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Retour au début du 20e siècle

Vers la suite de la Grande Guerre

dernière mise à jour: 20/02/24

Vous écoutez les marches militaires des premiers à avoir affronté l'ennemi en 1914, suivies du "Soldat belge", du Last Post, et de la Brabançonne.


" Meurs premier comme devant "

insigne de la Gendarmerie, premier corps armé constitué en Belgique
" Valeur et discipline "

Insigne de béret du 12e de Ligne
" A l'avant-garde "

La Marche du 2e Lanciers
FRÉDÉRIC BERNAERT
arrangé pour orchestre d'harmonie par Arthur Prevost.

La Marche de la Gendarmerie
ARTHUR PRÉVOST

La Marche du 12e de Ligne
JEAN DAUDENARD

Frédéric Bernaert (1861-1939) fut trompette-major au 1er Rgt d'Artillerie,
puis au 2ème Lanciers dont il devient Chef d’Orchestre partir de 1910.

Arthur Prevost (1888-1967) a débuté sa carrière de musicien militaire au sein de la Musique du 11ème de Ligne dont il devient chef de musique en 1911 et puis du 2ème Carabiniers en 1913.
Il fut ensuite promu Chef d’orchestre des Guides en 1918.

Jean Daudenard (1883-1913)

Les sonneries militaires belges: www.airforceband.be

La Grande Guerre à Visé - 1914

Brochures du webmaster :
Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 1      Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 2       Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 3   
Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 4      Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 5  la paix     Résumé de la Grande Guerre à Visé tome 6 la reconstruction
Tome 7 La grippe espagnole, les combats et la fin de la Garde Civique

1914

Depuis la guerre de 1870, la France a envie de prendre sa revanche et récupérer l'Alsace et la Lorraine qu'elle a perdues en même temps que le second empire.
De son côté, l'empire allemand a des visées expansionnistes et aimerait prendre plus que ce qu'il a obtenu.
Il ne reste qu'à attendre le prétexte pour mettre le feu aux poudres et il va arriver avec l'assassinat le 28 juin 1914 de l'archiduc-héritier d'Autriche François-Ferdinand et de son épouse la Duchesse de Hohenberg par un nationaliste serbe de Bosnie nommé Gavrilo Princip.
Il n'en faut pas plus, et ce alors qu'en Europe ça ne passe que pour un incident qui somme toute n'intéresse pas grand monde.
C'est sans compter sur certains.
L'Autriche-Hongrie, qui avait des vues expansionnistes sur la Bosnie, déclare la guerre à la Serbie croyant qu'en une semaine ce sera réglé.
La Russie alliée de la Serbie mobilise ses troupes et se positionne à la frontière austro-hongroise.
Puis le jeu des alliances se mettant en marche, c'est plus de 40 nations qui vont s'unir pour se faire la guerre.

les pays alliés avant1914

Les drapeaux des Nations en guerre, image Artis coll. M. Poelmans

Les pays alliées pendant la guerre

Les Alliés:

Les empires centraux alliés à l'empire allemand

République démocratique d'Arménie (1918)
Belgique (Empire colonial belge du Congo) 267.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Brésil (1917)
République de Chine (entre en guerre aux côtés des alliés le 14 août 1917)
Costa Rica - Cuba - Sultanat d'Égypte
États-Unis entrent en guerre au côté des alliés le 6 avril 1917 4.355.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
France (Empire colonial français) 8.410.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Royaume de Grèce 230.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Guatemala - Haïti - Honduras
Royaume d'Italie 5.615.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
(après avoir fait partie de la Triplice, se déclare neutre lorsque la guerre éclate, puis rejoint finalement le camp allié en 1915)

Empire du Japon
Liberia - Mascate et Oman
Royaume du Monténégro 50.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Népal - Nicaragua
Pologne (1918)
Portugal (Empire colonial portugais) 100.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Panama
Royaume de Roumanie 750.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Saint-Marin
Royaume de Serbie 707.300 hommes engagés entre 1914 et 1918
Siam - Soudan anglo-égyptien - Légions tchécoslovaques.

Empire allemand
11.000.000 d'hommes engagés entre 1914 et 1918

Empirre allemand
Le Royaume de Prusse (Königreich Preußen)
Le Grand-duché d'Oldenbourg (Großherzogtum Oldenburg)
Le Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach (Großherzogtum Sachsen-Weimar-Eisenach), puis Grand-duché de Saxe (Großherzogtum Sachsen)
Le Duché d'Anhalt (Herzogtum Anhalt)
Le Duché de Brunswick (Herzogtum Braunschweig)
Le Duché de Saxe-Altenbourg (Herzogtum Sachsen-Altenburg)
Le Duché de Saxe-Cobourg et Gotha (Herzogtum Sachsen-Coburg und Gotha)
La Principauté de Lippe-Detmold (Fürstentum Lippe)
La Principauté de Reuss (branche cadette) (Fürstentum Reuß jüngerer Linie)
La Principauté de Schaumbourg-Lippe (Fürstentum Schaumburg-Lippe)
La Principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt (Fürstentum Schwarzburg-Rudolstadt)
La Principauté de Schwarzbourg-Sondernshausen (Fürstentum Schwarzburg-Sondershausen)
La Principauté de Waldeck-Pyrmont (Fürstentum Waldeck-Pyrmont)
La ville hanséatique de Brême (Freie Hansestadt Bremen)
La ville hanséatique de Hambourg (Freie und Hansestadt Hamburg)
La ville hanséatique de Lubeck (Freie Hansestadt Lübeck)
Le Grand-duché de Mecklembourg-Schwerin (Großherzogtum Mecklenburg-Schwerin)
Le Grand-duché de Mecklembourg-Strelitz (Großherzogtum Mecklenburg-Strelitz)
Le Grand-duché de Hesse (Großherzogtum Hessen und bei Rhein),
La Principauté de Reuss (branche aînée) (Fürstentum Reuß älterer Linie)
Le Duché de Saxe-Meiningen (Herzogtum Sachsen-Meiningen)
Le Royaume de Saxe (Königreich Sachsen)
Les trois États suivants de l'Allemagne du Sud :
Le Grand-duché de Bade (Großherzogtum Baden)
Le Royaume de Bavière (Königreich Bayern)
Le Royaume de Wurtemberg (Königreich Württemberg)
Le territoire d'empire d'Alsace-Lorraine ainsi que l'Empire colonial allemand

Empire britannique
8.904.500 hommes engagés entre 1914 et 1918

Protectorat d'Aden
Union d'Afrique du Sud
Afrique orientale britannique
Australie
300.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Canada
619.636 hommes engagés entre 1914 et 1918
Hong Kong
Indes britanniques
Malte
Nigeria
Nouvelle-Zélande
100.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
Rhodésie du Nord
Royaume-Uni
Seychelles
Singapour
Dominion de Terre-Neuve

Empire austro-hongroisEmpire austro-hongrois

7.800.000 hommes engagés entre 1914 et 1918

Empire Ottoman

Empire ottoman
essentiellement la Turquie

2.850.000 hommes engagés entre 1914 et 1918

Empire russe armoiriesEmpire russe

14.000.000 d'hommes engagés entre 1914 et 1918


qui devient
République socialiste fédérative soviétique de Russie
et signe une paix séparée avec l’Allemagne en mars 1918

République démocratique d'Azerbaïdjan (1918)
Royaume de Bulgarie (1915-18) 1.200.000 hommes engagés entre 1914 et 1918
État Derviche
Royaume de Finlande (1918)
République démocratique de Géorgie (1918)
Émirat de Haïl
Royaume de Lituanie (1918)


Forces de l'Entente
A : France
B : 1. Empire britannique; 2. Etats-Unis; 3. Italie; 4. Belgique; 5. Serbie et Monténégro
C : 6. Pologne; 7. Roumanie; 8. Grèce; 9. Japon; 10. Portugal; 11. Russie
Forces de la Triple-Alliance
D : 12. Allemagne; 13. Autriche-Hongrie; 14. Bulgarie; 15. Turquie

28 juin : Assassinat à Sarajevo de l'archiduc autrichien François-Ferdinand.
Début de la guerre le 28 juillet;: L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie et bombarde Belgrade.
30 juillet : Mobilisation générale en Russie.
Mobilisation générale en Autriche-Hongrie dans la nuit du 30 au 31 juillet. 31 juillet : Le gouvernement belge décrète la mobilisation générale.
Le dirigeant socialiste français Jean Jaurès, favorable à la paix, est assassiné par Raoul Villain.
Les pacifistes perdent leur meilleur leader. (En 1918 Villain sera acquitté et la veuve de Jaurès condamnée aux dépens, belle justice !
1er août : L'Allemagne déclare la guerre à la Russie. Mobilisation générale en Allemagne.
2 août : Mobilisation générale en France.
Le Luxembourg est envahi par les troupes allemandes.
Ultimatum allemand à la Belgique.

La guerre commence en Belgique.  
L'Allemagne commence la rédaction d'une histoire de 1562 pages, dont le premier chapitre s'intitule : Visé
On part la fleur au bout du fusil et en chantant comme si on allait à une partie de chasse.
Les paysans pensent qu'ils seront rentrés pour les moissons, le bourgeois que les roses de son jardin n'auront pas le temps de faner.
On se dit au revoir, à bientôt, dans la joie...


Ca durera plus de 4 ans.

Quatre ans avec les viols, les exécutions, les meurtres, les pillages, les incendies, les maisons qui s'écroulent,
le bruit des canons, des shrapnels qui éclatent en vomissant leurs balles,
les mitrailleuses qui crépitent, les coups de fusils qui claquent, sous la chaleur ou le froid, le brouillard, la pluie, la neige,

sous le soleil brûlant, dans la nuit noire que des fusées sinistres éclairent,
et les gaz de combats qui étouffent et vous noient, les grenades, les lance-flammes,
les cris des compagnons qui agonisent,
dans l'humidité, dans la boue, et la merde des tranchées,
la maladie, les poux, la dysenterie, les rats,
la puanteur des cadavres dévorés par la vermine et les chiens errants,
la peur, la terreur, la folie.

Et pour les chanceux qui en reviendront et rentreront chez eux, les cauchemars qui n'en finiront jamais
Plus que leur corps, c'est leur âme qui est broyée

Fin de la guerre le 11 novembre 1918.
Le jour de la Saint-Martin.


St Martin, patron de la France, le saint le plus vénéré en Allemagne et en Belgique. St Martin, patron de Visé, comme si au moment d'écrire le mot fin, l'histoire se souvenait de son début.
Cette guerre qu'on disait la dernière aura duré 1562 jours,et aura fait 9,7 millions de morts dans les rangs des soldats, et environ 8,8 millions de victimes civiles et 21,2 millions de blessés et invalides.
Elle se terminera le 11 novembre 1918 pour la majeure partie des pays mais 1923 pour d'autres.

Fascicule résumé de la grande guerre à Visé www.1579.be/dlp/dlp-1914.pdf 


L'armée belge en 1914, Liliane et fred FunckenL'armée belge de 1914 est une armée désorganisée.
Elle le fut de la volonté des dirigeants politiques qui ne voulaient pas investir dans les effectifs militaires et dans le matériel et qui se basaient sur la neutralité de la Belgique, garantie par les signataires de l'acte de 1839.
Si un pays venait à agresser ou à traverser la Belgique, les autres membres du pacte s'engageaient à intervenir.
Sauf que même dans le meilleur des cas cela signifiait une invasion du territoire national, sans que l'armée puisse effectivement y répondre et avec des dégâts conséquents.

Déjà en 1870 lors de la guerre franco-prussienne de crainte que l'armée d'outre Quiévrain ne traverse le pays lors de sa campagne militaire, les effectifs avaient été mobilisés le long de la frontière française
L'armée belge avait été placée sous le commandement du Comte de Flandres, frère du Roi.
Mais en 1870, le pays a une armée forte avec une artillerie qui possède les meilleurs canons du monde et une infanterie qui peut aisément soutenir celle des prussiens.

La Position Fortifiée de LiègeNous voilà donc en 1914 avec une armée dont les effectifs sont inférieurs à ceux de 1839 !!
Pourtant Brialmont depuis bien longtemps a demandé un renforcement de l'armée et prévu ce qu'il allait advenir.


L'armée belge comptait officiellement 200.000 hommes, comprenant 120 bataillons d'infanterie, une division de cavalerie, 78 batteries de 70, 36 batteries d'obusiers et de canons de 100, 6 batteries à cheval, 40 compagnies de mitrailleuses et une classe de milices.
Elle disposait de 37.600 chevaux, de 2600 voitures, de 1.500 automobiles.

La réalité est toute autre.
L'ennemi n'en trouvera pas la moitié à lui faire face. La nouvelle loi sur le service militaire ne porte pas encore ses effets et certaines compagnies comptent à peine 60 hommes
On manque de tout: hommes, officiers, matériel, entrainement...
Un simple exemple: l'armée a été dotée de quelques mitrailleuses, en fait 120 en tout pour toute l'armée, mais les soldats ne savent qu'à peine s'en servir et en cas d'enrayement de l'arme ne savent pas la réparer.
Heureusement, on a quand même construit certaines lignes de défense, à Liège, Namur et Anvers, vers où l'armée doit se replier en cas d'attaque.

Il est impossible pour l'armée belge d'en arrêter une autre.
D'autant plus qu'avec cette pseudo garantie de neutralité inviolable, elle sait que d'autres viendront automatiquement à son secours, à quoi bon dès lors avoir une grande armée ?
Sauf qu'avoir un dispositif suffisamment dissuasif aurait pu empêcher la traversée du territoire par n'importe quel belligérant.
En effet, si la Belgique était en mesure de retarder un envahisseur jusqu'à l'arrivée des renforts étrangers, c'eut été un trop grand risque pour l'attaquant.
Le plan belge est de retenir autant que possible toute invasion en reculant jusqu'à la position fortifiée d'Anvers, bastion réputé imprenable.
En 1914 la France n'est pas celle d'aujourd'hui. Elle rêve de prendre sa revanche depuis qu'elle a perdu l'Alsace et la Lorraine, territoires annexés par l'Empire allemand en application du Traité de Francfortsigné le 10 mai 1871 après la défaite française de Sedan et la reddition de Napoléon III.
Les prussiens y ont construit une ligne de défense. En face, les français ont fait de même.
Le plan d'invasion est déjà prêt en 1905.
Pour contourner cette ligne de défense, les allemands n'ont que le choix soit de passer par la Suisse, laquelle est un bastion retranché, bien entrainé, bien armé et d'un relief très difficile, soit de passer par la Belgique, avec ses larges plaines qui laissent un passage facile, des fleuves et des voies ferrées qui permettront très rapidement d'envahir la France via la région de l'Entre Sambre et Meuse, et d'arriver à Paris en contournant la ligne fortifiée.

Le noeud de ce dispositif: LIEGE, idéalement situé
C'est une position  stratégique de toute  première importance de par sa situation car, par Liège convergent :
- 17 axes routiers (au départ d'Aix-la-Chapelle, de Bruxelles, de Maastricht, de Namur, de Verviers, etc...)
- 7 voies ferrées dont l'axe Allemagne-France
- 1 grand fleuve : la Meuse
- 2 rivières importantes: l'Ourthe et la Vesdre.
Cette configuration explique le trafic important de cette région. Liège est aussi un passage obligé vers l'intérieur de la Belgique et vers les zones portuaires.
Tenir Liège c'est tenir les voies de communications et en quelques heures avoir parcouru des centaines de kilomètres.
C'est déjà la blitzkrieg !

Et pour atteindre Liège, il faut passer par Visé !

 

uniformes allemands de 14-18ULTIMATUM ALLEMAND (2 AOUT 1914).

-Note, remise au Ministère des affaires étrangères à 7 heures du soir, ainsi formulée

"Le Gouvernement allemand a reçu des nouvelles sûres, d'après lesquelles les forces françaises auraient l'intention de marcher sur la Meuse par Givet et Namur; ces nouvelles ne laissent aucun doute sur l'intention de la France de marcher sur l'Allemagne par le territoire belge.
Le Gouvernement, impérial allemand ne peut s'empêcher de craindre que la Belgique, malgré sa meilleure volonté, ne soit pas en mesure de repousser avec succès une marche française comportant un plan aussi étendu, de façon à assurer à l'Allemagne une sécurité suffisante contre cette menace; c'est un devoir impérieux de conservation pour l'Allemagne de prévenir cette attaque de l'ennemi.

"Le Gouvernement allemand regretterait très vivement que la Belgique regardât comme un acte d'hostilité contre elle le fait que les mesures des ennemis de l'Allemagne l'obligent à violer aussi, de son côté, le territoire belge.
Afin de dissiper tout malentendu, le Gouvernement allemand déclare ce qui suit :
Uniformes allemands de 14-18
"1° L'Allemagne n'a en vue aucun acte d'hostilité contre la Belgique. Si la Belgique consent, dans la guerre qui va commencer, à prendre une attitude de neutralité amicale vis-à-vis de l'Allemagne, le Gouvernement allemand, de son côté, s'engage, au moment de la paix, à garantir l'intégrité et l'indépendance du royaume dans toute leur ampleur.

"2° L'Allemagne s'engage, sous la condition énoncée, à évacuer le territoire belge aussitôt la paix conclue.

"3° Si la Belgique observe une attitude amicale, l'Allemagne est prête, d'accord avec les autorités du Gouvernement belge, à acheter contre argent comptant tout ce qui est nécessaire à ses troupes et à l'indemniser pour les dommages quelconques causés en Belgique par les troupes allemandes.

"4° Si la Belgique se comporte d'une façon hostile contre les troupes allemandes et particulièrement fait des difficultés à leur marche en avant par la résistance des fortifications de la Meuse ou par des destructions de routes, chemins de fer, tunnels on autres ouvrages d'art, l'Allemagne sera obligée, à regret, de considérer la Belgique en ennemie.

uniformes austro-hongrois en 14-18"Dans ce cas, l'Allemagne ne pourrait prendre aucun engagement vis-à-vis du royaume, mais elle devrait laisser le règlement ultérieur des rapports des deux États l'un vis-à-vis de l'autre à la décision des armes.

"Le Gouvernement a le ferme espoir que cette éventualité ne se produira pas et que le Gouvernement belge saura prendre les mesures appropriées pour empêcher que des faits comme ceux qui viennent d'être mentionnés ne se produisent.

"Dans ce cas, les relations d'amitié qui unissent les deux États voisins seront maintenues d'une façon durable."





RÉPONSE BELGE (3 AOUT 1914).

A cette mise en demeure injurieuse et brutale, signifiée par l'une des Puissances garantes de sa neutralité, la Belgique fit, quelques heures après, la fière réponse que voici :
Unifromes belges de la guerre 14-18""Par sa note du 2 août 1914, le Gouvernement allemand a fait connaître que, d'après des nouvelles sûres, les forces françaises auraient l'intention de marcher sur la Meuse, par Givet et Namur, et que la Belgique, malgré sa meilleure volonté, ne serait pas en état de repousser sans secours les marches en avant des troupes françaises.

"Le Gouvernement allemand s'estimerait dans l'obligation de prévenir cette attaque et de violer le territoire belge.
Dans ces conditions, l'Allemagne propose au Gouvernement du Roi de prendre vis-à-vis d'elle une attitude amicale et elle s'engage, an moment de la paix, à garantir l'intégrité du royaume et de ses possessions dans toute leur étendue.

"La note ajoute que, si la Belgique fait des difficultés à la marche en avant des troupes allemandes, l'Allemagne sera obligée de la considérer comme ennemie et de laisser le règlement ultérieur des rapports des deux États l'un vis-à-vis de l'autre à la décision des armes.

"Cette note a provoqué chez le Gouvernement du Roi un profond et douloureux étonnement.
Les intentions qu'elle attribue à la France sont en contradiction avec les déclarations formelles qui nous ont été faites, le 1er août, au nom du Gouvernement de la République.

"D'ailleurs, si, contrairement à notre attente, une violation de la neutralité belge venait à être commise par la France, la Belgique remplirait tous ses devoirs internationaux et son armée s'opposerait à l'envahisseur avec la plus vigoureuse résistance. Les traités de 1859, confirmés par les traités de 1870, consacrent l'indépendance et la neutralité de la Belgique, sous la garantie des Puissances, et notamment lu Gouvernement de Sa Majesté le roi de Prusse.

"La Belgique a toujours été fidèle à ses obligations internationales; elle a accompli ses devoirs dans un esprit de loyale impartialité; elle n'a négligé aucun effort pour maintenir et faire respecter sa neutralité. L'atteinte à son indépendance, dont la menace le Gouvernement allemand, constituerait une flagrante violation du droit des gens.

"Aucun, intérêt stratégique ne justifie la violation du droit.
Le Gouvernement belge, en acceptant les propositions qui lui sont notifiées, sacrifierait l'honneur de la nation, en même temps qu'il trahirait ses devoirs vis-à-vis de l'Europe. Conscient du rôle que la Belgique joue depuis plus de quatre-vingts ans dans la civilisation du monde, il se refuse à croire que l'indépendance de la Belgique ne puisse être conservée qu'au prix de la violation de sa neutralité. Si cet espoir était déçu, le Gouvernement belge est fermement décidé à repousser par tous les moyens en son pouvoir, toute atteinte à son droit."


Au Peuple Belge

C'est à mon plus grand regret que les troupes Allemandes se voient forcées de franchir la frontière de la Belgique. Elles agissent sous la contrainte d'une nécessité inévitable la neutralité de la Belgique ayant été violée par des officiers français qui, sous un déguisement, ont traversé le territoire belge en automobile pour pénétrer en Allemagne.

Belges !
C'est notre plus grand désir qu'il y ait encore moyen d'éviter le combat entre deux peuples qui étaient amis jusqu'à présent, jadis même alliés. Souvenez-vous du glorieux jour de Waterloo où c'étaient les armes allemandes qui ont contribué à fonder et établir l'indépendance et la prospérité de votre patrie.
Mais il nous faut le chemin libre. Des destructions de ponts, de tunnels, de voies ferrées devront être regardées comme des actes hostiles.

Belges !
Vous avez à choisir !
J'espère que l'armée allemande de la Meuse ne sera pas contrainte de vous combattre.
Un chemin libre pour attaquer, c'est tout ce que nous désirons.
Je donne des garanties formelles à la population belge qu'elle n'aura rien a souffrir des horreurs de la guerre; que nous payerons en or-monnaye les vivres qu'il faudra prendre au pays; que nos soldats se montreront les meilleurs amis d'un peuple pour lequel nous éprouvons la plus haute estime, la plus grande sympathie.
C'est de votre sagesse et d'un patriotisme bien compris qu'il dépend d'éviter à votre pays les horreurs de la guerre.

Le Général Commandant en Chef l'Armée de la Meuse
von Emmich


Le 2 août 1914, le Général von Emmich lance un ultimatum à la Belgique:

Laissez nous passer !

von Emmich

Le même jour, refusant cet ultimatum, le Roi Albert, conformément à l'article 68 de la Constitution, prend le commandement effectif de l'armée

Les troupes allemandes envahissent la Belgique où en peu de temps elles arriveront à Visé.

Le Roi Albert et le Général von Emmich avant 1914Albert et Elisabeth, souverains de Belgique

Le plan Moltke-Schlieffen qui va être appliqué a été préparé de longue date par le chef d'état-major Moltke et mis régulièrement à jour.
On voit donc très clairement que l'attentat de Sarajevo et l'assassinat perpétré le 28 juin 1914 contre l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'Empire austro-hongrois, et de son épouse n'est qu'un prétexte.
Le plan d'invasion existe en effet depuis près de 10 ans.

On l'appellera le plan
Schlieffen, le prédécesseur de Moltke qui établit ce plan d'invasion depuis des années.
Déjà établi en 1905, s
a dernière version est de 1913.
Jusqu'en 1905, il prévoit la concentration de grandes forces armées à l'ouest, sept face au français, une face aux russes, le passage par la Belgique afin de déborder les fortifications françaises.
Les 1ère, 2e et 3e armées doivent passer sur la rive gauche de la Meuse et ensuite foncer vers Paris.
Les 4e et 5e armées doivent traverser les Ardennes en s'alignant sur l'autre aile pour la soutenir.
L'aile gauche composée des 6eet 7e armées doit occuper l'armée française en s'appuyant surles fortifications d'Alsace Lorraine. Pour avoir assez d'unités en ligne, les unités de réserve forment des corps d'armées (Reserve-Korps) engagés immédiatement lors des opérations.


L'offensive Von Emmich a commencé.
Le général Brialmont, Images Artis col. M.Poelmans
Le but de son offensive est de prendre la
Position Fortifiée de Liège qui est ceinturée de 12 forts.

La  place  porte désormais le nom de  P.F.L.  (Position Fortifiée de Liège).
Elle a été placée sous le commandement du Général Gérard Leman.

Les anciennes défenses de Liège, la Citadelle et la Chartreuse, obsolètes et déclassées en 1891, font partie du système mais point de vue défensif céderont la place à ces 12 forts.
Le 13e aurait du être construit à Visé, les politiques de l'époque refuseront.

Brialmont prédira " Vous verserez des larmes de sang de ne pas avoir construit Visé ".

L'histoire lui donnera en partie raison car les allemands profiteront de cette trouée.
Mais ce fort aurait subi la même épreuve que les autres et aurait juste retardé le passage la Meuse à Lixhe.


C'est une ceinture de fort conçue par le général Brialmont et construite entre 1888 et 1891 sur base de la guerre de 1870, et de l'armement de cette époque avec un matériau innovant; le béton.
Grave erreur, ils sont fait en béton NON armé et ne résisteront pas à l'armée allemande qui à l'époque à déjà une guerre d'avance, ce que Brialmont ne pouvait prévoir.
Conçus pour résister à des obusiers et canons de 210, on n'imaginait pas que l'assaillant arriverait avec des canons de 420 mm du type Grosse Bertha.
Mais en plus l'armement allemand est plus performant; un canon de 200 allemand est deux fois plus puissant que son homologue belge.



Les forts manquaient aussi de systèmes de ventilation, c'est ce qui causa la plupart du temps leur reddition, asphyxiés par des gaz toxiques.
On tire encore avec des obus à poudre noire alors que la poudre dite "sans fumée" existe.
Le but de cette ceinture est d'empêcher la prise de la ville, qui elle même est dépourvue de défenses, et surtout de permettre la réorganisation de l'armée et la mise au point d'une contre-attaque.

Les forts réussiront leur mission et ce même si, à l'analyse des archives allemandes, on se rend compte que les objectifs initialement prévus ont été respectés.
Paris: Rue de Berlin renommée Rue de Liège

Ils résisteront bien plus longtemps que ce que les allemands s'imaginaient, eux qui croyaient en avoir fini en quelques heures perdront plus d'une semaine.
Il faudra qu'ils amènent leur plus grosse artillerie pour venir à bout de la résistance des liégeois, mais l'objectif avait été atteint, grâce à leur résistance, l'armée belge et les alliés avaient pu se regrouper à l'ouest.

La ville reçut dès le 7 août de la France la Légion d'Honneur pour sa résistance.
C'est aussi en hommage à Liège qu'à Paris on débaptisa le café viennois pour le renommer café liégeois.
A Paris toujours, la rue de Berlin et la station de métro du même nom seront aussi débaptisées en l'honneur de Liège.


L'armée belge a aussi un atout, elle est mobile avec des escadrons rapides qui harcèlent l'ennemi, souvent des unités cyclistes qui font le coup de feu puis décampent avant que l'ennemi n'ait pu réagir, laissant sur place des adversaires au sol.

Otto von Emmich
Médaille commorative von Emmich vainqueur de Liège



Plan d'attaque allemand

Georges Leman
Georges Lleman, le défenseur de Liège

Le général Von EmmichL'Armée de la Meuse, sous les ordres du général von Emmich, comptait, d'après certains auteurs, 55.000 hommes environ, dont 15.000 cavaliers,
80 canons,
une escadrille d’avions de reconnaissance
et un dirigeable (le Z VI "Köln").

Ces troupes, prélevées sur cinq corps d’armée différents, étaient divisées en six brigades mixtes:

  Le 25e R.I. de Aix-la-Chapelle.
  La 34e Br. du 9e C.A. venant de Schwerin.
  La 27e Br. du 7e C.A. venant de Cologne.
  La 14e Br. du 4e C.A. venant de Halberstadt.
  La 11e Br. du 3e C.A. venant de Brandebourg.
  La 38e Br. du 10e C.A. venant de Hanovre.
  La 43e Br. du 11e C.A. venant de Cassel.

le Général LemanÀ Liège, la garnison de la place confiée à Leman comprenait des troupes de campagne et des troupes de forteresse.
Les troupes de campagne, la 3e Division d’Armée, étaient constituées de 34 500 hommes (environ) et étaient dotées de 72 canons.
Les troupes de forteresse (incluant infanterie, artillerie, génie et cavalerie) se composaient de 15.000 hommes, dont 5.000 dans les forts, et disposaient des 207 pièces d’artillerie des forts, auxquelles il faut ajouter les 114 pièces mobiles anciennes affectées à la défense des intervalles.

Cela donne pour la défense de Liège:
un total de 50 000 hommes, et de 393 bouches à feu.
Certains avancent un nombre moins important et l'estiment à 32.000 hommes.

Les Forts de la Position Fortifiée de Liège

Douze forts, six petits et six grands, situés à une distance de 7 à 9 km du centre de Liège et à une distance variant entre eux de 2 et 6 km. qui leur permet de se protéger mutuellement.
des forts bien connus des allemands qui les ont espionnés et qui en connaissent l'armement essentiellement fabriqué en Allemagne.

Chaque fort est équipé de:

3 ou 4 coupoles de 5,7 par fort,
4 dans les grands et les trapézoïdaux

Petits forts: 
1 coupole de 2 x 150 -- 2 coupoles de 1 x 120
1 coupole de 1 x 210

Grands forts:
1 coupole de 2 x 150 -- 2 coupoles de 2 x 120
2 coupoles de 2 x 210

Coupole 5,7
à éclipse Grusonwerke

canons de 57 à tir rapide Nordenfeld
pour la défense rapprochée.

canons de 120

canons de 150
vétustes

obusiers de 210

Portée: obus 3,3 km
boites à balles 300 m 

Portée: obus 3,3 km
boites à balles 300 m

Portée: 8 km
avec l'obus de 18,4 kg

Portée: 8,3 km

Portée: 6,9 km

Coupole
Constructeur: Krupp Grusonwerke
Lieu de construction: Magdebourg
Poids: 34 tonnes
Equipage: 6 hommes

Canon
Constructeur: Nordenfeld
Poids: 190 kg

Obus
Acier: 2,720 kg 
Boites à balles 3,5 kg (196 billes)Vitesse: 400 m/sec

Constructeur: Cockerill-Nordenfeld
Affût
Hauteur : 1220mm Poids : 690 kg
Longueur : 1504mm Poids : 193 kg
Vitesse maximum de tir rapide :
36 coups à la minute
Projectiles
Obus
acier: 2,730 kg, avec douille: 4 kg
Boite à balles : 3,670 kg
avec douille : 4,770 kg
nombre de balles:
56 de 16,2gr + 68 de 13,34 gr + 72 de 12,6 gr 

Coupole
Constructeur: Chatillon - Commentry - Atelier de la Meuse
Equipage: 25 hommes 
Poids: 188 tonnes

Canon
Constructeur: Fonderie Royale des Canons Liège
Poids: 1430 kg
Obus
ordinaires 18,4 kg,
en fonte 20kg,
shrapnels 19,7 kg (290 balles)

Coupole
Constructeur: Creusot - van de Kerkhove
Equipage: 25 hommes

Canon
Poids: 3065 kg

Obus
39,3 kg

Coupole
Constructeur: Krupp Grusonwerke
Equipage: 13 hommes 
Poids : 38 t Poids total 100 t

Obusier
Constructeur : Krupp
Poids: 31 t

Obus:
Normal - 91 kg
Shrapnel - 90,7 kg

Utilisant encore de la poudre noire, alors que la poudre sans fumée existe, ils dégagent une forte fumée irrespirable à la longue.
La ventilation des forts est inexistante !
Les canons belges: http://www.passioncompassion1418.com/Fichiers/Fiches_Belgique.pdf

Les forts, en commençant par le nord, rive droite de la Meuse :

Barchon, grand fort
Évegnée, petit fort
Fléron, grand fort
Chaudfontaine, petit fort
Embourg, petit fort
Boncelles, grand fort
Flémalle, grand fort
Hollogne, petit fort
Loncin, grand fort
Lantin, petit fort
Liers, petit fort
Pontisse , grand fort
Il manque un fort dont on va regretter l'absence, c'est celui construit en aval de Visé en qu'on construira plus tard à Eben-Emael.
Il aurait couvert la région de Lixhe-Visé.
Les allemands vont construire un pont de bateaux et passeront à Lixhe

Pour en savoir plus sur les forts:
http://www.fortiff.be/ifb/

Brialmont a prévu des voûtes de béton susceptibles de résister au choc et à l’explosion d’obus chargés de 60 kilos de poudres brisantes.

Le béton n’est pas armé.
Les cuirassements ne dépassent pas une épaisseur de 22 mm et peuvent résister aux obus de 210 d’un poids de 91 kilos.

Mais les projectiles de 420 pèsent dix fois plus...



http://www.clham.org/050271.htm la construction des forts

plan d'un fort



http://www.clham.org

Canon de 420 Grosse Bertha

Canon de 420 Grosse Bertha

Les canons de 420 allemands, les forts belges peuvent résister à un calibre de moitié

Les allemands viennent d'Aix-la-Chapelle, passant par Battice, Mouland, Berneau, Warsage...
Infanterie autrichienne Soldat d'infanterie aurichienne major d'infanterie armée autrichienne Allemagne régiment de chasseurs Allemagne,Hussard de la mort Allemagne soldat d'infanterie 1914/dupuis/allemagne soldat d'infanterie-landsturm bavarois- 1914/dupuis/allemagne, officier d'éetat-major allemagne officier des uhlans Allemagne, inspecteur de cavalerie
Les allemands à BatticeLes allemands à Battice

Barchon Battice, Blegny, Fléron, Herve, Melen - Labouxhe, Retinne, Soumagne, Louveigné

les malheurs des villages: http://www.saive.be/

Ils entreront par Visé où ils passeront la Meuse pour atteindre Liège.

Ils savent que les forts de la ceinture de Liège ne tirent pas jusque là, et qu'un intervalle à la limite de la frontière hollandaise leur permettra de passer.
Là où le 13e fort de la PFL n'a jamais été construit.

Ils espèrent toutefois s'emparer du pont de Visé.

On sait aujourd'hui qu'ils ont anticipé la destruction du pont et que près de la gare, dans une entreprise, des matériaux de construction ont été entreposés pour faire face à toute éventualité et entreprendre de suite les réparations.

Passage des allemands à MoulandPassage des allemands à MoulandDepuis un moment déjà on voyait des allemands circuler dans le pays, comme touristes, ils se renseignent.

C
es dernières années, beaucoup se sont installés comme commerçants ou ouvriers dans les villes du pays.
A Anvers, de 8700 en 1900 ils sont près de 30.000 en 1912, occupant des postes divers.

L'écrivain Camille Lemonnier s'en émeut et écrit la même année:
"Regardez autour de vous: l'Allemagne règne par le haut et par le bas.
Tout ce qu'on peut vendre, elle le vend, même le plaisir et au rabais.
Gambrinus, Mars et Mercure sont les cariatides de sa fortune.
Les hôtels, les brasseries, les Eldorados des alentours de la gare, les cantines interlopes du port, les louches music-halls où des Gretchen débitent des romances frelatées, partout, elle se glisse, s'accroche et progresse.
Nous fermons les yeux.
Nous paierons cher notre aveuglement..."
Gambrinus, roi mythique symbole des amateurs de bière. Mars dieu de la guerre. Mercure dieu du commerce.

Fascicule résumé de la grande Guerre à Visé

A Visé, dans la nuit du 31 juillet, le secrétaire communal Monami et le tambour municipal et afficheur public Hadelin Massa, ont parcouru les rues de Visé pour annoncer la mobilisation générale.

Avis à la population
Le bourgmestre a l’honneur de porter à la connaissance de ses concitoyens que la mobilisation de l’Armée est décrétée.
Premier jour de la mobilisation : samedi 1er août 1914.
Les militaires en congé limité et en congé illimité sont rappelés sous les armes.
Ils se rendront immédiatement par la voie la plus rapide et la plus directe, dans les dépôts, corps ou forts où sont conservés leurs armes et leurs effets.
Seront arrêtés par la gendarmerie ou par les agents de la force publique ceux qui n'auraient pas rejoint demain au plus tard, à douze heures.
Aucun prétexte d'ignorance ne sera admis.
Les hommes rappelés sont prévenus de ce qu'ils ne recevront pas de nourriture avant leur arrivée à destination et qu'ils doivent se munir de quelques vivres.
Dés à présent, tout militaire en uniforme est admis, sans formalité, au transport gratuit sur tous les chemins de fer, y compris les chemins de fer vicinaux.
Le militaire revêtu d’habits civils jouit du même droit sur la présentation du livret de mobilisation, de son congé, de son ordre de rappel ou d'une pièce quelconque constatant son identité.
Le gouvernement compte sur le patriotisme et la bonne volonté de tous les militaires rappelés pour que l'ordre ne soit pas troublé dans les gares et dans les villes qu'ils traverseront.
Les perturbateurs seront immédiatement arrêtés.
Les agents du gouvernement, des provinces et des communes sont tenus de prêter leur concours aux commandants de district, aux commandants de canton, ainsi qu'aux bourgmestres pour la prompte et bonne exécution des mesures concernant la mobilisation de l'armée.

Seront punis conformément aux lois, les fonctionnaires ou agents qui apporteraient des entraves ou des retards à l'exécution de ces mesures. 

Plaque de Shako d'officier du 12e de Ligne. Coll. Marc Poelmansle Major CollynsDès le 1er août les réservistes prennent leurs bagages et rejoignent leur affectation.
On part sans trop se tracasser, on dira plus tard en France que les soldats partirent "la fleur au bout du fusil".
Il va falloir très vite déchanter.

Suivent les réquisitions militaires et toute cette journée et les suivantes ce sont des centaines de têtes de bétail qui traversent la ville pour rejoindre la plaine des manoeuvres à Bressoux.


En face, depuis la rive gauche, sous le commandement du
Major Collyns, le IIe bataillon du 12e de Ligne défend la position.

Le cramignon de Devant-le-Pont en juillet 1914Les soldats belges sont là depuis le 1er août avec mission de défendre les ponts d'Argenteau et de Visé et le gué de Lixhe.
Des avant-postes sont sur la rive droite, le reste est sur la rive gauche.

Le bataillon comporte +- 400 hommes
Une compagnie occupe chacun des ponts de Visé et d’Argenteau, distants de 3 kilomètres ; un peloton de 30 hommes garde le gué de Lixhe, à 2 kilomètres au nord 
Les avant-postes disposés sur la rive droite ont instructions de détacher des patrouilles et des reconnaissances sur toutes les voies de communication
Le restant du bataillon est laissé en réserve à Haccourt.
Dixit le Commandant Collyns, les soldats sont pleins d’entrain et de confiance ; la plupart considèrent la guerre comme une partie de plaisir, une distraction à la vie monotone de garnison, et cette bonne humeur est augmentée par l’accueil cordial de la population.

Cantonnés à Devant-le-Pont, ce quartier visétois de la rive gauche est sympathique.
Ses habitants aiment faire la fête et celle-ci se déroule aux alentours du 16 juillet, fête de la patronne du quartier; Notre-Dame du Mont Carmel.

La fête vient juste de se terminer et nos soldats sont bien accueillis par une population insouciante qui très vite les approvisionne en victuailles ... et boissons.

On connait la nature accueillante des Devant-le-Pontois et le pecket qu'on trouve chez les différents marchands du quartier est vite sorti pour réconforter nos soldats que le Capitaine Claude devra rappeler à l'ordre.

Dans la soirée le capitaine Chaudoir, commandant les chasseurs à cheval de la garde civique de Liège arrive, accompagné d'une soixantaine d’hommes.


La Garde CiviqueGeorges "Puck" Chaudoir, capitaine -commandant des chasseurs de la garde civique de Liège La Garde Civique


Georges "Puck" Chaudoir

Georges "Puck" Chaudoir, capitaine -commandant des chasseurs de la garde civique de LiègeGeorges, Jules, Pallès, "Puck" Chaudoir  (1873-1930),
Bourgmestre de HAMOIR de 1905 à 1920

Il appartenait à une grande famille bourgeoise qui fut propriétaire du château de Hamoir-Lassus.
PUCK CHAUDOIR s’engagea comme volontaire sur le front de l’Yser puis devint capitaine et par la suite créa la garde civique à cheval de Liège (escadron de fils de famille et cavaliers de parade).

Il fut médaillé à de nombreuses reprises pour son courage et sa bravoure.

A son retour de l’armée, sa première action fut de faire édifier dans un coin de son domaine un monument pour ses concitoyens frères d’arme tombés face à l’ennemi.
Ce monument se trouve au pied de la route de FILOT.
Dans la foulée, il créa la fédération des anciens combattants de HAMOIR.
C’était également un industriel et un grand voyageur.
Il parcouru l’Afrique et fut collaborateur à la tribune congolaise.
Homme de lettres, il écrivit également plusieurs récits de ses voyages en Asie, au Sahara et au Tibet. Administrateur de plusieurs sociétés liégeoises en Belgique et en Afrique, capitaine honoraire de l’armée belge.
Le 04 septembre 1896, le conseil communal de HAMOIR mettait sur pied un corps de pompiers, placé sous le commandement de PUCK CHAUDOIR.
Il entra en politique et au conseil communal en l’année1900, puis fut élu cette même année échevin.
Il devint bourgmestre de HAMOIR de 1905 à 1920.
Une rue de HAMOIR perpétue le souvenir de son nom.
PUCK CHAUDOIR décéda le 02 septembre 1930 dans un accident de voiture près de PARIS à l’âge de 57 ans.


Il fut présent lors d'un des combats les plus célèbres: Edemolen
7 octobre 1914
La bataille de la Marne est livrée et l'avance allemande se réunit.

Sous la pression de l'ennemi de l'ennemi qui tentait de déborder de son flanc gauche, les armées alliées cherchaient le reste de la mer.

L’exode de la position fortifiée d'Anvers avait également commencé.
a Gendarmerie, la Garde Civique et des volontaires travaillent ensemble depuis plusieurs semaines pour sécuriser la ligne de connexion Anvers-Mer.
Les troupes ennemies opérant dans les deux Flandres sont régulièrement en contact avec la gendarmerie ou d'autres formations.
Afin d'empêcher la retraite d'ANVERS et la connexion des troupes belges aux armées alliées, l'ennemi entreprit une action à grande échelle.
Le 6 octobre 1914, une forte colonne ennemie est ainsi signalée autour de Courtrai.

Elle avait commancé à explorer la ligne Deinze - Torhout et les chemins de fer de Gand à Courtrai et Oudenaarde mis hors d’usage.
Puck CHAUDOIR, commandant en chef de la Garde Civique montée de Liège, informé du renseignement au tout début du matin du 7 octobre, avait remarqué une colonne ennemie se déplaçant vers le nord autour de Wortegem.
À Lozer, il rencontra le capitaine FREMAULT et son peloton de cyclistes, également en reconnaissance.
Ils ont conjointement élaboré un plan d'action dans le but d'empêcher le plus possible l'avance de l'ennemi.

L’opération qui a eu lieu le 7 octobre 1914 entre Schelde et Leie sera dominée par ces deux personnalités, d’une part Puck Chaudoir, fils d’une famille de bourgeois aisés de Hamoir et d’autre part de Fremault, fils d’un boulanger de Pollinkhove.


Le Capitaine FREMAULT a déclaré le Capitaine Mauwels qui appartenait à son peloton : "Nous étions fraternellement unis sous ses ordres et nous l'avons honoré en tant que père".

Il a été convenu que Chaudoir s’implanterait à Huise, tandis que Fremault s’occuperait de l’intersection "Het Peerdeken".

Mais Huise était déjà occupé par l'ennemi lorsque Chaudoir a voulu s'y installer : il a donc décidé de se rendre dans le canton de Nazareth.
Sur son chemin, il se heurte à EDEMOLEN à l'avant-garde de la colonne ennemie.
Une courte fusillade se produit.
Chaudoir rompt le contact et se retire dans son cantonnement pour se défendre.

Ils sont plein de courage et de bonne volonté, mais leur équipement est fort défectueux : ils manquent même de carabines !
Les fusils Comblain sont encore nombreux à cette époque dans la Garde Civique, et les équipages du Train de l'armée en sont toujours équipés.
Mais les cavaliers n'ont emporté pour toute arme que leur pistiolet.
Collyns ne refuse pas leur service et leur donne la surveillance des vallées de la Meuse et du Geer ainsi que la liaison entre les divers postes.

Mais les civils qui proposent leurs services sont renvoyés dans leur foyer; la guerre est affaire de militaires, pas de francs-tireurs.
Les cavaliers vont se poster à Lixhe en face du gué où des hommes du 12e de Ligne sont en place et tirent sur les allemands qui veulent franchir le fleuve.
N'ayant pas leurs mousquetons, ils se passent l'un l'autre les armes des fantassins.
Lorsque les hommes du 12e se replient ils restent encore un moment en place, assurant leur retraite et reculant vers les positions près du canal de jonction plus tard et plus rapidement avec leurs chevaux. Ils rejoindront ensuite Liège, s'armeront mieux et continueront le combat même après que la garde civique ait été priée de rendre les armes.
Puck Chaudoir ira jusque la côte belge.
Avec ses hommes il tente de rejoindre Dunkerke pour mettre chevaux et matériel au service de l'armée.
Il leur donne leur feuille de congé le 13 octobre 1914.
Il s'engagera dans l'armée régulière comme la plupart des 56 cavaliers sous ses ordres.
Six sont tombés au Champ d'Honneur entre 1914 et 1918, dont son propre frère Jacques le 16 septembre 1914.
Le gouvernement belge aurait en fait dû signer un arrêté pour mettre la Garde Civique sur pied de guerre, ce qui ne fut pas fait, ils risquaient dès lors d'être considérés comme des civils francs-tireurs malgré leur uniforme.

Après la guerre, la Garde Civique fut oubliée et délaissée et on oubliera le courage de certains.
Armée belge 1914, infanterie de ligne

Le 3 août vers 23h30, le Génie fait sauter les ponts.

Le pont de Visé détruit par le Génie en 1914Le commandement de Liège a ordonné de faire sauter les ponts suite au passage de troupes allemandes.
Le pont est miné avec de la Macarite, mélange de tolite et de nitrate de plomb
A Visé, l'explosion a retentit dans la nuit, mais le vieil ouvrage en acier résiste
Des blocs entiers d'explosif n'ont pas sauté ! Le pont est quasi intact et praticable, même pour des voitures.
Celui d'Argenteau n'est pas démoli non plus.
Il faut faire revenir des explosifs que des habitants vont aider à poser.
On fait appel à l'entrepreneur Massin.
Du matériel est réquisitionné.
Le père Kicken, Libert Kinet, (arrière grand-père du général président des Francs Arquebusiers Didier Kinet) et Joseph Massin vont s'atteler à cette dangereuse tâche.
En effet se hasarder sur un ouvrage qui a déjà tremblé sur ses bases n'est pas sans danger
Cette fois on place de la Tonite,
mélange de nitrocellulose et de nitrate de baryum.



L'histoire locale raconte que Joseph Massin tira un dernier coup à sa pipe, s'en servit pour allumer la mèche et se sauva en courant avant que le pont n'explose et retombe dans l'eau.

Nous sommes le mardi 4 août et il est 4h30.
En pleine nuit les habitants ont été réveillés, ils viennent voir vers la Meuse.
Les carreaux de nombreuses fenêtres se sont cassés lors de l'explosion.
Cette fois le tablier central du pont est affalé dans l'eau.
Mais en même temps, les lignes téléphoniques sont brisées, laissant le commandant du 12e de Ligne sans communications ... et sans ordres.
Il décide de rester en place et de défendre la position.

Pont d'Argenteau Pont d'Argenteau Pont d'Argenteau Pont d'Argenteau

Le pont d'Argenteau finira par subir le même sort, avec aussi deux démolitions nécessaires

Le Gouverneur de la Province a envoyé des ordres, il faut barrer les accès. Aussi on réquisitionne scies, pelles pioches, tous les outils qui peuvent servir à faire des tranchées, à couper des arbres.
Efforts bien dérisoires et tardifs au vu de ce qui arrive en face et qu'ils sont bien loin d'imaginer.
Des obstacles hérissent la route de Berneau, une tranchée dans la descente vers Berneau, une barricade aux trois Rois avec les chariots démontés de la ferme Bischop, des arbres près de la Gendarmerie et la route de Bombaye, barrées avec les camions de chez Brouha., des arbres encore rue de la Trairie et sur le chemin de Lorette.

Une tranchée est creusée à la hâte route de Dalhem face à la maison Lottin. Efforts désespérés et combien inutiles qui ne feront qu'augmenter la rage des agresseurs.
Les gens rentrent chez eux, ferment volets et rideaux, se terrent, attendent dans l'angoisse.

L'aube parait et avec elle, un Taube, avion aux allures de pigeon.
Il n'est pas armé, il vient se rendre compte.
Il jette des tracts avec la proclamation de von Emmich.


La gendarmerie de GemmenichLa gendarmerie de GemmenichVers 10h30 deux gendarmes viennent de Montzen dans l'automobile de M. Lycops et annoncent la nouvelle à la population visétoise: les allemands viennent de franchir la frontière à Gemmenich !!

La gendarmerie de Visé est vidée à la hâte de ses archives, la poste fait de même avec ses pièces importantes.

La gendarmerie de Gemmenich est abandonnée et les gendarmes, après avoir averti leur hiérarchie du passage des allemands et conformément aux ordres reçus, se replient vers Liège via Visé.


Le monument au Cavalier Antoine Fonck du 2e lanciers
Le Général Leman a ordonné de lancer des escadrons de reconnaissance dès l'aube, certains sont motorisés et vont couvrir la rive droite de la Meuse.
Ce sont les escadrons de Lanciers qui vont partir en reconnaissance dans toute la région
Ils seront les tout premiers à s'opposer aux allemands.

Le 2e Lanciers belge franchit la Meuse et continue sa progression vers le plateau de Herve. 
L'escadron du Capitaine Morisseaux se rend en direction d'Henry-Chapelle.
Vers 8 h, il s'arrête sa course à trois kilomètres de Herve.

Route de Merckhoff à Aubel, on aperçoit les troupes allemandes qui s'avancent à l'horizon
De la route de Margensault à Thimister Clermont une estafette arrive; cinq Lanciers belges, dont un officier.
Lancier belge 1914 par dupuis
Les habitants les renseignent.
patrouille de cavaliers allemands en 1914
Les cavaliers reçoivent à boire et des cigarettes puis repartent, l'officier ayant noté les premières informations.
Au galop ils repartent par la rue Stockis à Battice s'échelonnant sur la route.
Fonck en reconnaissance en avant disparait aux yeux de ses camarades.
Il rencontre le directeur du charbonnage et un mineur venu faire exploser le pont.
Il poursuit son chemin vers Henri-Chapelle.

Il découvre un groupe de cavaliers allemands un peu plus loin.
L
es premières patrouilles allemandes sont arrivées vers 11 heures du matin à hauteur de la Croix Polmard, sur la chaussée d'Aix-la-Chapelle à Liège, entre Thimister et Battice.

Fonck met pied à terre, abat un allemand avec sa carabine et remonte prestement à cheval.
Son cheval tombe sous lui, abattu par des cyclistes allemands.
Il réussit néanmoins à se dégager et bat en retraite, longeant le fossé de la route.
Il traverse la chaussée pensant que le pont a été détruit, escalade l'accotement, veut franchir la haie.
Il se dégage, mais alors qu'il est encerclé, un coup de feu l’atteint à la nuque.

insigne du 2e lanciers belges


Fidèle à la devise de son régiment
"Meurt premier comme devant",

le 04 août 1914, à 10 heures du matin,
le Cavalier ANTOINE FONCK
sera la première victime du conflit.

Antoine Fonck du 2e Lanciers belges

Son peloton continuera d'observer les allemands, renseignant Leman au moyen de messages par pigeons-voyageurs.
L'amée belge en photos

1erRégiment de Lanciers

"Vaillant de Le Burch"

2ème Régiment de Lanciers

"Meurs premier comme devant"

3ème Régiment de Lanciers

"Comme à Orsmael, je tiens"

4ème Régiment de Lanciers

"Quatre lances, pas de quartier"

Trompette grande tenue

Grande tenue

Tenue de campagne

Tenue de sortie

3 tenues

La 1ère armée allemande sous le commandement de von Kluck a pour mission d'envahir le territoire par Liège, Mons et Bruxelles.
La 1ère Armée se situe à l'extrême droite des positions allemandes, elle fait face au flanc gauche de l'armée française.
La 1ère Armée capture Bruxelles le 20 août 1914.
Von Kluck est remplacé en 1915, gravement blessé à la jambe.



La II
e armée de von Bulow part d'Aix-la-Chapelle vers Liège
La 2e armée est commandée par le Generaloberst Karl von Bülow avec comme chef d'état-major le Generalleutnant Otto von Lauenstein.
Regroupant huit corps d'armée, soit 17 divisions (neuf d'active, cinq de réserve, trois de cavalerie et deux brigades de Landwehr), ses combattants se déploient d'Eupen à Malmedy.
La 2e Armée combat sur le front occidental.
Fanion de commandement allemandElle fait partie intégrante du plan Schlieffen contre la France et la Belgique en août 1914
La mission de la 2eArmée est de soutenir la 1ère Armée allemande, de passer autour du flanc gauche de l'armée française et de l'encercler contre le centre allemand, apportant une conclusion rapide à la guerre.

Partis d'Aix-la-Chapelle dans la nuit du 3 au 4 août, les allemands de la 34
e division d'infanterie et la division de cavalerie du Generalleutnant Otto von Garnier longent le territoire hollandais où même quelques unités seraient entrées, mais il est clair que les hollandais ferment les yeux car étrangement la garnison de Maestricht ne se trouvait pas dans ses quartiers.
Ils passent à Gemmenich et Hombourg pour aller vers Visé.

4 août 1914 Discours du Roi Albert Belges à la Chambre des députés

Jamais depuis 1830, heure plus grave ne sonna pour la Belgique.
La force de notre droit et la nécessité pour l’Europe de notre existence autonome nous font encore espérer que les évènements redoutés ne se produiront pas, mais s’il faut résister à l’invasion de notre sol, le devoir nous trouvera armés et décidés aux plus grands sacrifices.

Dès maintenant, la jeunesse est debout pour défendre la patrie en danger ; un seul devoir s’impose à nos volontés : une résistance opiniâtre, le courage et l’union.

Notre bravoure est démontrée par notre irréprochable mobilisation et par la multitude des engagements volontaires.

Le moment est aux actes.
Je vous ai réunis pour permettre aux Chambres de s’associer à l’élan du pays.
Vous saurez prendre d’urgence toutes les mesures.
Vous êtes tous décidés à maintenir intact le patrimoine sacré de nos ancêtres.
Personne ne faillira à son devoir.

L’armée est à la hauteur de sa tâche.
Le gouvernement et moi avons pleine confiance.
Le gouvernement a conscience de ses responsabilités et les assumera jusqu’au bout pour sauvegarder le bien suprême du pays.
Si l’étranger viole notre territoire* , il trouvera tous les Belges groupés autour de leur souverain qui ne trahira jamais son serment constitutionnel.

J’ai foi dans vos destinées.
Un pays qui se défend s’impose au respect de tous et ne périt pas.
Dieu sera avec nous.


*à ce moment les allemands ont pénétré en Belgique

4 aoûtLa gendarmerie à Gemmenich
Gemmenich

Vers 8h30 le gendarme Thill arrête un officier allemand qui veut passer la frontière et qui lui remet l'ultimatum de von Emmich.

Aussitôt les gendarmes du poste de Gemmenich préviennent leur hiérarchie.
Ordre leur est donné d'abandonner la position et de se replier vers Liège, ce qu'ils vont faire mais en surveillant l'avance de l'ennemi.
La gendarmerie à Gemmenich

Battice
Dans la soirée du 3 août, le curé Voisin s'efforce de rassurer ses paroissiens qui redoutent l'arrivée des troupes allemandes.
Germanophile, il ne doute pas de la bienveillance des envahisseurs mais sa confiance est loin d'être partagée et les habitants préfèrent abandonner le village
Peu avant midi, six cavaliers débouchent alors qu'il ne reste qu'une cinquantaine de villageois alors qu'un patrouilleur du 2
e Lancier traverse au galop la place du village.
Il essuie quelques tirs qui sans l''atteindre touchent un civil.
La place communale est vite envahie par le gros des troupes qui réclament à manger et à boire à la population qui s'exécute.
Ils commencent à piller les maisons dont ils brisent les portes à coup de hache.
Un avion de reconnaissance belge passe, ils ne l'atteignent pas de leurs tirs et de rage arrêtent trois commerçants qui passaient par le village.
L'un d'eux fut accusé par un soldat d'avoir tiré un coup de feu, ce qui était évidemment faux.
Amenés ligotés devant un officier, l'un se vit asséner un coup de crosse alors qu'un autre avait le nez brisé.
Après quoi sans aucune forme de procès ils furent abattus.
Le lendemain des troupes allemandes qui avaient essuyé les premiers tirs de l'armée belge, refluaient, apeurées et menacées par leurs officiers.
L'artillerie belge avait fait fort, et loin d'un passage aisé, les allemands se heurtaient à une forte résistance écumant leurs rangs.
A Battice, du 4 au 6 août, la 14
e brigade va ravager et piller le village, uniquement pour instaurer la terreur: 33 civils tués et 147 bâtiments détruits

cavalerie allemande en 1914
A Blegny
La veille à 5 heures, un peu prématurément, on a sonné le tocsin
Ce mardi 4,
tranchées dans le village.
Des arrestations, blessés et tués à Mortier et Julémont.
A 4 heures : canonnade; à 5 heures, on signale des cavaliers allemands à Trembleur.
Un peloton belge les attaque.
Une batterie dans la campagne de Trembleur tire toutes les 5 minutes deux ou trois coups auxquels répond le fort de Barchon.


A Warsage 4 août, une patrouille d'environ 25 hommes arrive entre 10 et 11 heures et distribue des exemplaires de la proclamation de von Emmich.
L'arrivée imminente des troupes ennemies avait déjà été annoncée par voie d'affiche par le bourgmestre Fléchet qui demandait à ses citoyens le plus grand calme.


Une heure plus tard, ce sont des centaines de cyclistes qui déboulent suivis d'une cinquantaine d'automobiles.
Ce sont ensuite les escadrons de hulans qui vont défiler sans interruption jusqu'au soir.
Les premiers affrontements ont déjà eu lieu et des blessés allemands sont remontés du front en automobile
Vers 14 h arrive l'artillerie suivie vers 17h des compagnies d'infanterie.
Le drapeau belge est enlevé de l'hôtel de ville de Warsage où le soir une centaine de soldats viennent à la ferme de la Moinerie passer la nuit y oubliant des cartouches et un fusil cassé qui conduisirent un peu plus tard à l'arrestation du fermier qui failli être fusillé.
A 16 heures les forts de Barchon et d'Evegnée se font entendre.
L'artillerie allemande postée dans les Fourons répliquera.

A Berneau les allemands sont accueillis par un détachement de cavalerie belge et les allemands accusent la population d'avoir tiré, plusieurs habitants du village seront massacrés.

Les troupes allemandes vont obliquer vers le gué de Navagne pour y jeter un pont.
Prises sous le feu du fort de Pontisse, elles refluent vers Mouland où à quelques centaines de mètres de la frontière hollandaise, elles ont établi leur campement

Les allemands à Mouland photos des correspondants du journal Het Leven

   

   


Des combats vont bientôt se dérouler dans la ville de Visé.

Visé 4 août

Peu avant midi, Félix Reynders et d'autres visétois occupés à abattre des arbres aux Trois Rois voient les troupes teutonnes arriver. Ils décampent en vitesse, certains sont rattrapés et obligés de dégager la route. Ils parviennent à s'enfuir lors d'un moment d'inattention.et courent vers le centre prévenir la population.

Les cavaliers et cyclistes allemands arrivent en ville.

insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en BelgiqueSurveillant l'avancée allemande, les six gendarmes revenaient de Gemmenich où les allemands ont franchi la frontière.

Ils contrôlent la progression de l'armée ennemie et, conformément à leurs ordres, ils se replient vers Liège, ils passent par Sippenaken, Beusdael, Mouland.
Ils ont chargé leur arme, prêts à faire feu si l'occasion se présente.

Auguste Bouko et Jean-Pierre Thill ©Marc PoelmansCommandés par le maréchal des logis chef Henri Noerdinger, ils vont s'opposer aux allemands pourtant cent fois plus nombreux et qui sont arrivés à Visé en même temps qu'eux vers 12h30.

Ils viennent par la rue de Mouland, longeant le Collège St Hadelin où la rue est bordée de buissons, d'arbres et de prés.
On s'étonne de ce trajet, mais c'est certainement leur observation de l'ennemi et l'obligation de se mettre à couvert qui les fait venir par ce chemin plutôt que par le haut de la ville.

En passant devant la Rue Dodémont, un premier, Bouko, est abattu par les allemands qui arrivent en hurlant, les autres se mettent comme ils peuvent à l'abri derrière les arbres et avec leur carabine ouvrent le feu.

Courageusement, devant un ennemi mieux armé et très largement supérieur en nombre, ils vont faire face.
Des carabines modèle 1879, à un coup et un chargeur de cinq balles, face à des mitrailleuses...
Bientôt débordés, ils tomberont l'un après l'autre sous les balles ennemies.
Noerdinger et Peiffer sérieusement touchés seront transportés à la Croix-Rouge installée au collège St Hadelin tout proche, réconfortés par l'abbé Goffin, le directeur de l'établissement, qui pendant le combat n'a pas hésité une seconde à se porter à leur secours malgré les balles qui sifflent.
Boulanger, une main éclatée par une balle, est emmené prisonnier. Il ne reviendra qu'en décembre 1918.
Le seul rescapé, Fernand Gustin, parviendra à s'échapper
Les maréchaux des logis Auguste Bouko (50 ans) et Jean-Pierre Thill (30 ans) ne se relèveront jamais.


Cliquez ici pour le récit de ce combat héroïque

le monument à Bouko et Thill de 1920

Auguste Bouko et Jean-Pierre Thill furent les deux premiers gendarmes tués aux côtés de leurs collègues Noerdinger et Peiffer, qui, blessés, après des mois de convalescence iront se battre sur le front de l'Yser tout comme Gustin qui rejoindra les combattants, et Boulanger, qui restera 4 ans captif des allemands et reviendra en décembre 1918.
Le nouveau monument à Bouko et Thill, 6 juillet 2014
Un monument en leur honneur sera inauguré le 19 septembre 1920 et détruit par les allemands en 1942 puis remplacé par une stèle en 1946.

Restauré dans sa version originale à l'initiative de Marc Poelmans, webmaster de ce site et à l'époque conservateur du Musée des Francs Arquebusiers de Visé, il fut inauguré le 6 juillet 2014 par Luc Manguette, dernier commandant de la gendarmerie de Visé.
Le 4 août qui suit une cérémonie d'hommage aura lieu en présence du représentant du Roi Philippe.

Localisation de ce monument
:
Sur la façade de la Poste, Place Reine Astrid à l'angle formé par l'Avenue Albert Ier et le Rempart des Arbalétriers.
Coordonnées GPS: +50°44'14.07", +5°41'44.37".

La division de cavalerie allemande va ensuite se déployer le long de la frontière entre Mouland et Fouron-le-Comte alors que la brigade d'infanterie après avoir pris Visé se dirigera vers le gué de Navagne à côté de Lixhe.

Troupes cyclistes allemandes Troupes cyclistes allemandes Troupes cyclistes allemandes Troupes cyclistes allemandes

François Ista, le chef facteur de la gare de Visé s'en retourne chez lui, remontant la Rue de la Trairie.
Arrivé à la Rue de Berneau un allemand lui fait signe de partir, il s'exécute et se fait tirer dessus dans le dos, la balle lui traverse l'épaule.
Il se traîne le long de la haie de chez Mathoul où Melle Leers l'apercevant vint le relever avec un de ses domestiques pour le conduire en charrette à bras à la maison Quievrin puis chez le pharmacien Clerdent où il reçut des soins du docteur Labye.
Il sera plus tard conduit en début de soirée à l'antenne de la Croix-Rouge installée dans la cour du Collège St Hadelin et y restera jusqu'au 15 février 1915.

Les allemands continuent prudemment leur avancée.
Descendus de cheval et de vélo qu'ils tiennent à la main, ils passent par la rue de la Trairie et arrivent Rue du Pont tout en distribuant des tracts à la population l'enjoignant à laisser passer les troupes dans le calme et certifiant que rien ne serait fait aux civils.
En fait déjà en passant du côté de Verviers, les premiers cavaliers allemands s'étaient montrés assez aimables avec la population, c'est surtout au moment de l'arrivée des troupes d'infanterie que les choses changèrent.
Arrivés au croisement de la rue de la Station et de la Rue des Récollets, les allemands posent leurs vélos le long de la propriété Horion et s'avancent en reconnaissance vers le pont qu'ils espéraient intact.
C'est à ce moment que la gare de Visé évacue son matériel dans un dernier convoi qui s'enfuit vers Liège conduit par le machiniste Henri Lavigne, les tirs des allemands n'eurent aucun effet sur le train.
Les allemands sont face au pont ...

Un site intéressant http://www.horizon14-18.eu

le général CollynsInsigne de béret du 12e de LigneLe 12e de Ligne sur la rive gauche fait feu.

Le capitaine Claude a disposé ses hommes dans les maisons du quai et sur ce qui reste du pont.
La balles fusent des deux rives, s'encastrent dans les façades des maisons, brisent les carreaux.
Les allemands continuent le combat tout en sachant qu'ils ne passeront pas et une partie se dirige vers le gué de Lixhe qu'ils savent tout à fait accessible.
C'est un endroit où les eaux sont très basses, on peut y passer à pieds.

Ils tiraillent sur les fantassins belges qui doivent se retirer sous le feu nourri et viennent en aviser leur chef.
Les allemands ne peuvent plus passer par le pont détruit, ils tirent toujours depuis la rive droite vers les maisons du quai du Halage puis concentrent leurs efforts et passent à Lixhe au gué de la Meuse où ils vont construire un pont de barques.
Le combat d'une rive à l'autre, commencé vers 13h30 se poursuivra jusqu'aux environs de 16 heures.

Dès 13h30, Collyns a remarqué que les troupes adverses se dirigent de la station de Visé vers Navagne.
Prévoyant dès lors un mouvement tournant de l'ennemi, par le fond du ruisseau bordant la frontière, la Berwinne, entre Mouland et Navagne, il prescrit à une de ses compagnies de se porter entre le canal et la Meuse, vers le canal de jonction, pour enrayer une attaque possible de ce côté.

Pont permettant le passage des allemands à Lixhe


Les pontonniers allemands à l'ouvrage sur la Meuse
Le pont de Lixhe à gauche et un pont de passage sur la Meuse après la prise de Liège. Il s'agit peut-être du même pont. Image extraite d' un film de 1933 Bundesarchivs
lien:
der weltkrieg ein historischer film

Les allemands vont se retirer d'une position qui est intenable, Elément de pont de bâteau allemandil leur est impossible de franchir la Meuse à Visé sous le feu des fantassins belges.
Les chevaux s'enfuient, désarçonnant leurs cavaliers.
Ils se replient vers Lixhe.

A 14h15, la dernière réserve du bataillon du 12e de Ligne était au feu, face à la menace de plus en plus pressante des troupes stationnées à Navagne qui sous la protection de leurs canons commencent à traverser.

Le gué de Navagne, là où se trouvait l'ancien fort, est un gué connu de tous temps.

A l'heure actuelle, c'est toujours un point où les eaux de la Meuse sont très basses, même si l'eau est un peu plus haute que d'habitude en cette saison.
Un cheval n'a aucune peine à se frayer un passage dans le fleuve.

Les cavaliers allemands vont rapidement le franchir pour prendre position en face et obliger le 12e de Ligne à se retirer. C'est l'escadron de Puck Chaudiur qui assurera leur retraite vers le canal de jonction ayant deux blessés légers ainsi que deux chevaux également
Le général von Marwitz a mis en oeuvre à ce moment la 4e Division de Cavalerie du général von Garnier, le 9e bataillon de Chasseurs, et le 25e Régiment d'Infanterie qui sont soutenus par 3 ou 4 batteries d'artillerie.

Toutefois le fort de Pontisse parvient quand même à désorganiser quelque peu leur avance et seules quelques unités prendront pied sur la rive gauche, le gros des troupes passant la nuit au bivouac de Mouland-Berneau franchira le fleuve dès le lendemain.

Mais Pontisse perd ses yeux, ses signaleurs ont été obligés de fuir.
Dès le 4, ce sont des milliers de fantassins allemands qui seront sur la rive gauche.

Le Major Collyns défend la rive gauche tant qu'il peut mais doit finir pas se replier, les allemands sont près de passer sur l'autre rive et vont les prendre à revers !

Pont permettant le passage des allemands à LixheLe pont de Lixhe construit par les allemands, hors de portée des forts. Marcel Speesen
Le commandant Marcel Speesen, un visétois, commande le fort de Pontisse le seul qui peut réussir à tirer à cette distance, mais sans toutefois empêcher la construction du pont qui aurait cependant été touché par trois fois.

Ses obus les plus puissants sont en 210 mm, font 120 kgs et ont une portée limitée à 7.000 mètres.
La portée maximale du fort est de 8.300 mètres avec des obus d'à peine 40 kgs.

Ils peuvent frapper dans les parages mais le gué, situé à la limite de tir du fort est difficile à atteindre.
Il réussira à retarder la construction du pont, mais certes pas l'empêcher, surtout quand ses éclaireurs se seront enfuis face à l'avancée allemande dès le premier jour en début d'après-midi.
Le nombre de 1.200 tués allemands évoqué par certains auteurs ne tient semble-t-il pas la route, cela correspondrait à près de 10% des effectifs alors engagés de la 2e armée allemande.

Le premier officier allemand tué le fut au gué de Lixhe
Marcel SpeesenMarcel Speesen

Adolf Heinrich von Arnim-Boitzenburg (8 mai 1894 - 6 août 1914)
Fils de Dietlof Graf von Arnim et Alexandra Gräfin zu Eulenburg
Frère de Bernd Graf von Arnim; Joachim Graf von Arnim; Wolf-Werner Graf von Arnim et Adolf Werner Count von Arnim

Le jeune enseigne ou 'Fahnenjunker' a été touché au cou par un shrapnell tiré du fort de Pontisse près de Navagne.
D'un groupe de tirailleurs de garde du 2ème Dragoon près du passage à gué ou de la construction du pont, le jeune comte est le seul qui est resté au sol après l'obus éclaté, mortellement blessé.
Il faisait partie du Dragons V/2. (HKK2, 2e CD).

Il est décédé à l'hôpital de campagne La Charité à Maestricht le lendemain et fut inhumé en tant que protestant dans le mausolée de sa famille en Allemagne, un an plus tard.

Il fut le premier noble allemand à tomber à la guerre.
Non, ce n'était pas un fils de général, comme les journaux hollandais étaient impatients de l'imprimer.
Son père, le comte
Guido Adolf Georg Dietlof von Arnim-Boitzenburg, était un homme politique célèbre et chef de la Croix-Rouge allemande, tout comme Prins Hendrik en Hollande.

Ainsi, le  Prince Hendrik de Hollande a retrouvé sa famille, a salué son corps à Maestricht, a emporté un morceau de schrapnell avec lui et a laissé une couronne de deuil.

Il est aussi allé voir le radiologue, qui a réalisé cette image...
.

 

Vers 16 heures, Collyns se replie avec ses hommes vers l'intervalle Liers-Meuse.

Prosper Van Gastel, tombé à Visé le 4 août 1914Prix de tir, champion du bataillon attribué à Van GastelLouis Maulus, tombé à Visé le 4 août 1914le monument à Maulus et Van Gastel en 2010Au moment de rassembler les troupes Collyns constate que deux soldats sont tombés.

Louis Maulus et Prosper Van Gastel alors qu'ils étaient en position à la terrasse du Café du Pont visible sur la photo de gauche et aujourd'hui disparu et à l'endroit duquel se trouve le monument du 12e de Ligne en face des maisons des photos de dessous qui existent toujours.
En 2015, un nouveau monument leur sera consacré ainsi qu'aux civils qui se portèrent à leur secours.

Van Gastel porte sur sa photo un insigne de champion de tir du bataillon, cela explique peut-être pourquoi il était dans la ligne de mire du pont.

C'étaient deux jeunes anversois, et ils se connaissaient très certainement avant la guerre
Une recherche dans les archives d'Anvers a permis de déterminer que l'un vivait avec son épouse et sa belle soeur et que cette dernière alla habiter dans la même rue que l'autre quasi le jour où il y emménageait aussi.
Il est plus que certain qu'ils se sont rencontrés et qu'ils étaient amis et ils se sont certainement mis ensemble près du pont pour cette raison.
Ils n'ont pas eu de descendance, Maulus seul ayant eu une petite fille décédée en 1919.

La mort de ces deux jeunes est tout un symbole.

Deux flamands,
venus mourir en terre wallonne,
pour que vive la Belgique.

Les allemands continuaient à tirer et ceux qui se risquèrent de suite à emmener leurs dépouilles le payèrent durement.
Jean Maquet, 45 ans, charcutier à Devant-le-Pont fut tué.
Drapeau des Francs Arquebusiers © Marc PoelmansLibert Kinet reçu une balle qui le fit souffrir longtemps jusqu'à son décès en 1927.

Il ne fut possible d'évacuer les corps des deux soldats que le lendemain.
C'est le contrôleur des contributions Léon Prijot, qui, risquant sa vie, ramena les deux dépouilles en les portant sur son dos jusqu'à la cour de l'église où leur toilette funéraire fut faite.
Les deux braves furent ensevelis à Devant-le-Pont dans le cimetière de la Rue de Tongres (tombe Duckers actuelle) et transférés dans la pelouse d'honneur du cimetière de Lorette en 1922.

Cliquez ici pour la relation des faits
D'autres soldats blessés seront transportés à la villa Purnal et la villa Dardenne où ils reçurent des soins.
Par peur de représailles, on prit soin de jeter armes et cartouches dans le fleuve et de cacher les havresacs abandonnés dans la propriété Leroux.


Vue depuis le pont


Vue depuis la Rue de Tongres (actuelle Av. Roosevelt)

Le Café du Pont vu depuis le pont, il est plus ou moins à l'endroit où se situe le pont actuel.
Ci-dessous, la maison en face du Café du Pont à gauche avant le pont, et les maisons en face du Café du Pont qui existent toujours en contrebas de l'actuelle Av. Roosevelt
Le monument en hommage à
Louis Maulus et Prosper Van Gastel se trouve à l'emplacement du mur de gauche

Visé à le triste privilège de posséder les monuments qui commémorent les premiers soldats tombés au champ d'honneur

Le pont de Visé avant sa destruction en 1914

les soldats allemends au pont de Visé

Le pont avant sa destruction par le Génie, qui dut s'y reprendre à deux fois. aidés des Devant-le-Pontois.
En face, les maisons de Devant-le-Pont d'où le 12e de Ligne tirait sur les allemands qui ont pris possession de l'ouvrage dans la partie avant non démolie.

Cliquez ici pour le récit de la bataille par le Major Charles Collyns Le récit du Major Collyns

Le pont de Visé détruit, image de propagande allemande

La délégation du 12e de Ligne en juillet 2013
L'Adjudant Major Guy BICA, le Capitaine Thierry CREVECOEUR et
le Premier Caporal-Chef Pierre DELBROUCK du 12e de Ligne, en juillet 2013

Un monument sera élevé en leur honneur en 1936 et un second en 2015 en mémoire des soldats et civils du quartier tués et bléssés le 4 août 1914.
Ce second monument a été fait à partir du de la pierre du monument aux gendarmes qui resta pendant longtemps devant la poste de Visé avant d'être réstauré dans sa version initiale en 2014

Localisation de ce monument
:
Quartier de Devant-le-Pont, là où se termine l'avenue Franklin ROOSEVELT et où débute le Pont Baudouin

Coordonnées GPS: +50°44'14.14", +5°41'16.86".

Deux soldats du 12e sont sérieusement blessés Jules Kouwijzer d'Anvers et Charles Vanderweeken de Berchem, deux autres plus légèrement: Edgard Berx de Alken et un dont on n'a pas retenu le nom qui a pu se sauver vers Liège.

Le curé Van Nuys de Devant-le-Pont tient un compte rendu de ce qui se passe durant la Grande Guerre comme on l'appellera plus tard.
On y apprend qu'il ne croyait pas que les allemands violeraient un traité et qu'il ne prit aucune mesure quand la guerre  vint, recommandant simplement aux paroissiens de ne pas quitter leur domicile.
Cette mesure eut pour effet selon lui que cette absence de résistance préserva le quartier.
Il avait mis en sureté les objets sacrés de l'église dès que les 250 soldats du 12e de Ligne furent déployés et logés chez les habitants dès le 2 août.

C'est par Lixhe que les premiers allemands étaient arrivés à Devant-le-Pont, en franchissant le gué de Navagne.
Trois maisons furent sérieusement endommagées mais dans l'ensemble le quartier subit peu de dégâts même si certaines habitations furent abîmées par l'explosion du pont, ou certains obus des forts ou des canons allemands.

Plusieurs Devant-le-Pontois ont rejoint les rangs de l'armée:
Joseph Cardols, Henri Cornélis, Henri et Léon de Froidmont, Léon Delcour, Robert et Roger de Villenfagne, Lucien Devos, Hubert Duckers, Joseph Gorly Robert Hoffmans, Jean Jaminet, Louis et Maurice Kempeneers, François Kieken, Fernand Lamaye, Julien Massin, Jean Nihon, Raoul Syndic et François Vandenborne.

Dès le début, au mois d'août 1914, une messe solennelle avait été célébrée; pour les soldats et l'indépendance de la Patrie, elle eut lieu tous les samedis.
Les offices religieux se tinrent normalement.
Dès1914, la paroisse durant des mois  hébergea des soldats allemands, des pontonniers et des feldgendarmes .
Hertzger, le directeur de la fabrique de mèches qui a été nommé comme bourgmestre de Devant-le-Pont avait essayé le 24 septembre 1914 de réquisitionner l'église pour y loger des soldats, mais devant la levée de boucliers que cela suscita, l'ordre fut suspendu et l'autorité allemande garantit alors la liberté de l'église paroissiale:
" Die Kirche in Devant-le-Pont bei Visé, darf mit Eindquartierüng niche belegt werden. (s) Scheffer, Oberskieutnant-Kommandant"

Le 22 janvier 1915, 150 à 200 soldats allemands reviennent du front français et sont hébergés.
Les  allemands sont assez corrects à part un felwebel surnommé "porc-épic".
Ils vont même délivrer un certificat mettant la population du quartier sous protection allemande pour sa conduite irréprochable vis-à-vis de l'ennemi et spécialement des pontonniers qui quittèrent le quartier le 21 août 1914 après avoir rétabli un pont de bois d'une rive à l'autre de la Meuse.
Les soldats qui les suivirent se livrèrent aux pillages des maisons abandonnées et particulièrement de M. Baudouin, de M. Polain, Mme Rocour, M. Cerfont et Mme de Grady ainsi que chez Berthonet et Dessain.

Le 27 janvier 1915, 150 soldats allemands assistent à l'office à l'occasion de la fête de l'empereur.
Le 16 février, le Hauptmann de Devant-le-Pont prévient le curé que le 19 février une messe sera célébrée par un aumônier allemand qui entendra les soldats en confession. Le 11 avril, ils y sont pour Pâques, mais l'accueil plutôt frais fit qu'ils ne revinrent plus.

Les temps sont difficiles mais dès avant l'Organisation du Comité National de Secours,  l'œuvre St Vincent de Paul intervient grâce à la générosité des paroissiens.
Le ravitaillement hollandais vient aussi en aide, chaque semaine 500 à 600 pains blancs de 2kgs sont vendus à bas prix et au mois d'août 1915 une grande vente de café, chocolat, cacao, biscuits, figues, pois et pommes de terre est  organisée. 

Le 12e de Ligne se replie vers Herstal où des combats acharnés vont faire reculer les allemands
La prise du 1er drapeau allemand d'après un récit du Major Collyns qui terminera sa carrière comme Lieutenant-Général.


Les allemands abandonnent la rive droite et remontent vers la ville.
De rage ils tirent sur les civils qui ont le malheur de croiser leur route.
Barthelemy Chastreux est touché de deux balles Rue des Récollets.
Il parvint à s'enfuir par la Rue de l'Eau et se traîna jusqu'à la Rue Haute où on le recueille à la maison Cambier pour le conduire à la Croix-Rouge au collège St Hadelin
Louis Leroy est touché par une balle dans la tête qui le tue net Rue des Récollets
Jean Tychon devant sa maison Rue du Pont s'écroule criblé de balles
Jean Kinable dans la même rue devant chez lui subit le même sort
André Puts, un ouvrier de chemin de fer de Mouland, s'en retournant après son travail est abattu devant la maison Labeye Rue de la Station
Jean Fafra est tué à son tour Rue du Pont
M. Kroll, sujet hollandais, est blessé Rue de la Station
Hubert Peinte de Bressoux et François Frenay de Richelle sont abattus derrière le jardin Jowat
On notera qu'étrangement, les civils ne se sont pas tous terrés, comme s'il n'avaient pas peur des exactions de l'armée. La guerre est histoire de militaires.
Tous ces civils ne représentaient aucune menace, la terreur allemande est en train de s'abattre sur la Belgique.

Alfred Warnant, membre des Francs Arquebusiers, voit un habitant abrité près de l'Ecole Moyenne en pleine fusillade.
Il veut l'appeler pour lui offrir de se cacher dans sa maison lorsqu'il le voit faire des signes de son mouchoir aux allemands avec qui il entame une discussion.
L'homme, un certain Hendrickx établi comme fripier dans la ville de Visé, leur indique plusieurs directions.
Il s'avéra qu'il s'agissait d'un espion allemand bien installé en ville depuis un moment.
Un de plus car d'autres se découvrirent plus tard.

D'autres troupes viennent de Berneau.
En face de la gendarmerie une barricade est dressée avec des camions dont le nom du propriétaire est visible sur les bâches: Brouha Rue de la Fontaine.
C'est tout proche.
Un groupe de soldats se rend chez Joseph Brouha , marchand de bière et propriétaire du camion, qui se trouve devant la porte; il est abattu sans sommation.
Son fils, alerté par le bruit, sort se porter au secours de son père et subit le même sort.
La mère et la fille se précipitent également mais les soldats les font rentrer allant jusqu'à tirer dans leur direction sans les atteindre.

Les soldats sont alors ivres de fureur et tirent tous azimuts, brisant portes et fenêtres, pénétrant dans les maisons.
Ils obligent les civils à enlever la barricade de la gendarmerie. Ils sont brutalisés.
La terreur préméditée s'installe de plus en plus.

Dans le même temps, un peloton s'est engagé vers le centre ville.

Simultanément pendant ces combats sur la rive et en ville, la fusillade est partout dans les rues.
Des troupes montent vers Dalhem et incendient la ferme du Temple.
Quelques jours plus tard, elles enlèveront tout ce qui touche aux Templiers dans cette ferme et ces reliques, dont des pierres tombales, seront expédiées en Allemagne pour ne jamais revenir.
La ferme est incendiée, deux ouvriers; Pierre Halkin et Pierre Geurten, de Richelle tous les deux, sont exécutés. Le second, blessé fut poussé dans la maison en feu.
Des visétois sont faits prisonniers aux alentours de la ferme.
Edouard Vercheval, cantonnier, sera amené en direction des bâtiments en proie aux flammes et devra traverser la propriété avec les autres prisonniers.
Les allemands prirent le lait dans la laiterie, emmenèrent leurs prisonniers qu'après un simulacre de conseil de guerre ils relâchèrenet heureusement les déclarants "innocents".
Un soldat avisa Vercheval de fuir car la ville serait bientôt livrée aux flammes.
Il ne manqua pas de l'écouter et passa en Hollande d'où il revint en septembre pour occuper l'ermitage de Lorette.

Des soldats tirent partout.
Six d'entre eux descendant la rue de Berneau et arrivés en bas s'engouffrent chez Gérard Claessens, y réclamant à boire. De peur du poison, il dut goûter d'abord.
Un soldat lui jeta une carte de visite du propriétaire de la ferme du Temple, lui déclarant qu'il ne la verrait plus jamais

Vers 14 heures, Gilles Charlier, 61 ans, revenant de l'hospice où il a conduit son épouse invalide, reçoit dans le dos une décharge dans la prairie de l'établissement dont il vient de sortir.
L'arrivée de l'envahisseur à l'hospice se fit avec rage et violence.

Les habitants étaient venus s'y réfugier comme si ce lieu aurait pu leur offrir une sécurité qu'ils n'avaient pas chez eux. Une cinquantaine se terrent dans les caves, les vieillards qui y résident restent dans le réfectoire
Les soldats fracassent les fenêtres, tapent de la crosse de leur fusil sur la porte qu'une religieuse vient leur ouvrir, menacée d'une
baïonnette par un allemand vociférant qu'on leur a tiré dessus.
Le soldat demande si des armes sont entreposées et la religieuse lui rétorque que pour toute arme elle possède que ce qui pend à son cou ... lui montrant son chapelet
La soldatesque est entrée et bouscule les vieillards, les faisant tomber, menaçant un pauvre vieux, Taillardat, de leur baïonnette qu'ils pointent sur lui
Un officier attiré par les cris les fit cesser.
Les soldats continuèrent à fouiller dans l'hospice et à terroriser ses occupants avant de s'en aller
Dans les heures qui suivirent, c'est toute une population apeurée qui demandait refuge en ce lieu.

Les gens s'y logent comme ils peuvent, matelas, couvertures, tout ce qui peut servir est entassé, allongé sur le sol.
On comble les sièges manquants en utilisant des caisses, des malles, n'importe quoi pour s'étendre ou s'asseoir.
N'importe quoi pour trouver un peu de réconfort, un peu de calme.

Une antenne de la Croix-Rouge avait aussi été installée dans l'hospice
La nuit du 4 au 5 août elle accueillit une quinzaine de blessés allemands avant leur transfert vers Aix-la-Chapelle. C'est grâce à cela que le bâtiment ne sera pas détruit.

Sur le plateau de Lorette, près de la chapelle, les soldats s'amusent.
La chapelle Notre-Dame de Lorette à Visé
Ils tirent sur la statue de la Vierge en façade près du toit.
Ils ont fracturé le tabernacle, emporté les objets précieux en argent; le calice, le diadème de la statue de l'enfant-Jésus, le sceptre de la Vierge.
Ils ont brisé le tronc et emporté ce qu'il contient
L'ermite de Lorette, la famille Hubert Spits-Wertz qui réside dans le coin et six autres civils qui priaient à la chapelle sont jetés dehors.
Michel Leroy, le gardien ermite, avait chez lui une carabine pour les moineaux prêtée par Jean Purnode.
Ce fusil inoffensif suffit à ce que le pauvre homme soit trainé dehors, molesté et emmené.
On retrouvera son corps criblé de balles quelques jours plus tard, pendu à un arbre dans le village voisin de Mouland près de la Maison Blanche. C'est l'abbé Goffin qui ira le rechercher pour l'ensevelir.

La chapelle de Lorette, datant de 1678 avait été saccagée.

L'hôtel avait partiellement été abîmé par le feu mais miraculeusement la statue en bois de la Vierge n'avait pas brûlé et portait sa couronne ordinaire en cuivre, ainsi que son collier en or, don de Mme Jean Demarteau-Clément de Verviers, que les allemands avaient certainement pris pour du cuivre également.
L'ermitage n'avait plus de carreaux, les portes étaient cassées, et on avait essayé sans succès d'y mettre le feu avec les objets qu'i s'y trouvaient
Elle fut remise en état.

Cette chapelle est sous la protection de la Confrérie Notre Dame de Lorette
http://www.ndloretteetsthadelin.be/lorette/fondationchapelle.php .

Léon Nelisse, le bourgmestre Léon Meurice avec le Duc et la Duchesse de BrabantA 15 heures, le bourgmestre catholique Léon Meurice est appelé devant l'état-major allemand.
Von EmmichIl s'y rend avec son fils Joseph, Laurent Plusquin et un hollandais M.Bovy.

Mis en présence de von Emmich, celui-ci accuse les visétois d'avoir tiré sur ses soldats, ce que le bourgmestre nie farouchement, certifiant avoir donné des consignes réclamant le calme et la passivité des habitants.
Von Emmich le mit en garde, le menaçant de le passer par les armes lui et six notables, si des exactions de civils venaient à se reproduire.
Il exhorta aussi le bourgmestre à engager ses habitants à rester calmes et à les rassurer sur les intentions de l'Allemagne qui n'a pas envahi la Belgique pour s'opposer aux belges mais pour repousser les français qui en ont violé le territoire...

Alors que dans le même temps, des soldats emprisonnaient des civils qui seraient fusillés le lendemain...

Un officier raccompagnant le bourgmestre lui souffla que si cela eut été en France, la ville aurait déjà été entièrement brûlée.
Entendant les obus du fort de Pontisse frapper la ville, il demanda si la Belgique résisterait et devant la réponse du bourgmestre répondit que dans ce cas le pays aurait à en souffrir terriblement.

Les allemands pensaient avoir une percée facile.
L'armée belge, bien que mal organisée,
vieillotte, manquant d'officiers, fera un remarquable travail, faisant preuve d'un courage que nulle autre grande armée au monde ne remettra jamais en cause.

 

Les allemands avaient oublié une chose; depuis des siècles les combattants belges sont réputés pour leur ténacité et leur courage.
On les a retrouvés au sein de plusieurs armées en Europe et beaucoup, flamands et wallons, servirent dans les Gardes Wallonnes qu'on envoyait conquérir la victoire quand tout semblait perdu.
Leurs efforts n'entraveront pas la marche de l'armée allemande, mais leur ténacité fera qu'elle s'écroulera en 1918.

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Alfred WarnantUn officier demanda aussi au bourgmestre de traverser la Meuse avec un drapeau blanc pour aller dire aux soldats en face que l'Allemagne ... ne venait pas en ennemie
Bien entendu M. Meurice refusa.
Il fut obligé de demeurer avec les allemands jusqu'au lendemain à 2h30, sans un instant de répit, répondant aux réquisitions sous la menace.
Il dut convoquer les habitants à l'église à 19h pour connaître les intentions de l'occupant, ce qu'il fit avec Alfred Warnant
.

Le doyen Lemmens supplia la population de se garder de toute attitude hostile, de se débarrasser de toutes les armes qu'elle posséderait.
On remit ainsi les vieilles armes, arquebuses et même des arbalètes.
La population fut informée que toutes les portes devaient rester ouvertes et les rues éclairées de lanternes pour faciliter le passage des troupes

Pendant ce temps là, depuis 18h30, des troupes du 40e d'infanterie allemands arrêtèrent dans la rue de la Station et ses environs vingt-six citoyens.
Sans aucun prétexte ils les tirèrent de leur maison pour les exécuter quelques heures plus tard.
Les mains en l'air, ils sont conduits vers les bâtiments de la quarantaine à Navagne. ils sont gardés, sous la protection de deux sentinelles qui les protégèrent des sévices des troupes qui passaient.
Vers minuit, quelques soldats leurs donnent un peu de pain et d'eau.
Vers 3 heures dans la nuit du 4 au 5, le bombardement émanant du fort de Pontisse s'intensifie et atteint les alentours de la quarantaine ce qui oblige à déplacer les prisonniers qu'une troupe de soldats ivres emmène par la Rue de Berneau.
Des obus parviennent encore les obligeant à se jeter dans les fossés. Un visétois se hasarde à demander la raison de leur arrestation.
La réponse est qu'on a tiré sur les soldats.
Des citoyens trouvés sans armes.
Man hat geschossen cette phrase, combien de fois ne l'entendra-t-on pas pour justifier des massacres ?
La tactique allemande est dès lors de faire défiler des prisonniers devant leurs troupes.
Léon Nelissen, 18 mars 1948
Dans la nuit du 4 août l'Abbé Goffin, Léon Nellissen (futur président des Déportés), Alfred Houlteaux et quelques autres se risquèrent à récupérer les dépouilles des victimes et à leur rendre les derniers hommages.
Le bourgmestre Meurice et son fils restent à la disposition des allemands et manqueront de se faire exécuter par un soldat en rage lorsqu'un obus du fort de Pontisse viendra s'écraser sur la Place de l'Eglise

le 147e regiment de ligne allemand à Visé en 1914Mais les massacres vont encore se passer un peu partout dans Visé.

Jean Wisimus, 75 ans, ne voulait pas sortir de la maison Rue de Berneau reçut plusieurs blessures mortelles tant par balles que des baïonnettes. Cinq soldats pénètrent chez lui.
Il mourut à l'hospice d'où son cercueil disparut alors qu'il était dans le jardin. on ne l'a jamais retrouvé.
Antoine Canabelle, 60 ans, à Souvré reçoit des coups de baïonnette mortels dans le ventre devant sa maison
Hadelin Boulanger, 36 ans du quartier Transvaal au nord de Visé, criblé de balles, son corps ne fut jamais retrouvé.
François Leers, 83 ans, qui habitait Bridgebau, tué près du four à chaux.
Le corps disparut également. Peut-être dans la Berwinne proche.
Jean-Jacques Ernoux de Hermalle, criblé de balles dans la prairie Hansen rue de Berneau
Le fils Bischop fut fait prisonneir, attaché à une chaîne près du pont de Berneau avant d'être conduit près de la chapelle Steenbosch où il sera fusille parce qu'allemand naturalisé belge, il avait prêté ses chariots pour barrer la route
Trois pêcheurs herstaliens Jean Bohet 22ans, Léon Vincent 30 ans et Grégoire Vanhoorenbeke 34 ans, furent contraints de creuser leur tombe dans la prairie Colette après que les allemands les aient arrêtés à Navagne alors qu'ils pêchaient dans la Berwinne
Agenouillés au bord de leur fosse il furent fusillés.
Antoine Canabelle, armurier, 60 ans, tué.
Maurice Cosme 28 ans. Enlevé par les Allemands avec son père et d'autres, le 4 août 1914, fut retrouvé percé de balles et tout meurtri, les mains liées derrière le dos dans une tranchée devant le fort de Barchon. Fut obligé de marcher, devant les troupes allemandes, à l'assaut du fort.

http://www.gutenberg.org/files/22416/22416-h/22416-h.htm

La presse étrangère parle de la Belgique
Magazine l'Illustration de 1914

L'Illustration août 1914
Photos de presse

L'Illustration août 1914
Beaucoup d'allemands seront aussi fait prisonniers dans les premiers jours

 

 

Fouron-le-Comte
Dans la nuit du 4 au 5 août les troupes allemandes se livrent au pillage puis incendient un vingtaine de maisons, plusieurs civils sont sommairement exécutés à Fouron-St Martin
Déjà dans la même nuit, des patrouilles se sont mutuellement tirées dessus; des francs-tireurs affirmaient les allemands.
Cette théorie des francs-tireurs était un mensonge pourtant décrit dans le livre blanc des allemands comme une véracité qui justifiait leurs actes par le fait que la guerre était affaire de militaires et que les civils n'avaient pas à s'en mêler.
Ils reprirent ces allégations sur les cartes postales des villes détruites qu'ils envoyaient à leurs familles.
Il n'y a jamais eu de francs-tireurs, mais parfois dans la nuit, des escouades allemandes avinées ou crevant de peur se sont mutuellement tirées dessus.
Les soldats s'imaginaient venir libérer la Belgique envahie par les français ... déjà à cette époque on faisait de la propagande tout à fait fausse.
Cela faisait aussi partie d'une tactique basée sur la terreur afin que personne n'ose entraver la marche de la puissante armée allemande.

5 aoûtArtillerie belge dans les intervalles entre les forts de Liège
Durant la nuit des éclaireurs allemands ont déjà franchi la Meuse, le fort de Pontisse a perdu ses observateurs.
Plusieurs milliers de soldats ont franchi le fleuve.
Mais les allemands vont se heurter aux forces belges sur les hauteurs de Herstal
, sur les six brigades allemandes engagées, cinq sont obligées de battre en retraite.
La 34 e brigade a perdu 30 officiers et 1 500 hommes.
On transporte les blessés en retrait des lignes.

On amène des renforts.

Blegny 5 août
Le curé raconte:

Mercredi 5 août, à 5 heures : un bataillon allemand occupe le village.
Les troupes belges lui envoient des balles et se retirent vers Barchon.
Mercredi après-midi, les Allemands perquisitionnent dans les maisons et envoient les gens à l’église, leur promettant sécurité, puis ils vont les prendre dans les maisons et les y conduisent au nombre d’environ 250. Je vais à l’église.
Il y avait là du brouhaha.
Une quinzaine de soldats gardaient les gens.
J’engage l’assistance à se calmer, et à prier. Je monte en chaire et on prie. Puis je me rends au confessionnal. Presque tous s’y présentent.
Plus tard, on m’interdit de confesser ou de prier et l’on procède à des investigations dans l’église.
Bientôt, nous voyons la lueur des incendies allumés à l’entour.
Conduit dehors pour comparaître devant le major, je trouve la place en feu : la halle, les maisons Delnooz, Dortu, Lechanteur, Greffe, Clermont, Heuchenne, Rikir, Carabin, Smets, Plieers, Duckers, Julin, Dumoulin, Verviers, Westphall, Devortille, Battice, Hacquin, Custers, Bartholomé, Gueusay, Comblain, Hacquin, Renard, Grandjean, Bouvier, Dauy, Fransen, Rademacker, Bouwers, Battice, Darchambeau. Étaient tués : Joseph Smets, Lambert Delnooz, J. Herman et A. Hendricx.
On passe la même nuit dans l’église. Ernest Clermont est pris d‘une attaque de nerfs, ainsi que Léopold Hortu.


Battice
Depuis la matinée les allemands ont réussi à reformer leurs rangs de soldats qui s'enfuyaient.
Les soldats se servent, mangent et boivent dans les maisons occupées.
Un petit jeu sordide auquel ils s'amusent consiste à sortir, à tirer sur la maison et ensuite accuser l'occupant d'avoir fait feu sur un soldat.
J. Halleux en fait les frais, tirés de la maison il est abattu sous les yeux de sa fiancée, le soldat pointe ensuite son arme sur M. Denoël et son fils qui réussissent bien que blessés à s'échapper.
Ils tuent ensuite dans sa cave l'échevin Raphaël Iserantant, sa femme, son beau-frère, un vieillard et sa servante puis deux des frères Hendrickx, le troisième étant brûlé vif dans l'incendie de sa maison.
D'autres soldats abattent Louis Wilkin qui leur ramenait du pain et qui mourut touché par trois balles avec son laissez-passer crispé dans la main.

Le 6 un officier allemand demande au curé de faire revenir les habitants se portant garant de leur sécurité.
Le curé Voisin, pro-allemand, s'exécuta en confiance, mais arrivé au village assista à une réédition de la veille; deux mille soldats refoulés par le fort de Barchon s'emparaient des maisons
Battice Monument aux morts avant 1940et s'y livraient au pillage, emportant vivres et boissons puis mettant le feu au village.
Tout flamba y compris l'église
Seules 5 maisons dont les allemands se servaient furent épargnées.

Civils tués:
Mme COLLETTE H.; Mme LECLOUX E., Mme HENDRICKS E., Mme THOUMSIN J.,
BAGUETTE J. , BEAUJEAN Gustave J. M., FRANCOIS J., GARSOU L., GOORISSEN C., GRETRY H., GRIFNEE J.-J., HABAY N., HALLEUX J., HENDRICKS M., HENDRICKS P., ISERENTANT R., KEVERS V., LECLOUX E.,LECLOUX M., LECLOUX M., LIEGEOIS E., LONCIN A., LONCIN F., MALVAUX Evrard, MIDROLET L., PINET J.-P., RIDEL J., RUWET G., SERVAIS F. , THOUMSIN J., WILKIN L., XHAFLAIRE H.

Le monument sera dégradé par les allemands en 1940.
Localisation de ce monument: À l'angle de la Rue de Henri-Chapelle et de la Rue d'Aubel.
Coordonnées GPS: +50°38'51.04", +5°49'27.39".
bel-memorial.org


A Berneau les allemands viennent d'essuyer le tir d'un obus dans une prairie où ils se sont mis au repos.

Dans la journée du 5 l'ordre est donné et le feu est mis aux villages.
Berneau et Mouland partent en fumée; sur 114 maisons il n'en reste que 42 dans le premier tandis qu'à Mouland 73 maisons sur 132 sont la proie des flammes


Monument à Walthère Bruyère à Berneau, source bel-memorial.orgWalthère Bruyère, le bourgmestre de Berneau est exécuté, un vieillard de 78 ans.
Un autre de 72, M. Grenson est pendu. 10 hommes et une femme seront exécutés, 72 maisons détruites par le feu.
Monument aux morts de Berneau, souce bel-memorial.org
Berneau et Mouland

COMMUNE DE BERNEAU LE 5 AOÛT 1914 LES ALLEMANDS ONT ASSASSINÉ 10 HOMMES, 1 FEMME
BRÛLÉ 72 MAISONS ONT ÉTÉ FUSILLÉS

ANDRIEN Louise Victime de la guerre
BRUYERE Walthère Victime de la guerre  Mouland, 1915 Bourgmestre de Berneau de 1872 à 1914.
Décédé à l'âge de 78 ans. Son corps fut découvert dans une prairie en bordure du chemin en mars 1915.
CLAESSENS Emile Victime de la guerre Décédé à l'âge de 24 ans
CLAESSENS Joseph Victime de la guerre 5 août 1914. Décédé à l'âge de 17 ans
CLAESSENS Mathieu Victime de la guerre Berneau, 5 août 1914.
GRENSON Hyacinte Victime de la guerre  
KEMPENAERS Hubert Victime de la guerre.
LEGRAND François Civil pendu Mouland, 1914-08-07 Domicilié à Berneau, Décédé à 49 ans. Pris en otage par les Allemands en août 1914, il fut pendu, avec deux autres hommes, dans un petit bosquet de peupliers le 7 ou le 8 août, juste en bordure du chemin qui part de Berneau pour aller vers Mesch. Leurs corps furent découverts le 9 août 1914 par la Comtesse DE GELOES, d'Eijsden, qui passait à cet endroit en voiture.
TOSSINGS Jean Victime de la guerre  
TYCHON Joseph Civil pendu Mouland, 1914-08-071914 Décédé à 70 ans. Pris en otage par les Allemands en août 1914, il fut pendu, avec deux autres hommes, dans un petit bosquet de peupliers le 07 ou le 08 août. Leurs corps furent découverts le 09 août 1914 par la Comtesse DE GELOES d'Eijsden qui passait à cet endroit en voiture.


Une quinzaine d'habitants sont blessés, d'autres nombreux emmenés captifs.
ANDRIEN Louis, ANDRIEN Armand, BASTIN Guillaume, BOULET Albert, DEMOULIN Mathieu, KNUBBEN Joseph, POLMANS Lambert, RENARD Pierre, REYNDERS Jean, SIMAR Victor, TOSSINGS Arthur, TOSSINGS Georges furent déportés et ne revinrent pas

Localisation de ce monument: Au carrefour des Rues du Viaduc (N 608) et des Trixhes.
Coordonnées GPS: +50°44'34.25", +5°43'41.07".
bel-memorial.org

Les allemands à Mouland photos du journal hollandais Het Leven  


Herve. Groupe d'officiers et de soldats allemands qui ont terrorisé la région de Herve en août 1914.
Le 8.8.14, l'officier Schlisser (instituteur à Dusseldorff) et les sous-officiers qui sont au premier plan, ont commandé les fusillades et incendies de Herve ( 41 fusillés, 310 maisons incendiées).  Le soldat au premier plan, à gauche, était, parait-il, le plus féroce.

   


Monument aux morts de Warsage, source bel-memorial.orgWarsage: "MORTS POUR LA PATRIE -WARSAGE À SES ENFANTS"


DUMONT N.
Victime de la guerre.
FRANCK Ferdinand Civil fusillé -  Mouland,  6 août 1914.
FRANCK Julien Civil fusillé  - Mouland, 6 août 1914.
FRANCK Pierre Civil fusillé Mouland, 6 août 1914.
Originaire de Warsage. Exécuté le 6 août 1914 au petit matin à l'intérieur du camp de soldats allemands.
Frère de Ferdinand et Julien, aux aussi exécutés au même endroit.
GEELEN Nestor Civil pendu Mouland, 7 août 1914 Originaire de Warsage. Otage pendu le 7 août 1914 au matin.
GOFFART L.Victime de la guerre.
HARDY H. Victime de la guerre.
JACOB V. Victime de la guerre.
LAMBERT Lucien Civil fusillé - Mouland, 6 août 1914.
Originaire de Warsage. Exécuté le 6 août 1914 au petit matin à l'intérieur du camp de soldats.
LEBEAU P.: Victime de la guerre.
LUYTEN Joseph 6 août 1914.
Originaire de Warsage. Exécuté le 6 août 1914 au petit matin à l'intérieur du camp de soldats allemands.
SOXHELET Léon Civil pendu - Mouland, 7 août 1914.
Originaire de Warsage. Otage pendu le 7 août 1914 au matin.
TEHEUX Jean Civil abattu Mouland 6 août 1914.
Originaire de Warsage. Exécuté le 6 août 1914 au petit matin à l'intérieur du camp de soldats allemands.
VIELVOYE P. Victime de la guerre.

Localisation de ce monument: A l'angle de la Rue des Combattants et de la Rue Joseph Muller (Nat. 608).
Coordonnées GPS: +50°44'08.83", +5°45'53.57".
bel-memorial.org

voir également :
les atrocités allemandes en Belgique 1 les atrocités allemandes en Belgique 2


Soldats et officiers allemands posant devant la gare de Visé en 19145 août au matin, le détachement de prisonniers visétois a traversé les prairies de Longchamps à Berneau vers 14 heures, ils franchissent la rivière la Berwinne en profitant pour y boire un peu d'eau qu'ils essayent de garder dans leurs mains et que les soldats ne leur laissent pas prendre
Un camp sommaire a été établit à la frontière près de Berneau.
Des tas de soldats désoeuvrés s'y trouvent.
Ils se moquent des prisonniers; enlèvent la perruque d'un vieillard, crachent dedans, lui remettent sur la tête...
Le fils et le père Job sont mis à nu sous les quolibets et les rires...
Ils poussent la crosse de leurs fusils sous le menton du père Brouha et de Léonard Rion, les obligeant un long moment à regarder vers le soleil...
Ils tourmentent leur prisonniers, les frères Pinckaers demandent à ne plus subir un tel traitement, qu'on les fusille de suite...
Mais les bourreaux préfèrent jouer avec leurs victimes innocentes.

Un officier des hussards de la mort intervient pour leur donner à boire mais le gardien s'y refuse disant qu'il a des ordres
Le lieutenant parvint toutefois à leur apporter un peu à boire et devant leur demande d'être libérés, après avoir consulté d'autres de ses compagnons leur déclara qu'il ne pouvait rien pour eux.
La troupe de prisonniers bien encadrée reprend sa marche, des obus de Pontisse tombent encore et certains profitent de la situation pour tenter de s'échapper lorsque les allemands se jettent sur le côté.
Ils sont rattrapés, battus à coup de crosse de fusils et de baïonnettes
Un massacre:
Léonard Rion 36 ans, Bernard Boulanger 47 ans, son fils François Job 54 ans, Hubert Job 25 ans, Octave Lucarme 50 ans, son fils Jean Lecarme 24 ans,Victor Michiels 45 ans, Léon Pinckaers 25 ans et son frère Constant Pinckarts 23 ans, Pierre Leers 50 ans, Lucien Ruwet 22 ans, Léonard Vanderlinden 25 ans,
Jean Brouha 67 ans, Pierre Brouha 34 ans, c'est le 4e Brouha tué en deux jours.
Les Francs Arquebusiers ont payé un lourd tribut depuis le 4 plusieurs de leurs membres sont morts.
Honoré Cosme , 50 ans, est blessé au ventre en se fera un pansement avec de l'argile. Il mourra l'après-midi du 6 à l'hospice de Visé

von Emmich et son train de campagneSon fils Maurice Cosme fut retrouvé quelques jours plus tard à proximité du fort de Barchon, il avait été contraint de marcher devant les troupes allemandes.
Son frère Joseph Cosme parvint à s'échapper, se réfugia à Berneau puis passa en Hollande après avoir passé 6 jours sans manger et boire.

A
uguste Lieutenant échappe à la mort mais il est repris avec un autre compagnon et roué de coups, ligoté et obligé de porter les havresacs.
Ils sont emmenés à Argenteau devant le Tournebride d'où les troupes après y avoir stationné un instant vont partir en direction de Sarolay puis attaquer le fort de Rabosée.
Les pertes des allemands sont énormes.
Les 25e et 53e régiments allemands ont sérieusement souffert.
426 allemands tués contre 121 soldats belge, qui à 450, avaient tenu tête à 5.000 allemands.
Les prisonniers pensent que leur dernière heure est venue. Les allemands vont se venger sur eux.
Ils profitent d'un instant d'"inattention pour tenter de s'enfuir.
Les mains liées, Lieutenant s'encourt vers le sentier de Richelle et se fond dans les bois environnants.
Avec difficultés il rejoint Visé le 14 ... pour se retrouver à nouveau parmi les prisonniers emmenés en Allemagne.

Bernard Joseph Boulanger faisait partie du groupe de prisonniers. Ses enfants trouvèrent son corps dans un trou près de la ferme Bischop.

Huhlan allemandMartin Scaff profite du moment où les obus du fort s'abattent pour s'engouffrer dans un trou d'une haie et sous les coups de feu traversa la prairie et grimpa se cacher en haut d'un arbre assistant impuissant au massacre des autres.
Harassé, les vêtements en lambeaux, sans chaussures, s'étant abrité dans un cave, une porcherie, dans un jardin, il regagne Visé où il est pris en charge par les soeurs de l'hospice.

Léonard Rion charcutier, 37 ans, tué à Berneau, le 6 août 1914, après d'odieuses violences avait été enlevé le 4 août avec d'autres Visétois.

Liège 6 août

Les allemands place St Lambert en 1914Il est près de 5 heures du matin
Deux officiers allemands suivis de trois "feldgrauen", apparemment non armés, arrivent à hauteur des bureaux du général LEMAN rue Ste Foy à Liège
Ils sont suivis, d'un petit groupe de soldats le fusil en bandoulière, la baïonnette au canon, marchant sans se presser et escortés de civils qui les acclament et les applaudissent les prenant pour des soldats anglais.
Les commandants d'état-major Vinçotte et Marchand sortent du QG, attirés  par le bruit, ne voient d'abord que les officiers apparemment sans armes, gantés de blanc et tenant un mouchoir
Ils les prennent pour de nouveaux parlementaires vers qui ils s'avancent pour les interpeller quand le major allemand von Alvensleben suivi immédiatement de ses partenaires, sort son arme et fait feu et se rue vers l'entrée des bureaux.
Il est abattu avant d'en franchir le seuil par un coup de pistolet du major Vinçotte, le Capitaine Lhermitte fracassant le crâne de l'autre officier d'un coup de crosse d'un fusil pris à la hâte.
Les autres soldats allemands ouvrent le feu, tuent Marchand et leurs renforts arrivent.
Les commandants de Krahe, Hautecler et Renard, ainsi que les gendarmes, les plantons et les soldats belges présents dans la place font aussitôt feu abattant une quinzaine d'assaillants, les autres rebroussant chemin.

Le général Leman abandonne toutefois son QG, la place n'est plus sûre avec des troupes allemandes déjà dans la ville
Il transpose son Quartier Général au fort de Loncin, compromettant ainsi la communication des ordres et des renseignement utiles au déploiement de ses troupes.

Le 10 août à Visé
Les allemands mettent le feu à la collégiale St Martin.

Miraculeusement les vitraux resteront intacts.

Ils prennent pour pretexte que le clocher sert de repère pour les évlaireurs du fort de Pontisse

C'est vrai.
Les grands édifices, les cheminées d'usines, sont autant de points qui permettent d'ajuster le feu des vanons,
Mais l'usine, propriété d'un allemand, située dans le quartier de la gare, ne verra pas son immense cheminée démolie.


Le Doyen LemmensLe Bourgmestre MeuriceLe Doyen Lemmens reçoit au presbytère la visite de huit soldats allemands qui lui intiment l'ordre de le suivre comme otage tout comme le bourgmestre Meurice.
Se rendant ensuite au couvent des Soeurs de Notre-Dame, ils font de même avec la Soeur-Supérieure et Soeur Marguerite, allemande d'origine.

Ils sont emmenés tous les quatre en cortège à la ferme abandonnée aux Trois-Rois où on leur attribua une simple botte de paille comme couchage
Après un repas sommaire à 6 h du matin, ils furent autorisés à rédiger un billet pour rassurer leurs proches, astreint de l'obligation d'écrire également à une personne influente de leur entourage afin de réclamer le calme de la population.
Ils vont rester enfermés à regarder passer les troupes.

Le 13 août , l'officier de garde les libère, mais arrivé en ville ne laisse partir que les deux femmes.
Les deux hommes sont alors obligés de suivre les occupants jusqu'à Navagne où un campement a été établi par les allemands qui ont depuis un moment jeté un pont de bateaux en travers de la Meuse.
Ils sont enfermés dans la maison abandonnée du jardinier de M. Dessain.
Nourris sommairement, les otages font face aux quolibets et injures des troupes qui passent.
Ils finirent par se retrouver sous la tente du lieutenant Kholer et de l'officier payeur Koch qui se montrèrent plus corrects que leurs hommes, leur offrant parfois un verre de vin ou un cigare.
Le 14, un officier leur demande si des hommes seraient d'accord de venir travailler.
Le bourgmestre rédigea un billet et une centaine de visétois se présentèrent afin de ne pas contrarier les allemands et préserver leurs otages.
Ces "ouvriers-volontaires" ne furent rendus à la liberté qu'à la mi-septembre.

La camps allemand de Mouland avec les prisonniers

Le camp allemand près de Mouland.Disposition d'un camp allemands
On voit vers le milieu à gauche un groupe de prisonniers dans le fossé, gardés par des soldats. Cette photo est extraite d'un magazine de l'époque qui 'l'indique bien.
Devant, les civils sur un rang sont certainement les "volontaires" appelés pour travailler.
On remarque qu'ils ont eu le temps de prendre manteau et chapeau, ce qui n'est pas le cas des prisonniers. D'après le journal, ce sont des spectateurs, étonnant vu les actes des allemands.

On remarquera le nombre important de véhicules motorisés.
Ce camp est énorme et est établi dès le 4 août.

La 2e armée de von Emmich c'est:
13 divisions d'infanterie,
le 2e Corps de cavalerie composé des 2e,4 e et 9e divisions,
et 128 pièces d'artillerie dont des mortiers de 210 mm.
Près de 50.000 hommes dont seulement 35.000 fantassins seront déployés les premiers jours.
On remarquera le nombre important de véhicules motorisés.

L'armée allemande a installé son campement à Mouland
La presse néerlandaise en a fait plusieurs photos, spécialement pour le journal Het Leven


 

Le commandant du 75e régiment d'infanterie de Brême dinant avec ses officiers à Mouland£

  

A partir du 1er septembre, les allemands leur avaient promis un salaire de trois marks qu'ils ne payèrent que quelques jours.
Leur travail consista à établir une route vers le pont provisoire à l'aide des matériaux du château de Navagne détruit

Le 14 août les allemands investissent l'hôtel Quaden pour y voler la caisse.
M Michaux qui tenait alors l'hôtel dut s'exécuter et prévint la patrouille qui arrêta les voleurs.

De nombreux soldats ivres sont dans la ville.
On en voit des 72e, 88e, 89, et 99e régiments d'infanterie et du 18e régiment de pionniers.
Place de la gare
Ils chantent, dansent et boivent dans la ville, volant et pillant.
Henri Roujob, peintre qui habite rue du Pont, hébergeait deux officiers et 24 soldats et vers 9 heures du soir fut frappé de deux coups de feu dans la cour de sa maison.
Blessé, les allemands le trainent dehors pour qu'il contemple sa maison qui brûle.
Emmené le soir à la Croix-Rouge, il décèdera la 18 à l'hôpital St Augustin de Maestricht où il avait été évacué.
A l'hôtel Quaden, M. Michaux et ses fils sont enfermés par les allemands puis brutalisés le soir par un officier qui les accusa d'avoir tué un officier allemand.

Les visétois sont rassemblés sur la Place de la Gare, face à l'Hôtel de l'Europe. Les allemands concentrèrent aussi les habitants Boulevard du Nord et à la Porte de Mouland.
L'abbé Goffin, le directeur du collège St Hadelin, intercéda pour emmener les femmes et les enfants dans l'école.
Les allemands l'ont prévenu; "si on tire sur les allemands,nous exécuteront les civils".
La fusillade s'entend depuis 9h30, les allemands ivres se tirent dessus.

Ils jettent des pastilles incendiaires dans les maisons, la ville s'embrase.

La nuit du 15 au 16 août, il pleut abondamment et la toile de la tente des otages perce.

Vers 23 heures, ils entendent une fusillade dans le lointain et la proclamation terrible des allemands "on a tiré sur nous" Man hat geschossen !
On sait ce que cela entraîne comme conséquences
La fusillade dura un quart d'heure et le lendemain l'officier leur annonça que Visé avait été la proie des flammes.
Le bourgmestre Meurice parviendra à se réfugier en Hollande après le départ des allemands, il y restera jusqu'à la fin de la guerre,

Le 15 août au soir, les allemands mettent le feu à la ville de Visé.

Désiré Duchesne plafonneur, 66 ans, saisi dans la cave de son habitation, rue de la Station, dans la nuit du 15 au 16 août 1914, il fut accusé faussement d'avoir tiré sur les allemands ; malade et presqu'aveugle, enchaîné à un arbre de la Place de la Station, il fut abattu de 3 salves, le matin du 16 août, et des soudards ivres profanèrent encore son cadavre en lui fracassant le crâne à coups de bouteilles.
La population masculine de Visé fut obligée de défiler avant son départ en exil devant le cadavre défiguré.

la collégialeSt Martin détruite en partieLes troupes allemandes ne s'attendaient à aucune résistance en Belgique, de rage elles mettront le feu à la ville le 15 août au soir.
Mais ces actes, déjà perpétrés ailleurs dans les jours précédents, étaient prémédités par le commandement allemand.
Les allemands inventèrent alors la légende des francs-tireurs, des civils qui auraient harcelé les soldats, pour justifier ces actes barbares.
Ces soi-disant actes de résistance servirent de prétexte aux pires atrocités.

585 maisons détruites sur 840
La quasi totalité de Visé.
L'hôtel de Ville commencé en 1574 et fini en 1612 et toutes les archives de la ville
Les archives et reliques des arquebusiers.
Les locaux des trois gildes.
L'école moyenne, ancien couvent des Sépulchrines.
La collégiale est en partie détruite, les vitraux resteront quasi intacts.l'incendie de Visé

Quelques images de Visé avant et après 1914

Le doyen Lemmens et ses paroissiens dans l'église détruite

Deux quartiers échappèrent à l'incendie d'août 1914, celui de Souvré au sud de la ville en contrebas, et celui de
Devant-le-Pont sur la rive gauche.

Souvré où les habitants prétendront ne pas faire partie de Visé et Devant-le-Pont parce que Gustave Ruhl, né à Verviers dans une famille originaire de Rhénanie empêchera l'incendie du quartier grâce à sa connaissance de l'allemand et les relations qu'il avait en Allemagne.


Grâce à cela on peut trouver sur le Quai du Halage des maisons qui datent de plusieurs siècles.
Les seuls vestiges non détruits du centre de Visé restant essentiellement les rues Dossin et Raskinroy.




Dès la fin du mois d'août 1914, la paroisse de Devant-le-Pont a été érigée en commune séparée par les Allemands qui lui ont donné comme bourgmestre le sieur Hertzger, Directeur de la fabrique de mèches, fils d'Allemand et qui parle couramment leur langue.
Ce fonctionnaire d'occasion se montrait souvent plus intraitable et plus hargneux que les Allemands même.
Il était détesté des Devant-le-Pontois.


La commune de Devant-le-Pont sera supprimée le 13 avril 1915.

Ce jour, raconte le curé Van Nuys, les boîtes qui ornaient sa maison étaient à vendre pour 5 centimes.
Il va de soi qu'une fois le conflit terminé, il se sauva sans demander son reste...

Image d'un camp de prisonnier Carte postale anvoyée par les prisonniers Carte postale anvoyée par les prisonnierscarte postale familiale envoyée à un prisonnier visétoiscarte postale familiale envoyée à un prisonnier visétois
615 visétois sont emmenés en captivité en Allemagne
Les hommes seront emmenés en captivité, les femmes et les enfants chassés en Hollande.
Bilan :
42 visétois massacrés, 10 qui mourront en captivité, 2 soldats belges et deux gendarmes seront tués.

Si les premières exactions, tueries et incendies furent perpétrés dans les villages environnants, Visé est la première ville martyre de Belgique.
Une ville détruite inutilement, non qu'elle représente un quelconque point stratégique, mais uniquement pour semer la terreur.

Visé 1914, les allemands posent devant les ruines Visé 1914, les allemands posent devant les ruines Visé 1914, les allemands posent devant les ruines
Visé 1914, les allemands posent devant les ruines de la Collégiale Visé 1914, les allemands posent devant les ruines de la collégiale Visé 1914, les allemands posent devant les ruines Visé 1914,carte postale allemande des ruines de Visé
La ville est détruite et les soldats allemands posent fièrement devant leurs oeuvres en signe de victoire et envoient ces cartes postales dans leur famille.
Les mêmes images seront reprises pour dénoncer les destructions, avec un autre commentaire
.


ecole belge des Augustins à maestricht

Plusieurs habitants de la région passeront en hollande pour se réfugier

Certains regagneront l'armée pour se battre
D'autres y resteront en attendant que la guerre se passe


Une école belge sera même ouverte à Maestricht pour scolariser les jeunes belges


Les nonnes de Visé passent la frontière hollandaise avec d'autres réfugiés. A droite des belges en attente d'un logement réfugiés à Maastricht en 1914.
Photos de la presse des Pays-Bas

  Les Belges réfugiés à Valkenburg entourent les autorités communales et les membres de la Croix-Rouge doc www.1914-1918.be
Les belges à Valkenburg pendant la guerre 14-18

Des biens seront aussi transférés en Hollande

Entre autre certaines pièces des églises dont la collégiale de Visé


Textes et images © Marc Poelmans

Quelques sites sur la guerre 14-18

http://www.laguerredenosheros.be/index2.html  www.mons.be www.europe14-18.eu www.antwerpen1914-1918.be www.14-18.bruxelles.be www.imagesde14-18.eu www.warvictimes.fgov.be www.1418effroyableboucherie.fr www.2014-18.brussels www.carto1418.fr www.atlas-historique.net www.artisanat-de-tranchees.fr www.unesco.org www.britishwargraves.co.uk www.cwgc.org www.asoublies1418.fr www.plugstreet1418.com www.memoiredeshommes.fr www.patrimoinedelagrandeguerre.com www.histoire-image.org www.provincedeliege.be www.1914-1918-online.net www.front-vosges-14-18.eu www.dictionnaireduchemindesdames.blogspot.be www.europeanfilmgateway.eu www.routard.com www.lencrierdupoilu.blogspot.be www.1914.couvin www.ecpad.fr www.fvoie-sacree.com www.fortiffsere.fr www.hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com www.grande-guerre-1418.com www.asoublies1418.fr www.marne14-18.fr www.centenaire.org www.chtimiste.com www.memorial-genweb.org www.lesfrancaisaverdun-1916.fr www.romieux.canalblog.com www.jeanluc.dron.fr www.wellrememberpops.be www.calais.fr (actes de décès, mariage, etc.) www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com www.14-18.be www.museeairespace.fr www.langemark-poelkapelle.be www.tourismevosges.fr www.commemorer14-18.be www.memoire1418.org www.musée-royal-de-l'armée-et-d'histoire-militaire-belgique www.defense.gouv.fr/site-memoire-et-patrimoine www.buttedevauquois.com www.caverne-du-dragon.com www.carriere-wellington.com www.cheminsdememoiresociale.entre-soi.info www.centenaire2014.be www.surlestracesde14-18.eu www.lamerci.beHYPERLINK "javascript:void(0)" HYPERLINK "http://www.verdun-meuse.fr/"www.verdun-meuse.fr www.chemindememoire-nordpasdecalais.fr > www.catillon-sur-sambre-et-alentours.biz www.bel-memorial.org www.fransvankerchhoven.com www.piot2014-2018.com www.nordmag.fr www.collectif-artois-1914/1915.com www.jeanluc.dron.free.fr www.14-18larmesbleuhorizon.com www.153ri.free.fr www.picardie1418.com www.passioncompassion1418.com www.chemindesdames.fr > www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com > www.chemindememoire.gouv.fr http://www.horizon14-18.eu www.fermedelacroixrouge.fr > www.association14-18.org > www.europeana1914-1918.eu > www.artilleur-guerre14-18.jimdo.com > www.1914-1918.be > www.inflandersfields.be > www.somme14-18.com > www.guerre1418.fr > www.historial.org > www.pages14-18.com > www.crid1418.org > www.herodote.net


dernière mise à jour:20/02/24

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