvrit.
    -- Que désirez-vous? dit la vieille, hargneuse.
    -- Madame, lui dit la reine, d'où tenez-vous cette perle?
    -- C'est une larme que pleurait une pauvre fille, chassée par ses parents.
    -- Ma fille aussi pleurait des perles, dit la reine.
    -- Et moi, je l'ai chassée, dit le roi.
    -- Si ma fille est encore en vie et si vous savez où elle est, s'écria la reine, dites-le-moi, par pitié.
    Mais la sorcière refusa de répondre et lui demanda quel crime avait pu commettre son enfant pour qu'elle soit chassée.
    ''J'avais trois filles, commença la reine, que j'aimais tendrement, mais la plus jeune était ma préférée.''
    -- Elle était la mienne aussi, reprit le roi, mais un jour, j'ai voulu savoir à quel point mes filles m'aimaient. L'aînée, qui est coquette, m'a répondu qu'elle m'aimait plus que sa plus belle robe. La seconde, qui est coquette aussi, m'a dit qu'elle me préférait à ses plus beaux bijoux. La troisième m'a répondu: ''Je vous aime comme j'aime le sel.'' Alors je l'ai chassée et j'ai partagé mon royaume entre les deux autres.
    -- Ah! Ah! Ah! s'écria la sorcière. Les aliments sans sel n'ont pas de goût. Votre fille voulait dire que, sans vous, la vie n'aurait plus de saveur, et vous l'avez chassée. Ah! Ah! Ah!
    -- Hélas! dit la reine. Nous l'avons compris trop tard! Nous avons fait en vain fouiller la forêt et la montagne. Sans doute les bêtes sauvages ont dévoré notre pauvre fille.
    -- Sans doute, dit la sorcière et, se levant, elle ouvrit une porte et appela: ''Viens, ma fille.''
    Ce ne fut pas la gardienne d'oies qui entra, ou plutôt ce fut elle, sous la forme de la magnifique princesse que le comte avait aperçue au bord du puits. Elle se jeta en pleurant de joie dans les bras de ses parents, et ses larmes étaient des perles. Sans mot dire, le comte observait la scène, puis, détachant avec effort son regard de la belle princesse, il voulut implorer la pitié de la sorcière... Mais il ne reconnut plus celle-ci.
    Un sourire de joie la transfigurait et il comprit que cette vieille femme si odieuse n'était pas une sorcière, mais plutôt une bonne fée déguisée.
    ''Puisque vous avez déshérité votre enfant, dit-elle intervenant alors, et puisque, depuis trois ans, je la considère comme ma fille, avant de vous la rendre laissez-moi la doter. Pour fortune, je lui donne ce monceau de perles, qui sont toutes les larmes qu'elle a versé sur vous. Pour demeure, je lui offre cette chaumière où elle a vécu loin de tout danger, sans autre chagrin que votre absence, et pour époux je lui suggère de prendre ce jeune comte dont le coeur est bon, puisqu'il a tour à tour secouru une vieille femme ployant sous sa charge et aussi des parents accablés par le chagrin.''
    A peine avait-elle achevé sa phrase que la chaumière se mit à craquer de toutes parts: un splendide palais la remplaça, et le jour levant éclaira la montagne, brusquement devenue fertile et peuplée. Nul ne revit la bonne fée, mais la fille du roi et le fils du comte vécurent longtemps, heureux et puissants dans le lieu même où, autrefois, il avait été si difficile de nourrir un troupeau d'oies.


    FIN


    Image: La gardeuse d'oies près de la fontaine (Grimm)

     

    La gardeuse d'oies
    Jacob et Wilhelm Grimm


    Il était une fois une vieille reine dont le mari était mort depuis de longues années. Elle avait une jolie fille, qui, en grandissant, fut promise au fils d'un roi. Quand vint le temps du mariage, et qu'elle devait partir pour ce royaume étranger, la vieille reine lui prépara des objets précieux, des parures, de l'or et de l'argent, des gobelets, des bijoux, bref, tout ce qui sied à une dot princière, car elle aimait son enfant de tout son cœur.

    Elle lui donna aussi une camériste qui devait voyager avec elle et la conduire à son fiancé. Chacune reçu un cheval pour le voyage. Celui de la princesse se nommait Falada. Et il savait parler. Lorsque vint le temps des adieux, la mère se rendit dans la chambre de sa fille, et, prenant un petit couteau, se coupa au doigt de façon à tirer un peu de sang. Elle prit un petit mouchoir blanc, y laissa tomber trois gouttes de sang, et donna le mouchoir à sa fille en lui disant :

    - Chère enfant, garde-le précieusement, il te sera bien utile en cours de route.

    Elles prirent tristement congé l'une de l'autre. La jeune fille glissa le mouchoir dans son corsage, monta en selle et partit pour rejoindre son fiancé.

    Après avoir chevauché pendant une heure, elle eut une grand soif et dit à sa camériste :

    - Descends de cheval, va à ce ruisseau et remplis le gobelet que tu as apporté pour moi. J'ai envie de boire.

    - Si vous avez soif, répondit la camériste, descendez vous-même de cheval, penchez-vous au-dessus de l'eau et buvez. Je n’ai pas envie d’être votre servante.

    La princesse, qui avait grand soif, descendit de cheval, se pencha sur le ruisseau et but. Mais elle ne put pas boire dans le gobelet d’or.

    - Ah! mon Dieu, dit-elle.

    Alors, les trois gouttes de sang répondirent:

    Il est mieux que ta mère
    Ne sache pas tout cela
    Car son cœur à coup sûr
    Volerait en éclats.

    Mais la fille du roi était courageuse, ne dit rien et remonta à cheval. Elles chevauchèrent encore quelques lieues. Mais la journée était chaude, le soleil tapait fort. Bientôt, elle eut à nouveau soif. Arrivant près d'un cours d’eau, elle dit à sa camériste :

    - Descends de cheval et donne-moi à boire dans mon gobelet d'or.

    Elle avait déjà oublié les méchantes paroles de la camériste depuis longtemps. Mais celle-ci lui répondit avec plus de morgue encore :

    - Si vous avez soif, buvez toute seule, Je n’ai point de goût à être votre servante!

    La princesse avait soif. Alors, elle descendit de cheval, se pencha pour boire et dit en pleurant :

    - Ah! Mon Dieu!

    Et les trois gouttes de sang dirent à nouveau :

    Il est mieux que ta mère
    Ne sache pas tout cela
    Car son cœur à coup sûr
    Volerait en éclats.

    Comme elle buvait, le petit mouchoir avec les trois gouttes de sang glissa hors de son corsage et partit au fil de l’eau. Elle ne s'en aperçut, tant elle avait peur. Mais la camériste, elle, avait tout vu et se réjouissait d'avoir à présent la fiancée à sa merci: car en perdant les gouttes de sang, elle était devenue faible et sans défense.

    Comme elle voulait remonter sur son cheval qui s’appelait Falada, la camériste lui dit :

    - Falada est pour moi à présent, toi, tu auras ma vieille carne!

    Bon gré mal gré, il fallut bien qu'elle se soumît. Ensuite, la camériste lui ordonna sèchement d’enlever ses habits royaux et de revêtir ses guenilles de servante. Et lui fit aussi jurer devant Dieu qu'elle ne dirait rien à âme qui vive à la cour du roi. N’eût-elle pas consenti, qu’elle eût été assassinée sur-le-champ. Mais Falada avait tout vu … et tout retenu.

    La camériste monta donc Falada, la princesse monta la mauvaise carne et elles poursuivirent ainsi jusqu'au château du roi. On s’y réjouit grandement de leur arrivée. Le fils du roi vint à leur rencontre, et aida la camériste à descendre de cheval, pensant qu'elle était sa promise. On la conduisit en haut des escaliers, tandis que la vraie princesse devait rester en bas. A ce moment, le vieux roi, qui regardait par la fenêtre, la vit dans la cour et remarqua combien elle était belle et délicate. Il se rendit aussitôt dans l'appartement royal et demanda à la fausse fiancée qui était cette jeune fille arrivée avec elle et qui se tenait présentement dans la cour.

    - Je l'ai rencontrée en chemin et je l'ai emmenée avec moi pour avoir de la compagnie. Donnez, je vous prie, du travail à cette servante, qu'elle ne reste pas oisive.

    Mais le vieux roi n'avait pas de travail pour elle et ignorant tout lui répondit:

    - J'ai là un jeune garçon qui garde les oies, elle n'aura qu'à l'aider.

    Ce garçon se nommait Conrad et la vraie fiancée dut l'aider à garder les oies.

    Peu de temps après, la fausse fiancée dit au jeune roi :

    - Cher époux, je vous prie, faites-moi une grâce.

    - Je la ferai volontiers , répondit-il.

    - Faites venir l'équarrisseur pour qu'il coupe la tête du cheval sur lequel je suis arrivée car pendant le voyage, il m'a mise en colère.

    De fait, elle craignait que le cheval ne racontât son inconduite avec la fille du roi.

    La véritable fiancée l’apprit et quand le moment vint où le fidèle Falada devait mourir, elle promit à l'équarrisseur une pièce d'argent en échange d’un petit service. Il y avait dans la ville une grande porte, très sombre, qu'elle passait chaque matin et chaque soir avec ses oies. Elle le pria d'y accrocher la tête de Falada afin qu'elle puisse le voir toujours. Le valet de équarrisseur promit de le faire. Et en effet, il prit la tête et la cloua solidement au-dessus de la porte.

    Le lendemain, à l’aube, comme elle passait la sombre porte avec Conrad, elle dit à la tête :

    Ô toi, mon Falada, qui es accroché là…!

    Alors la tête répondit :

    Ô princesse, ma, princesse,
    Qui passe chaque jour par là
    Il est mieux que ta mère
    Ne sache pas tout cela
    Car son cœur à coup sûr
    Volerait en éclats.

    Elle sortit de la ville sans en dire davantage et conduisit ses oies au pré. Quand elle fut arrivée, elle s'assit par terre et défit ses cheveux qui étaient comme de l'or. Conrad la regardait et était heureux. Comme il voulut en prendre un elle dit :

    Souffle, souffle vent léger,
    Le bonnet de Conrad
    Presse-toi d’emporter!
    Souffle, souffle vent léger
    Et qu’il revienne vers moi
    Quand je serai recoiffée!

    Et soudain un vent si fort se leva qu’il emporta le bonnet de Conrad. Il courut à sa poursuite travers la campagne et quand il revint, comme elle avait fini de se recoiffer il ne put plus lui voler un cheveu. Il en fut bien fâché et ne lui parla plus. Ainsi, ils gardèrent les oies jusqu'au soir, puis rentèrent au château.

    Le lendemain matin, alors qu’ils passaient sous la sombre porte, la jeune fille dit :

    Ô! toi, mon Falada, qui es accroché là…

    Et Falada répondit :

    Ô princesse, ma, princesse,
    Qui passe chaque jour par là
    Il est mieux que ta mère
    Ne sache pas tout cela
    Car son cœur à coup sûr
    Volerait en éclats.

    Arrivée au pré, elle s'assit de nouveau par terre et commença à défaire ses cheveux. Conrad courut vers elle pour en attraper un. Alors prestement elle dit :

    Souffle, souffle vent léger,
    Le bonnet de Conrad
    Presse-toi d’emporter!
    Souffle, souffle vent léger
    Et qu’il revienne vers moi
    Quand je serai recoiffée!

    Le vent emporta le chapeau de Conrad et quand il revint enfin, elle avait déjà arrangé sa coiffure. Il ne put attraper un seul cheveu. Ainsi, ils gardèrent les oies jusqu'au soir.

    Mais, ce soir-là après avoir regagné le château, Conrad alla voir le vieux roi et lui dit :

    - Je ne veux plus garder les oies avec cette fille.

    - Et pourquoi cela? , demanda le vieux roi.

    - Ah! elle m’ennuie toute la journée.

    Le vieux roi lui ordonna de raconter tout ce qui s’était passé.

    Conrad obéit :

    - Le matin, quand nous passons la sombre porte avec le troupeau il y a une tête de cheval accrochée au mur. Elle lui parle, et lui dit :

    - Ô toi, mon Falada, qui es accroché là…!

    Et la tête répond :

    - Ô princesse, ma, princesse, qui passe chaque jour par là, il est mieux que ta mère ne sache pas tout cela! Car son cœur à coup sûr volerait en éclats!

    Conrad raconta aussi ce qui se passait ensuite dans le pré aux oies et comment il était obligé chaque jour de courir après son bonnet.

    Le vieux roi lui ordonna de retourner garder les oies le lendemain. Au matin, il se cacha derrière la sombre porte et entendit comment la jeune fille parlait à la tête de Falada. Il alla ensuite dans les prés et se dissimula derrière un buisson. Il vit la gardeuse et le gardien d'oies amener le troupeau et bientôt, la jeune fille s'asseoir et défaire ses cheveux qui brillaient comme l’or. Là, elle dit à nouveau :

    Souffle, souffle vent léger,
    Le bonnet de Conrad
    Presse-toi d’emporter!
    Souffle, souffle vent léger
    Et qu’il revienne vers moi
    Quand je serai recoiffée!

    Le vent se leva et Conrad dut courir derrière son bonnet pendant que la servante se recoiffait. Le vieux roi observa tout. Il rentra sans qu'on l’aperçût et, quand la gardeuse d’oie fut revenue le soir, il la fit appeler et lui demanda pourquoi elle agissait ainsi.

    - Je ne peux pas vous le dire, répondit-elle, tout comme je ne peux dire mon malheur à personne au monde, car je l'ai juré devant Dieu pour éviter d’être tuée.

    Le roi voulut l’obliger à parler et ne la laissa pas en repos, mais il ne put rien tirer d’elle.

    Alors il dit :

    - Si tu ne veux rien me dire, va donc raconter tes malheurs au poêle.

    Et il s'en alla.

    La vraie fiancée se traîna jusqu’au poêle, pleura, et, vidant son cœur, dit :

    - Me voici, abandonnée du monde entier, quoique fille de roi. Une méchante camériste m'a forcée à lui donner mes habits royaux. Elle a pris ma place auprès de mon fiancé et m’a contrainte à servir comme gardeuse d'oies. Si ma mère savait tout cela, son cœur, à coup sûr, volerait en éclats.

    Cependant, le vieux roi qui se tenait dehors près de la cheminée entendit tout. Il revint et l’appela.

    Il ordonna qu’on lui rapportât ses vêtements royaux, elle les mit et soudain, c’était miracle tant elle était belle. Alors, le vieux roi fit appeler son fils et lui expliqua qu'il avait épousé une fausse fiancée, qui n’était en réalité qu’une camériste et qu’enfin la véritable fiancée était la gardeuse d’oies. Le jeune roi en fut rempli de joie en la voyant si belle et si courageuse.

    On prépara un grand repas auquel tous furent priés. Le fiancé était assis en bout de table, avec d’un côté la fille du roi et de l’autre la camériste. Mais celle-ci, éblouie par les bijoux de la princesse ne la reconnut point. Quand ils eurent mangé et bu et que tout le monde fut de bonne humeur, le vieux roi proposa une devinette à la camériste :

    - Que peut valoir une servante qui aurait trompé tout son monde ?

    Il raconta toute l'histoire et demanda:

    - Quelle peine aurait-t-elle mérité ?

    La fausse fiancée répondit :

    - Elle ne vaut pas mieux que d'être placée, toute nue, dans un tonneau couvert de clous pointus à l'intérieur, auquel on attèlera deux chevaux blancs qui la tireront de ruelles en ruelles jusqu'à ce qu'elle passe.

    - Cette servante, c'est toi!, dit le vieux roi, et tu as prononcé ta propre sentence: tu seras traitée ainsi!

    Quand la peine eut été exécutée, le jeune roi épousa sa véritable fiancée et tous deux régnèrent dans la paix et la félicité.


     

    L'oie d'or
    Les frères Grimm - KHM 064

     

    L'oie d'or
    Conte de Grimm 

    Il était une fois un homme qui avait trois fils. Le plus jeune avait été surnommé le Bêta et était la risée de tout le monde. Ses frères le prenaient de haut et se moquaient de lui à chaque occasion. Un jour, le fils aîné s'apprêta à aller dans la forêt pour abattre des arbres. Avant qu'il ne parte, sa mère lui prépara une délicieuse galette aux oeufs et ajouta une bouteille de vin pour qu'il ne souffre ni de faim ni de soif. Lorsqu'il arriva dans la forêt, il y rencontra un vieux gnome gris. Celui-ci le salua, lui souhaita une bonne journée et dit :
    - Donne-moi un morceau de gâteau et donne-moi à boire de ton vin.
    Mais le fils, qui était malin, lui répondit :
    - Si je te donne de mon gâteau et te laisse boire de mon vin, il ne me restera plus rien. Passe ton chemin.
    Il laissa le bonhomme là où il était, et il s'en alla. Il choisit un arbre et commença à couper ses branches, mais très vite il s'entailla le bras avec la hache. Il se dépêcha de rentrer à la maison pour se faire soigner. Ce qui était arrivé n'était pas le fait du hasard, c'était l'œuvre du petit homme.
    Un autre jour, le deuxième fils partit dans la forêt. Lui aussi avait reçu de sa mère une galette et une bouteille de vin. Lui aussi rencontra le petit homme gris qui lui demanda un morceau de gâteau et une gorgée de vin. Mais le deuxième fils répondit d'une manière aussi désinvolte que son frère aîné :
    - Si je t'en donne, j'en aurai moins. Passe ton chemin.
    Il planta le petit homme là et s'en alla. La punition ne se fit pas attendre. Il brandit sa hache trois ou quatre fois et son tranchant le blessa à la jambe.
    Peu de temps après, le Bêta dit :
    - Papa, laisse-moi aller dans la forêt. Moi aussi je voudrais abattre des arbres.
    - Pas question, répondit le père. Maladroit comme tu es, tu n'iras nulle part.
    Mais le Bêta insista et son père finit par céder :
    - Vas-y, mais s'il t'arrive quelque chose, tu recevras une belle correction.
    Sa mère lui donna une galette faite d'une pâte préparée à l'eau et cuite dans les cendres et une bouteille de bière aigre. Le Bêta arriva dans la forêt et y rencontra le gnome vieux et gris, qui le salua et dit :
    - Donne-moi un morceau de ton gâteau et laisse-moi boire de ton vin. J'ai faim et soif.
    - Je n'ai qu'une galette sèche et de la bière aigre, répondit le Bêta, mais si cela te suffit, asseyons-nous et mangeons.
    Ils s'assirent et le Bêta sortit sa galette qui soudain se transforma en un somptueux gâteau et trouva du bon vin à la place de la bière aigre. Ils mangèrent et burent, puis le vieux bonhomme dit :
    - Tu as bon cœur et tu aimes partager avec les autres, c'est pourquoi je vais te faire un cadeau. Regarde le vieil arbre, là-bas. Si tu l'abats, tu trouveras quelque chose dans ses racines.
    Le gnome le salua et disparut.
    Le Bêta s'approcha de l'arbre et l'abattit. L'arbre tomba et le Bêta aperçut entre ses racines une oie aux plumes d'or. Il la sortit, la prit et alla dans une auberge pour y passer la nuit.
    L'aubergiste avait trois filles. Celles-ci, en apercevant l'oie, furent intriguées par cet oiseau étrange. Elles auraient bien voulu avoir une des plumes d'or. « Je trouverai bien une occasion de lui en arracher une », pensa la fille aînée. Et lorsque le Bêta sortit, elle attrapa l'oie par une aile. Mais sa main resta collée à l'aile et il lui fut impossible de la détacher. La deuxième fille arriva, car elle aussi voulait avoir une plume d'or, mais dès qu'elle eut touché sa sœur, elle resta collée à elle. La troisième fille arriva avec la même idée en tête.
    - Ne viens pas ici, que Dieu t'en garde ! Arrête-toi ! crièrent ses sœurs.
    Mais la benjamine ne comprenait pas pourquoi elle ne devrait pas approcher, et elle se dit : « Si elles ont pu s'en approcher, pourquoi je ne pourrais pas en faire autant ? » Elle s'avança, et dès qu'elle eut touché sa sœur, elle resta collée à elle. Toutes les trois furent donc obligées de passer la nuit en compagnie de l'oie.
    Le lendemain matin, le Bêta prit son oie dans les bras et s'en alla, sans se soucier des trois filles qui y étaient collées. Elles furent bien obligées de courir derrière lui, de gauche à droite, et de droite à gauche, partout où il lui plaisait d'aller. Ils rencontrèrent un curé dans les champs qui, voyant ce défilé étrange, se mit à crier :
    - Vous n'avez pas honte, impudentes, de courir ainsi derrière un garçon dans les champs ? Croyez-vous que c'est convenable ?
    Et il attrapa la benjamine par la main voulant la séparer des autres, mais dès qu'il la toucha il se colla à son tour et fut obligé de galoper derrière les autres.
    Peu de temps après, ils rencontrèrent le sacristain. Celui-ci fut surpris de voir le curé courir derrière les filles, et cria :
    - Dites donc, monsieur le curé, où courez-vous ainsi ? Nous avons encore un baptême aujourd'hui, ne l'oubliez pas !
    Il s'approcha de lui et le prit par la manche et il ne put plus se détacher.
    Tous les cinq couraient ainsi, les uns derrière les autres, lorsqu'ils rencontrèrent deux paysans avec des bêches qui rentraient des champs. Le curé les appela au secours, leur demandant de les détacher, lui et le sacristain. Mais à peine eurent-ils touché le sacristain que les deux paysans furent collés à leur tour. Ils étaient maintenant sept à courir derrière le Bêta avec son oie dans les bras.
    Ils arrivèrent dans une ville où régnait un roi qui avait une fille si triste que personne n'avait jamais réussi à lui arracher un sourire. Le roi proclama donc qu'il donnerait sa fille à celui qui réussirait à la faire rire. Le Bêta l'apprit et aussitôt il se dirigea au palais, avec son oie et toute sa suite. Dès que la princesse aperçut ce défilé étrange, les uns courant derrière les autres, elle se mit à rire très fort.
    Le Bêta réclama aussitôt le mariage, mais le roi n'avait pas envie d'un tel gendre. Il tergiversait et faisait des manières, pour déclarer finalement que le Bêta devait d'abord trouver un homme qui serait capable de boire une cave pleine de vin. Le Bêta pensa que le petit bonhomme gris serait certainement de bon conseil et consentirait peut-être à l'aider, et il partit dans la forêt. À l'endroit précis où se trouvait l'arbre abattu par le Bêta était assis un homme au visage triste. Le Bêta lui demanda ce qu'il avait.
    - J'ai grand-soif, répondit l'homme, et je n'arrive pas à l'étancher. Je ne supporte pas l'eau. J'ai bu, il est vrai, un fût entier de vin, mais c'est comme si on faisait tomber une goutte sur une pierre chauffée à blanc.
    - Je peux t'aider, dit le Bêta. Viens avec moi, tu verras, tu auras de quoi boire.
    Il le conduisit dans la cave du roi. L'homme commença à boire le vin et il but et but jusqu'à en avoir mal au ventre. À la fin de la journée, il avait tout bu.
    Le Bêta réclama de nouveau le mariage, mais le roi biaisait encore : un tel simplet, un tel dadais -comme d'ailleurs même son nom l'indiquait - pourrait-il devenir le gendre d'un roi ? Il inventa donc une nouvelle épreuve : le Bêta devrait d'abord lui amener un homme capable de manger une montagne de pain. Le Bêta n'hésita pas une seconde et partit dans la forêt. À l'endroit habituel était assis un homme, qui serrait sa ceinture avec un air très contrarié :
    - J'ai mangé une charrette de pain, mais à quoi bon quand on a faim comme moi ? Mon estomac est toujours vide et je dois toujours serrer ma ceinture.
    Le Bêta fut très heureux de l'apprendre et lui dit gaiement :
    - Lève-toi et suis-moi ! Tu verras, tu mangeras à satiété.
    Il emmena l'affamé dans la cour royale. Entre-temps, le roi fit apporter toute la farine du royaume et ordonna d'en faire une montagne de pain. L'homme de la forêt s'en approcha et se mit à manger. À la fin de la journée, il avait tout englouti. Et le Bêta, pour la troisième fois, demanda la main de la princesse. Mais le roi se déroba encore en demandant à son futur gendre de trouver un bateau qui saurait aussi bien se déplacer sur l'eau que sur la terre.
    - Dès que tu me l'amèneras, le mariage aura lieu.
    Le Bêta repartit dans la forêt et, là était assis le vieux gnome gris qui dit :
    - J'ai bu pour toi, j'ai mangé pour toi. Et maintenant je vais te procurer ce bateau ; tout cela parce que tu as été charitable avec moi.


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    dernière mise à jour:17/05/23

     

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